2013, l’année où tout a basculé..
Mère de trois enfants dont l’aîné d’un mari décédé, je vivais avec mon compagnon depuis 1998. Nous avions une entreprise dont il était le gérant et où je ne travaillais en présentiel que deux jours par semaine et je me consacrais à la maison et aux enfants. Les enfants grandissants, j’ai pris la liberté de faire quelques activités bénévoles et je me suis investie dans leur club sportif. Mon compagnon a alors développé une jalousie maladive, obsessionnelle. Il a commencé à me surveiller, contrôler mes mails, mes messages. Il s’est livré à un véritable harcèlement moral, psychologique. Des agressions physiques sont arrivées (un viol, des photos prises sous la contrainte avec menace de publication, des menaces de mort…..). Je sombrais peu à peu. J’ai alors commencé à consulter une psychologue qui m’a conseillé de faire établir un certificat médical, qui m’a conseillé de faire très attention à moi, qui m’a prescrit des médicaments
J’avais demandé un breakfast à mon compagnon mais il l’a très mal pris. Mon compagnon était également mon employeur. Alors, sous le prétexte que je devais passer au bureau, il m’a tendu un piège et m’a violee sur mon lieu de travail. C’est à ce moment que j’ai déposé une plainte et que l’enfer est devenu plus sombre encore.
L’année qui a suivi j’ai dû subir le harcèlement de mon ex compagnon et de son avocat au travail. Quelques exemples : vous êtes priés de vous présenter au travail et, au travail, un huissier de justice présent pour constater que je n’avais rien à faire ici (mon ex est placé sous contrôle judiciaire), vous ne faites pas votre travail alors que tout ce qui m’était nécessaire m’avait été confisqué (constat d’huissier à l’appui), attestation de salaire non transmises… j’ai été reconnu en maladie professionnelle. Cela n’a pas empêché mon ex de me licencier sous un motif bidon. Plusieurs procédures ont été entamées par mon avocat : garde des enfants devant le JAF, procédure en faute inexcusable devant le TASS, procédure pénale.
Seulement voilà, en France, on ne mélange pas les affaires et on se moque bien des victimes.
Mon ex a eu la garde des enfants, je lui verse une pension chaque mois alors même qu’il doit gagner 10 fois plus que mois,…
Aujourd’hui, le TASS me déboute pour la faute inexcusable sous le prétexte qu’il nie le viol (le dernier, celui qui s’est passé au bureau) alors que le harcèlement motal a été démontré et qu’il a fait appel du renvoi en cour d’assises (mais une ordonnance définitive a été rendue et il sera jugé en cours criminelle où il risque jusqu’à 20 ans de prison).
Aujourd’hui j’ai l’impression de ne pas être entendue, de me battre contre du vent depuis des années.
Psychologiquement détruite, je ne parle même pas de la vie de mon aîné détruite et qui a été séparé de ses frères.
Je suis suivie par des psychologues et psychiatres mais j’ai l’impression de ne pas m’en sortir. J’observe mon ex compagnon qui a gardé la société, qui a une vie sociale extraordinaire, qui n’est pas inquiété pour ce qu’il a fait (je le répète mais il a reconnu de nombreuses violences et même 2 viols sur 3!).
Des fois, je me demande si mon avocat est bon ou si c’est la justice qui ne va pas. Cela fait presque 9 ans que j’attends, mais chaque fois, j’en ressors « perdante », meurtrie.
Pourquoi, lui, a droit de vivre en toute impunité alors que j’ai toujours des séquelles de ce qui s’est passé et que, souvent, l’envie de mourir est plus forte que celle de vivre !
Pourquoi a t il pu me violenter, me violer et ne toujours pas à avoir eu à répondre de cas actes presque 10 ans après ? Pourquoi, alors qu’il y a des aveux et des preuves, je suis toujours déboutée devant les tribunaux. Comment continuer à vivre comme ça ?
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