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Uniforme et sac plastique

Témoignage :
Je suis tombé par hasard sur Nos corps, leur champ de bataille de Christina Lamb. Depuis, j’ai compris que le viol n’est pas une dérive, conséquence militaire mais bien une arme de guerre, à l’instar des fusils et des chars. J’avais quinze ans, j’en ai 34 aujourd’hui. J’habitais le vieux Poligny, dans le Jura. Pour rentrer jusqu’à chez moi depuis le collège, je traversais la place centrale et je passais devant l’une des entrées du lycée hôtelier. Lui, portant l’uniforme qu’abordent les lycéens hôteliers. C’est la première fois que je le voyais. Elle aussi, en uniforme. Plus âgée que moi, connaissance de connaissance, celle qui a fait les présentations et joué les intermédiaires. Qu’a-t-elle bien pu lui dire de moi, quel degré d’implication a-t-elle eu dans ce qui m’est arrivé ensuite? Sans uniforme, sans étiquette à adopter, sans valeur d’excellence et de prestige à défendre, je rentrais simplement du collège. Je ne pense pas que ce soit ma haute stature, mon visage ovale ni mes beaux cheveux me descendants jusqu’aux hanches qui ont attiré ce prédateur. Il a vu en moi une proie facile, vulnérable. Par mon attitude, par le biais de mon regard se détournant un peu trop souvent. Par cette façon polie d’arrondir les angles, soucieuse de ne pas froisser ni blesser. Par ce look aussi. Un peu étrange, extérieur d’une adolescente qui se cherche. Je le croisais à nouveau. Et il me saluait systématiquement. Souriant, avenant et charismatique, faisant bonne figure sur la place publique. Un jour je le vis, ce jour là, il ne portait pas son uniforme hôtelier. C’était sur ma trajectoire, mais plus éloigné, plus isolé. Les salutations tout sourires firent place à des questions et remarques très intrusives tandis qu’il me suivait. “Tu as quel âge ?” “Oh! Tu fais plus mature pour ton âge !” Nous traversâmes la place publique, juste avant ma rue. “J’ai trop envie de te raccompagner !” “T’es trop belle !” Nous arrivâmes devant ma porte. Il ne partait pas. Je n’osais pas et je me sentais très mal à l’aise. Je lui dit que mon père était là en espérant le faire partir. Il n’était pas là. Il voulut aller dans ma chambre. Nous nous assirent sur le bord de mon lit. “T’as déjà couché avec des hommes ?” “Avec qui tu es sorti?” “Quoi ?! Tu es sorti avec M ? Ha ha ha ! Il est nul !” Il me parlait comme a un annimal effrayé que l’on apprivoise. D’une voix suave et avec des intonations rapides. “Allez viens viens viens ma belle” “Embrasse-moi, tu vas adorer, moi je suis bien, j’embrasse super bien !” Je ne voulais pas, il insistait tellement. De plus en plus exité au fur et à mesure que je sombrais, il me parla, toujours avec cette voix suave “Oh regarde comme je suis excité ! Suce-moi ma belle, allez s’il te plaît!” J’obéis tel un pantin, comme si mon corp était tétanisé. Quand à mon cœur et mon âme, je n’ai pas de mots assez puissants pour décrire à quel point ils furent anéantis. “Allonge toi” Dans une dernière tentative désespérée de refus, je lui dit qu’il n’y avait pas de préservatifs et qu’on ne pouvait pas le faire. “On peut le faire avec un sac plastique!” Il y en avait. Je m’allongea. Cet homme introduit en moi son sexe ainsi que le sac plastique que je lui avais docilement remis, en me demandant de l’aider. Il jouit. Je me levais et j’allais chercher des cigarettes. Je lui en proposais une qu’il accepta. Il y avait un poster géant Cirque Plume qui prenait tout le pan du mur, avec plein de mots griffonés par mes amis. Il inscrit son numéro avec juste la lettre”M.” devant. “Appelle-moi chérie! Si tu veux je t’emmènerai avec moi à Chalon. C’est super tu verras…” Puis il est parti. Je suis sorti un peu plus tard, pour ne pas le recroiser dehors et mon esprit se bousculait tandis que j’errai, effarée, dans la rue. Le numéro et cette lettre, M… ces chiffres ont planés au dessus de mon lit pendant des mois avant que, dans un état de panique et de désir entremêlés, dans un geste désespéré de reprendre le contrôle sur ma vie qui s’effondrait, j’ai barré le numéro et le M.
Mon témoignage se termine ici. J’en ai eu besoin pour aller de l’avant, je me sens reconnaissante et apaisé, victorieuse aussi. Je me suis battue, j’ai réussi à reconquérir mon corps, mon plaisir, mon esprit et j’ai pris confiance. Je reviens de loin, je me suis libérée, emprise après emprise et j’ai maintenant de précieuses années à vivre, pleinement.

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