J’étais en 2ème année d’école d’infirmière à Châteaubriant (44) en 1995, Je rentrais chez moi après avoir passé du temps chez une amie étudiante au centre ville.
Il était 20 h, il faisait jour, j’avais 800 m à faire, j’ai été suivie. Au moment où j’ouvre le portail, un homme la quarantaine basané avec un sac de sport rouge m’écrase contre le portail en respirant fort et en m’insultant, son regard noir dans le mien, en me touchant (heureusement, j’étais en jean). J’étais tétanisée sur le coup, très mal à l’épaule. Il s’est éloigné pour toucher ou dégrafer son pantalon, là je me suis dit il veut me tuer après ou avant m’avoir violée, je lui ai donné un coup de pied très fort au ventre et il est tombé sur le dos. En l’espace d’une seconde, j’ai réussi à m’enfermer chez moi en tremblant et je croyais que mes carotides allaient exploser. Je l’ai vu se rapprocher de la fenêtre et il n’arrêtait pas de répéter: “je te trouve,je te tue”. Je suis allée chercher un couteau de cuisine, j’étais persuadée qu’il allait casser une vitre. Il est parti …
Nuit épouvantable à trembler, peur qu’il monte les escaliers, en apnée au moindre bruit, main sur la poignée. Aucun portable !
Le lendemain, je porte plainte (j’avais un cutter dans la poche pour sortir, c’est nul mais j’aurais été incapable de sortir sans !). Je suis juste reçue à l’accueil, j’explique debout gênée. Le flic me demande que vous a t’il fait physiquement ? Je lui dis : j’ai un bleu à l’épaule (enfin,c’était rouge) il n’a pas eu le temps de … Il m’a répondu que je ne pouvais pas déposer plainte puisque je n’avais presque rien !! Je lui dis les propos de mon agresseur, et que je voulais m’acheter une bombe lacrymo… Il m’a dit c’est interdit de se promener avec ça et que je ferais mieux de déménager (ce que j’ai fait évidemment 4 jours après). Ils sont venus avec des photos 3 jours après, je ne l’ai pas reconnu…
Je leur parle de ce sac de sport rouge, il revenait d’un sport, je pensais qu’ils allaient le retrouver … mais non !
Ce que je regrette le plus, c’est de ne pas l’avoir tué, car il y a dû y avoir d’autres victimes, et pire que moi !
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