J’ai 18 ans, c’est les vacances scolaire, il est midi, je joue à un jeu de guerre, sur l’ordinateur du salon, mon autre frère travaille, le 2 ème croquemitaine a déménager, ma mère vient de partir au travail. J’ai mangé tôt avec elle.
Mon père rentre à 14 h avec le car.
Je fais une pause pour jouer avec mon petit chien, c’est qu’un bébé, je l’appelle mon loup, parce qu’il ressemble vraiment à un bébé loup.
Je regarde l’heure, il faut que je prépare le repas de mon père, comme je faisais toujours, et parce que maman m’a demandé gentiment de le faire.
Il est rentré, il me fait un bisou sur la joue pour me dire bonjour, parce que je ne l’ai pas vu de la journée.
Poliment, je lui demande comment s’est passé sa journée.
Il me répond que ça va, qu’il a faim.
Je lui dis que son repas est fait, que j’ai sortie son assiette et sa bouteille de vin rouge.
Il me répond : « merci chérie, une vrai petite maman !, j’ai de la chance »
Je retourne jouer sur l’ordi, j’avais mis ma partie sur pause.
Je m’assoie, tranquillement, bien concentré sur mon jeu, c’est un niveau difficile, il faut trouver des codes cachés, alors je ne réalise pas tout de suite que mon père vient de mettre une chaise à côté de moi.
Je le regarde, je lui demande : « t’as pas faim ?, ça va être tout froid ! »
Lui : « ça va, je veux juste te regarder ! »
Moi : « ok »
Je suis dans mon jeu, je ne vois pas ce qu’il est en train de me faire. Il approche sa chaise qui couine, il m’entoure de son bras gauche et commence à me faire des bisous dans le cou.
Je le laisse faire, je ne sais pas pourquoi je fais ça. Je me dis que je rêve et que je vais me réveiller.
Je me décale un peu pour m’éloigner, j’aime pas ses bisous, avec sa moustache, ça pique.
Lui : « pourquoi tu t’éloignes ? de quoi t’as peur ? »
Moi : « je veux juste jouer »
Lui : « joue, je regarde »
J’essaye de savoir, pourquoi aujourd’hui ?, est-ce qu’il avait prévu cette journée où il a juste sauter sur l’occasion que j’étais toute seule ?
J’essaye de deviner ce qu’il allait faire.
Il continue de me faire des bisous.
J’ai pas dit non !
Il me répète juste : « chuuut, je vais juste te faire des bisous, parce que je t’aime »
J’ai pas dit non !
J’essaye au maximum d’oublier que je suis là, dans le salon, je m’imagine dans mon jeu de guerre, a la place de quelqu’un d’autre, qui est loin, un personnage de jeu vidéo qui peut faire ce qu’il veut.
Mais c’était tout le contraire, je suis un personnage qui se fait manipuler par quelqu’un d’autre, avec une simple manette, on peut me faire faire n’importe quoi, même des choses que je n’ai pas envie de faire, mais je les fait quand même parce que je n’ai pas le choix, je ne contrôle rien, plus rien du tout.
Il me lèche l’oreille, en me serrant le cou.
J’ai du mal à respirer, je tousse.
Il pose ses mains sur mon jeans, sur ma cuisse droite.
Il remonte jusqu’à mon sexe.
Il me caresse fort…ça fait mal, je fais la grimace.
J’ai pas dit non !
Je suis coincé dans mon corps, je n’arrive plus à bouger, j’ai les mains prises parce que le jeu auquel je joue, se joue avec le clavier de l’ordinateur et je ne veux pas que mon personnage se fasse tuer dans le jeu.
Je veux que mon personnage reste en vie…
je VEUX rester en vie.
Peut-être que c’est ce que mon père veut ?
…juste jouer ?
Alors, je reste là, et j’accepte ce jeu malsain.
Et ça a duré des heures…
je regarde ma montre, il est 16h30, j’ai presque fini mon jeu.
Je le laisse faire, sans rien dire, de toute façon, je ne peux plus parler.
Je ne suis plus dans mon corps.
Je me dis que j’ai dû faire un truc pas bien, pour que je subisse ça, je repense à mes 8 ans…j’étais gentille pourtant ? non ?
Je cherche ce que j’ai pu faire de mal. Il m’en veut parce que je suis partie ?, que j’ai choisi un lycée, loin, pour justement ne plus le voir ?
Que je lui ai tellement manqué que c’est comme ça qu’il me le fait savoir ?
Pendant que j’avais toutes ces pensées, je ne me suis pas rendu compte que son autre main était sur ma poitrine, sous mon tee shirt, et sous mon soutien gorge.
Je sens encore sa grande main qui me sers le cou, pendant qu’il me demande de lui dire que j’en ai envie.
Il serre de plus en plus, ça fait mal.
Je pense « soit je dis oui, soit j’étouffe ! »
J’ai pas dit non !
Il me force, il tourne ma tête pour que je me retrouve face à son visage.
J’entend son chuchotement : « laisse toi faire, on va juste s’amuser, tu verras, tu vas adoré, c’est juste un jeu »
J’ai pas dit non !
Je le sens impatient dans ses gestes, est dans ses mots.
Et paralysé par la peur, quand il m’embrasse sur la bouche, avec sa langue, je ne fais rien pour le repousser, mais j’ai envie de vomir.
Mon coeur va exploser.
Son regard me fait peur, ça me fait ressentir la même peur de mes 8 ans.
Mon père, c’est plus mon père, c’est devenu un monstre, un démon.
J’ai terriblement peur, et quand il me dit : « lève toi…viens…on va s’amuser ! »
J’ai pas dit non !
On avance lentement dans le couloir, et il me répète que c’est juste un jeu.
Il est calme.
Comment il fait pour être aussi calme ?
Pourquoi moi, je panique, au fond de moi ?
Et pourquoi je n’arrive pas à dire ce PUTAIN DE MOT DE 3 LETTRES : NON !
J’essaye de parler, je pense très fort, je hurle dans ma tête NOOOOOON !
Il ouvre la porte, il me prend par la main, et me rassure : « tu vas voir, c’est normal, je t’aime, tu sais ? »
Et là je dis : « tu penses à maman ? »
Il me répond : « elle en saura rien, ce sera notre secret, t’es ma chérie, je t’aime…allez…viens, tu vas t’amuser !, fais moi plaisirs »
Moi : « mais t’avais dis que t’avais faim, et t’as pas encore mangé »
J’essaye de dire que je n’ai pas envie…à la place, je ne dis que des petites phrases.
En même temps, je pense : « mais comment je vais faire pour me sortir de cette merde ? »
Je suis debout, mon soutien gorge complétement de travers, j’ai mon tee-shirt tout froissé…oh, non…mon pauvre tee-shirt blanc, je l’aime bien celui là !
Et pourquoi je pense à mon tee-shirt ?
Le démon est assis sur le lit, en face de moi les jambes écartées…
Il tend les bras, je ne sais pas ce qu’il va faire.
Je ne bouge toujours pas, mon esprit court à fond la caisse pour ne pas rester ici, dans mon corps.
Le démon pose de nouveau ses grandes mains sur ma poitrine et me caresse, il m’écrase, il me pince.
J’ai pas dit non !
Il arrête, je pense « ouf ».
Mais je le vois qu’il recule et s’allonge sur son lit, les jambes écartées, il enlève la ceinture de son pantalon, ouvre sa braguette et commence à se toucher.
Il continue de me dire : « c’est qu’un jeu, viens ! »
Et la seule chose à laquelle je pense à cet instant, c’est mon loup.
J’ai juste dis : « il faut que j’aille donner à boire au chien, il fait chaud dehors ! »
Le démon : « ça peut attendre, allez, sois gentille, ma petite maman, je t’aime, viens ! »
Je pense « courage, dis le… »
Moi : « NON ! »
Le démon : « tu disais pas ça tout à l’heure ?, t’avais l’air d’aimer, petite salope, oui, t’es ma petite pute à moi »
J’essaye de rester aussi calme et poli, parce que je sens qu’il s’énerve et j’ai peur…pour ma vie.
Alors je lui redis « non », et « je vais aller voir mon loup ».
Je sors très vite, je traverse le garage pour aller dehors et respirer de l’air frais. J’enlève mon tee shirt froissé pour essayer de remettre mon soutien gorge comme je peux…
je me rends compte qu’une bretelle est déchirée.
Je secoue mon tee shirt pour enlever les plis et je le remets sur moi.
Je me sors une cigarette pour me calmer, et je pleure…
je pleure beaucoup, tout mon corps tremble, je n’arrive plus à m’arrêter de trembler…
je vois mon petit loup qui s’approche, il veut jouer, il m’a apporté sa balle verte.
Je le prend dans mes bras pour lui faire un câlin et il lèche mes larmes avec sa petite langue…ça chatouille, et je lui dis : « c’est rien mon loup, je vais bien ! »
Je fini ma cigarette, je ne veux pas re rentrer dans la maison, pourtant, j’ai pas le choix, il faut que je range le salon et que j’attende que le monstre est fini de manger pour faire la vaisselle et que tout soit propre, quand ma mère va rentrer à 19h30, je vais devoir faire le repas du soir.
Je rentre, je me lave les mains, j’ai des léchouilles de loup sur les doigts, c’est pas très propre si je dois faire la vaisselle.
J’écoute pour essayer de savoir où est le diable.
J’entend la télé dans le salon.
Je me dis que je suis tranquille.
Je vais dans la cuisine, je sors le produit vaisselle, et je n’ai pas entendu avec les portes du placard, que le diable est dans la cuisine.
J’ai les mains dans l’eau, pleine de mousse.
Il se colle encore à moi et me caresse encore la poitrine.
Il ne veut pas s’arrêter.
Même si j’ose enfin lui dire non !
Il continue de me toucher et il me répète d’une voix très en colère : « quoi ! t’as rien dis tout à l’heure devant l’ordinateur ?, tu t’es laissé faire ?…tu ne veux plus jouer ?…ma petite salope ! »
La seule chose que je lui répond, c’est : « je dois faire la vaisselle, mais va te reposer ? »
Pourquoi je continue de lui parler gentiment ?
Je bouillonne à l’intérieur de moi, je sens un Hulk, qui veut tout casser, qui veut tuer le démon.
Mais si je le tue, c’est moi qui vais aller en prison.
Alors je pense « prend sur toi, reste calme, il est parti ! »
Je sers les poings pour ne pas attraper un couteau dans le lavabo et faire quelque chose d’interdit, parce que je crois en Dieu, et qu’un commandement dit « tu ne tueras point »
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T’es plus une petite fille, tu peux le tuer mais tu ne tueras pas la terre entière
Si tu laisse quelqu’un t’écraser un orteil, le monde entier te marchera dessus. Dis Non clairement et enregistre toi en train de le dire et de la montrer. A partir du moment ou il verra que tu sais te defendre, il changera d’attitude. Deviens plus forte et intelligente que lui, c’est comme ça qu’on bat un diable
Ma theorie est facile, ta pratique sera autre chose, courage!
ta plume est vraiment belle, on en oublierait presque comment se sentir, meilleurs souhaits en tout cas.
ta plume est vraiment belle, on en oublierait presque comment se sentir, meilleurs souhaits en tout cas