Pour tout le monde, ce jour est un jour de joie, pour moi cela a été le début de ma descente aux enfers. J’étais avec des amis dans un bar pour regarder la match de la finale de la coupe du monde 98. Tout se passe normalement, on boit un peu, on fait la fête, bref une très bonne soirée. Petit à petit, mes amis commencent à entrer chez eux, on se débrouille pour trouver une place dans les voitures de ceux qui ont le permis, je prends place dans une voiture. Malheureusement il n’y avait pas assez de place pour tous le monde. Vu qu’un ami de mon frère était présent mais avec qui nous n’avions pas passé la soirée, je décide de laisser ma place a une copine. Vu que j’avais entièrement confiance en cet ami, je ne me suis pas du tout fait de soucis. Je retourne au bar et il m’offre un verre, puis un deuxième. Il m’en propose un troisième, mais je refuse. Au bout d’1h-1h30, il me dit qu’il est temps pour lui de rentrer et m’invite donc à le suivre afin de me raccompagner chez moi. On parle de chose est d’autre sur le chemin qui nous séparre de la voiture et nous rentrons dans la voiture. Il commence à rouler et s’arrête après une dizaine de minutes dans un petit chemin entre un champs et une petite forêt, il vérouille les portières : j’ai immédiatement compris … Là il me dit : “si tu te laisses faire, tout se passera bien”. Je me suis laissée faire … Je vis difficilement avec ce souvenir, j’y pense constamment même si cela fait maintenant 20 ans que cela s’est passé. Sachez que l’on ne connait jamais les gens, on ne sait jamais ce qu’ils ont derrière la tête, ni leur vêcu. C’est la première fois que j’en parle, personne ne sait ce qu’il c’est passé cette nuit là et les larmes me montent aux yeux rien que le fait de l’écrire. Merci de m’avoir permis de m’exprimer sans peur d’être jugée.
Chère Anonyme,
Je compatis de tout mon cœur !
Vingt ans que vous gardez ce secret, vingt ans de silence, vingt ans de solitude, vingt ans à se sentir certainement coupable ou responsable, vingt ans de larmes, vingt ans à se sentir salie, vingt ans à se dégoûter, vingt ans à avoir honte, vingt ans à se détester de l’avoir laisser faire, vingt ans à se reprocher de se taire et de ne pas avoir porté plainte contre lui, vingt ans de torture mentale, …. !
Ne pleurez plus Anonyme, vous n’êtes en rien responsable, en rien coupable ! Le violeur, le porc, c’est lui !
N’ayez plus honte ! C’est à ce violeur d’avoir honte !
Ne culpabilisez plus de l’avoir laisser faire, cela ne veut pas dire que vous étiez consentante !
Vous avez eu peur qu’il vous batte, vous viole et vous tue ! Vous étiez seule avec un monstre ! Qui pouvait vous défendre ?
Alors, vous l’avez laisser faire pour espérer rester en vie ! Et vous l’êtes ! D’autres se seraient peut-être battues et seraient mortes ! Vous avez fait le bon choix, soyez en persuadée !
Maintenant, que vous avez pu mettre des mots sur l’indicible et que vous nous avez parlé(e)s, votre guérison va pouvoir s’amorcer !
Vous avez fait un premier pas ! Bravo pour le courage que vous avez eu ! Vous avez surmonté votre peur, votre honte, et regardez, personne ne vous juge et vous n’êtes pas morte d’avoir révélé votre secret !
(Je fais référence au livre de Boris Cyrulnick : “Mourir de dire la honte” !)
Après ce premier pas, il faudrait aller un peu plus loin ! Il vous faut continuer à parler et à dire ce qui vous est arrivé ! Parlez à votre famille et à vos proches !
Si vous n’avez pas encore ce courage et que vous avez besoin de temps, alors parlez-en à une psychiatre ou à une psychologue, mais spécialisée dans les victimes de viol.
Vous pouvez contacter les associations suivantes :
– Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV) : cfcv.asso.fr
Appel gratuit : 0 800 05 95 95. Du lundi au vendredi de 10h00 à 19h00.
– sosfemmes : donne les numéros de tél. d’Associations à contacter proche de chez vous.
-Solidaritefemmes : donne les numéros de tél. d’Associations à contacter proche de chez vous et sur leur site vous pouvez cliquer sur « besoin d’aide » et formulez ce qui vous est arrivé et l’aide dont vous avez besoin.
Si vous avez peur de parler avec une thérapeute en face à face, vous pouvez parler à une thérapeute en ligne, allez sur les sites suivants :
– victimedeviol
– institutdevictimologie
– soutien-psy-en-ligne
Ne continuez pas à garder ce viol, ce poison, à l’intérieur de vous, car il en va de votre santé !
J’ai gardé le mien 31 ans et aujourd’hui je souffre de maladies incurables et dégénératives.
Alors, parlez Anonyme, criez au monde entier que ce sale type, ce porc, vous a violée ! N’ayez plus peur car vous n’êtes pas coupable ! Vous ne l’êtes pas !
Courage ! Il est temps que la honte change de camp ! Relevez-vous, ne soyez plus jamais une victime !
Nous vous soutenons ! Nous sommes comme vous : des hommes et des femmes violé(e)s ou agressé(e)s sexuellement !
C’est le classique on fait confiance à un proche mais votre frère ne savait peut-être pas que prétendu copain était capable d’une telle abomination. Comme vous y pensez constamment c’est que vous avez peut-être un symptôme traumatique, je vous conseille de consulter pour au moins tenter de diagnostiquer cela. Cette ordure a nié votre humanité, c’est un crime très grave. Dans l’hypothèse où cette ordure a fait par la suite d’autres victimes, je vous conseille de contacter l’association PARLER de Sandrine Rousseau. Un espoir mince de le traduire en justice existe peut-être, et au moins qu’un jugement soit prononcé. Sinon l’association vous apportera un soutien notamment des thérapeutes aptes à vous écouter et si vous en avez la force et le besoin, rencontrer d’autres victimes. Courage et soutien.
Bonjour anonyme,
Tout mon soutien. Un pas de géant tu viens de faire. Reviens nous parler. C’est trop lourd à porter seule. Tu n’as pas à avoir honte. Tu es une belle personne qui mérite d’avoir enfin une belle vie. Tu la trouvera comme nous toutes. Parfois en trébuchant mais nous on t’aidera . Courage. Prends soin de toi.