Il était une fois … une petite fille …
Elle avait 15 ans quand elle l’a rencontré.
Après quelques années de placement dans différents foyers et différentes familles d’accueil, elle est arrivée, livrée par une éducatrice dans ce lieu d’accueil pour adolescents.
En pleine campagne, un couple et leur 4 enfants l’ont accueilli dans cette ferme en cours de restauration.
Un gros 4X4, une grosse moto, des chevaux dans le pré, un matelas au sol dans la chambre des enfants de la famille et une grande table dans la salle à manger, c’était son nouveau lieu pour quelques jours d’accueil en urgence.
Elle avait 15 ans et le père de famille 34 ans.
Il était grand, fort et tatoué. Il parlait fort et beaucoup. Il était le chef de famille et elle, anorexique et perdue, elle était une gamine placée en urgence après des fugues à répétition.
Un peu sauvage, elle a posé ses sacs à côté de son matelas en attendant le prochain placement.
Ca a commencé par des regards tendres, comme un père protecteur sur une enfant en quête d’attention.
Ca a rapidement évolué vers des câlins affectueux, comme un père à sa petite protégée.
Quand les compliments ont commencé, c’était comme un homme qui regarde avec fierté et qui encourage la jeune fille à se voir comme la jolie jeune femme que lui voit.
Quand les premières caresses ont frôlé le creux des reins, c’était juste pour valoriser et rassurer cette adolescente sur sa beauté naissante.
Quand il a dormi toute une nuit en la gardant dans ses bras, collé contre son corps d’homme, c’était juste pour la rassurer parce qu’il faisait sombre, parce qu’elle était sa préférée.
Quand son fils aîné, à peine plus jeune que la jeune fille, a surpris son père avec l’adolescente, il n’était ni vraiment surpris, ni vraiment gêné.
Quand elle a refusé d’enlever son pantalon, il n’a pas voulu lui faire de mal mais elle se comportait comme une vulgaire gamine alors qu’elle l’avait provoqué.
Cette nuit là, elle n’a rien sentie.
Les nuits des années suivantes, ces années qui l’a rapproché de sa majorité, elle n’a rien sentie non plus.
Elle a commencé à sentir, quand elle disait non. Quand timidement elle disait qu’elle n’avait pas envie.
Alors là, elle les ressentait ses mains d’homme fort qui l’étranglaient.
Elle les ressentait, ses objets qu’il lui envoyait.
Après elle ne ressentait plus rien, ni son gros ventre qui l’écrasait, ni son souffle dans ses cheveux, ni ses orteils qui habituellement la répugnaient.
Elle n’avait pas le droit de garder ses poings serrés pendant qu’il s’agitait. Elle n’avait pas le droit de garder les poings serrés, parce que lui ça le vexait.
Alors elle se concentrait sur ses mains, pour les garder bien ouvertes, à plat sur le matelas.
Ils vécurent ensemble presque 10 ans, ils eurent un enfant et deux fausses couches.
Je la connais bien cette histoire, ce presque conte de fée. Je la connais bien cette enfant qu’il a fait grandir trop vite.
Elle a espéré longtemps qu’un prince charmant vienne la sauver.
Elle a voulu être le prince charmant de sa fille, quand celle-ci a eu 15 ans et que le père de famille a remarqué à voix haute que sa fille ressemblait à sa mère
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