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Harcèlement d’une agente contractuelle, d’origine étrangère, dans une entreprise parapublique

2008 Je me marie avec un français et quitte mon pays d’origine pour vivre à Paris, loin de mes amis et de ma famille. Je pars pleine de projets et d’illusions avec un diplôme bac+5 d’une prestigieuse école privée.

2009 J’homologue mon diplôme étranger en obtenant un Master 2 international à Paris.

2010 J’ai du mal à trouver un emploi car mon niveau de français n’est pas à la hauteur des attentes des entreprises. Je suis enthousiaste malgré ces deux ans de galère qui frôlent la précarité.

2011 Je trouve un CDD de 3 mois dans une entreprise parapublique. Je me donne à fond même s’il s’agit d’un petit salaire.

Je suis demandeuse de la carte de séjour valable pour 10 ans, cette démarche est aussi le parcours du combattant pour moi.

Dès mon entretien auprès de mon futur responsable hiérarchique, j’ai commencé à recevoir des mails concernant le travail à accomplir. Il semblerait que la jeune femme qui était en charge de ce poste est partie subitement du jour au lendemain et depuis, le travail s’accumulait.

Mon responsable se montre très intéressé par mes missions, mais après le départ de tous les salariés, le soir. Je comprends donc qu’il fallait rester un peu plus tard. Je suis la seule « privilégiée » de pouvoir rester plus tard au bureau afin de pouvoir finir les nombreux dossiers en retard, mais aussi pour pouvoir répondre aux nouveaux engagements que mon responsable avait signés auprès de nouveaux clients (collectivités territoriales).
Grâce à mon engagement, je me vois proposer le prolongement de mon CDD pour un an, et en plus, mon responsable demande à la direction de m’accorder une prime « symbolique ».
Ce Monsieur, qui a l’air d’être très gentil et poli, s’intéresse aussi à ma difficulté à obtenir ma carte de résidente. Je reçois des SMS amicaux et encourageants sur mon portable personnel de sa part.

2012 Je suis la seule « privilégiée » d’avoir accès à mes courriels professionnels sur mon portable personnel, ainsi je serai joignable à tout moment. Mon responsable demande au président de l’entreprise de rédiger une lettre de soutien à mon dossier administratif destiné au préfet.

Je ne dors que 4 heures par jour car je travaille beaucoup, je travaille aussi le weekend et pendant mes congés. Je n’ai pas d’amis et sors peu avec mon mari. Mon responsable sait que je tiens au renouvellement de mon contrat. Il me promet une titularisation. Je développe au niveau national un label né dans mon service et je dispense de formations à mes homologues.

Il met en valeur ma productivité comme exemple lors de réunions en interne. Je suis vue comme la « bonne élève ».

Je signe une pétition anodine, signée par 94 % des salariés. Mon responsable, très proche de la direction se sent trahi par moi car j’ai signé une pétition d’origine syndicale. Il me menace de ne pas reconduire mon contrat. Pour me prouver son pouvoir, il me confie comment il compte nuire le futur professionnel des personnes qui lui font résistance. Je constate ensuite qu’il exécute son plan, il insulte les collaborateurs, il se sépare du personnel rapidement, il méprise, etc. Mes collègues m’informent que cela est dans ses habitudes, « c’est un management par l’affect » dit ma collègue. Suite à ces incidents et malgré les alertes lancées par le syndicat, la Secrétaire générale a affiché un soutien inconditionnel envers mon responsable. Il est impuni. Il me dit que ce soutien vient de l’ancienne Secrétaire générale, aujourd’hui SG au niveau régionale. Une femme ayant passé toute sa carrière dans ce milieu.

J’ai passé une chirurgie en urgence pour laquelle j’ai dû demander un crédit correspondant à plus de deux fois mon salaire. Il le sait. Pendant mon arrêt de travail, il m’envoie des SMS, me téléphone et me donne RDV dans un café, je refuse et lui propose de prendre RDV au bureau. Malgré mon endettement, je lui informe que je ne compte pas reconduire mon CDD. Il me fait peur, mais aussi, je suis découragée par le fait que certaines de nos missions (de toute l’équipe) se trouvent délabrées du fait qu’il n’arrive pas à donner un point d’équilibre à notre relation de partenariat avec une autre entreprise parapublique. Il écoute uniquement la voix de la jeune femme de l’autre entreprise, elle étant récemment nommée manager. Curieusement, quelque temps après, il a été à l’initiative de la rupture de tous les partenariats avec cette entreprise et la direction lui a subi.

Il refuse mon intention de quitter l’entreprise et dialogue avec des organismes départementaux pour me confier une mission « de taille » (par rapport à mon poste). Les organismes acceptent. La Secrétaire générale me convoque dans son bureau pour m’annoncer la nouvelle et me rajoute d’autres responsabilités « valorisantes » sans mettre les moyens. La représentante d’un organisme départemental, avec qui j’avais eu l’occasion de travailler, exécute la demande faite par mon responsable, elle me téléphone pour me convaincre d’y rester. Je cède et signe un CDD de 6 mois sous condition d’avoir la titularisation par la suite.

À l’époque, les banques me demandent une CNI française et un CDI pour nous accorder un prêt immobilier. Je tiens à nos projets communs avec mon mari.

Lors de mon entretien annuel avec mon responsable, je me vois couverte d’éloges. J’entends aussi des confidences intimes sur sa vie conjugale, il s’approchait de la quarantaine et venait d’avoir un enfant. Il me fait de compliments sur mes tenues vestimentaires tout en suggérant de laisser voir ma poitrine et mes jambes. Il m’informe que je suis victime de jalousie car, selon lui, je suis une collaboratrice exemplaire, il regrette que je manque de confiance en moi. Il me touche les épaules quand je suis assise dans mon bureau sous prétexte de me faire me détendre. Je trouve le moyen de me débarrasser de ses mains sans verbaliser mon désaccord.

Mon RDV pour demander l’obtention de la nationalité française s’approche. Il intervient auprès de la direction pour signer une lettre de soutien à mon dossier. Lorsqu’il me la donne, ce même jour il me surprit en prenant ma main et la mettant sur son sexe. Je l’enlève aussi vite et pars, mais je ne suis pas capable de lui faire le moindre reproche. Il est laid et désagréable. Je fais des cauchemars sur lui, je deviens souvent malade.

Au vu de mes nombreuses missions il savait que mon défi était de mener à bien mes nouvelles responsabilités. Malheureusement, tout devait être validé par lui, je ne pouvais pas avancer sans son accord.

Il m’invite à prendre un verre pour échanger sur les dossiers en cours. Visiblement, le seul sujet qui l’intéresse est sa vie sexuelle qu’il dépeint ennuyante. Il me dit qu’à l’âge de 11 ans, son père s’est séparé de sa mère pour se mettre en couple avec un autre homme et qu’il a très mal vécu cela. Il dit n’avoir pas eu de petites amies pendant sa jeunesse. Il m’embobine en montrant sa force physique (il mesure 1.95cm et je mesure 1.50cm), son pouvoir au sein de l’entreprise et auprès des organismes publics, mais aussi en me laissant sensible à son histoire.

Depuis, presque chaque validation d’une action concernant mes missions devait être précédée d’un rapport sexuel. Je suis piégée. Si je résiste, j’en paye les conséquences. Il ralentissait mes missions et menaçait de mettre fin à ma carrière quand je mettais distance à cette relation. J’étais exclue de mails me concernant lorsque je lui faisais raisonner.

2013 Je souffre profondément, j’ai des infections, des douleurs, je maigris, je n’ai plus d’appétit. Il me dégoute, mais pour rien au monde je peux lui dire cette vérité, au contraire, je dois lui nourrir son égo. Il me demanda de lui écrire en reprenant les mots qu’il me disait, il voulait une réciprocité. Il me demande d’éliminer tous ses SMS et mails, j’exécute. J’ai peur de lui, mais j’arrive à lui dire souvent que s’il n’était pas mon chef, je n’aurais certainement pas cédé à ce qu’il me demandait. C’était humiliant et honteux.

Il me suit partout, il me téléphone à l’étranger auprès de ma famille. Les dimanches, lorsque je monte mes volets le matin, il est là en train de regarder vers ma fenêtre.

Dès que je signe le renouvellement de mon CDD (malheureusement, pour un CDD de 2 ans et non une titularisation), je tente de l’éloigner gentiment, pour ne pas le froisser de peur d’une réaction violente de sa part, en vain. Mon dossier de nationalité est en cours, il assure pouvoir intervenir auprès de la préfecture pour que cela soit bloqué s’il le souhaite.
A ce jour, j’avais présenté mon dossier de demande de CNI 8 fois, en vain. Il était complet mais à la préfecture on me disait de retourner autre jour.

Mon responsable a accès à mon agenda et coordonne mes billets de train et nuitées lorsque j’ai de déplacements. Il me surprend en me rejoignant dans une ville où je dispense une formation. Les menaces montent. Il me confie qu’il a été l’auteur du soi-disant suicide de Noëlle Sadier, qui n’a jamais voulu avoir une relation avec lui. Pendant qu’il me viole, il me rappelle à quel point il est rancunier. Ensuite, au bureau, il m’adresse un mail où l’on parle du suicide de Nöelle. Il referme son poigné ou grince ses dents pour me faire comprendre son désaccord.

Il met les deux billets de train de retour dans ma valise sans mon consentement. Il me demande de poser la valise chez moi et me donne d’autres tâches urgentes pour que je retourne au bureau.

J’ai des tonnes de missions !

Je tente de mettre fin aux viols avec plusieurs stratégies infructueuses. A chaque fois, la pression monte, les gestes violents aussi. Cela est assorti avec des nombreuses petites sucreries dans mon tiroir du bureau, des fleurs sur mon bureau, etc. Il ne voulait rien entendre sur mes douleurs, je suis obligée d’aller dans son sens.

Le même jour je pouvais être traitée de pitbull devant mes collègues et me faire offrir des chocolats. Sous son emprise, il a fait de moi tout ce qu’il voulait.

Malade, exténuée, fragilisée, je tente de mettre fin à cette relation de domination. Il se désintéresse de mes missions, il m’humilie, il fait preuve de sa rancune en utilisant une décision prise ensemble et en revenant sur celui-là devant tous sans me prévenir, ensuite, il me reproche ma « prise de distance », par écrit pour la première fois. Cette fois-ci, je suis partie à l’heure du bureau, comme tous les collaborateurs. En journée, je m’opposais à refermer sur moi la porte de son bureau. Dans mon bureau, lorsqu’il tente de fermer la porte, j’exige de l’ouvrir sous voix haute. Je suis donc imperméable à toute conversation sortant du cadre professionnel, il choisit donc de m’écrire son énervement. Sur ses mails, ces mots laissent entendre que ma décision de « rupture » était synonyme de départ de l’entreprise. Il affirme clairement qu’il n’arrive pas à séparer le personnel du professionnel.

Je multiplie mes visites chez le médecin. Je suis arrêtée pour une semaine, ensuite, pour 3 mois, etc. Par la suite je suis suivi pendant 3 ans chez une psychiatre.

Face à cette menace de me faire licencier car je ne comptais pas démissionner, j’ai décidé de demander de l’aide auprès de la Secrétaire générale qui est à la fois responsable du personnel, et même si je la savais très complice de lui. Avant de lui écrire, j’ai prévenu mon responsable de ce que je comptais faire et le jour même il lui a transféré une sélection des mails où il laisse voir des éléments sur un conflit en lien avec mon stagiaire qu’il n’apprécie pas, tout en détournant les faits. Curieusement, on me change d’ordinateur.

Elle prend son parti, elle me menace à porte fermée dans mon bureau puis le sien, elle craint que cette affaire soit connue par les salariés et la police. Pour elle, je suis la seule coupable de ce qui m’arrive. Elle réalise une soi-disant enquête administrative où je ne suis jamais convoquée pour apporter des preuves. Elle rédige un compte rendu tout en protégeant mon responsable, ils m’obligent à le signer mais je refuse. Elle convoque une ancienne stagiaire recrutée par elle-même, afin de rédiger un faux témoignage. Elle m’oblige à m’excuser devant mon responsable. Je reçois un blâme non circonstancié alors que j’étais en arrêt maladie. Je le conteste mais on rejette ma contestation. A ma reprise, je n’ai plus d’accès à mes mails professionnels, des mails disparaissent. Mon ordinateur professionnel est contrôlé par la direction. Je suis humiliée devant mes collègues, elle me crie dessus.

Au vu de la prise de position de la Secrétaire générale, je suis terrifiée. Je parle avec un syndicat de l’entreprise. Ils connaissent le système et vite informent la médecine du travail et l’inspection du travail.
L’inspection du travail a répondu par la négative du fait qu’ils ne sont pas aptes à intervenir dans une entreprise parapublique.
La médecine du travail n’a rien répondu.

En attendant, je suis encore sous la responsabilité de mon violeur et responsable hiérarchique, qui, me retient dans mon bureau contre mon gré, me viole, confisque mon portable, m’oblige à monter dans sa voiture pour m’amener dans des endroits pour me violer, me suit sur la rue, m’attend en dehors de ma salle de sport, église, etc. Il tourne autour de chez moi, m’impose des RDV, m’insulte, me menace, me plaque contre un mur, contre ma voiture, tient des propos discriminatoires par rapport à mon origine, perd tout intérêt pour mes missions, m’humilie devant mes collègues, il donne mes missions à une autre collaboratrice avant que je sois même en arrêt de travail/licenciée.

Je suis encouragée par le syndicat pour porter plainte.
Un samedi soir, une agente de la paix, me reçoit disant que cette affaire devait aller aux prud’hommes à la place du commissariat : « Ceci n’est pas mon boulot », « vous avez de la chance, je vous écoute, mais je suis certaine que mes collègues vous auraient pu vous envoyer balader, c’est une histoire de jupe ». Elle accepte de prendre mes déclarations. Je suis traitée comme la coupable. J’aurais voulu lui expliciter le contexte de cette relation, mais elle m’a fait culpabiliser. Elle me pose des questions auxquelles je ne comprenais pas, car à l’époque j’étais sous l’emprise de mon responsable hiérarchique, de plus, j’avais honte et peur de perdre mon mari. À la place de raconter les nombreux viols, je minimise les faits en disant qu’il a eu juste un baiser. Je voulais être protégée car la dernière fois que l’ai vu, il avait une haine furax, comme une vive envie de me tuer. Je n’ai pas de preuves, car elles étaient dans mon bureau et j’étais en arrêt de travail. Les SMS avaient été éliminés par mon responsable. Néanmoins, j’ai présenté des preuves sur trois évènements prouvant le harcèlement. La plainte est intitulée « harcèlement moral », car l’agente m’indique que l’infraction « persécution » n’existe pas.

Suite à une nouvelle agression à la sortie de ma salle de sport, je vais à la médecine judiciaire. On m’a donné un ITT de 9 jours. 6 personnes de l’entreprise ont témoigné au commissariat du management par la terreur de mon responsable hiérarchique. À aucun moment mon responsable ni sa hiérarchie n’a été convoqué. La plainte est classée sans suite. La policière me dit : « madame, partez vite de votre boite, elle est pourrie ! mais je ne peux rien faire pour vous ».

La Secrétaire générale m’empêche de me faire représenter par un délégué du personnel. Elle m’interdise de parler du « conflit » qui m’oppose à mon responsable.

2014 Je reprends mon travail avec l’espoir de me voir changer de hiérarchie car deux médecins (du travail et assermenté) ont sollicité celui-ci à ma direction. Ils ne jugeant pas que j’étais inapte au poste, j’en avait les capacités pour assumer mes missions.

Le président de l’entreprise se met en relation avec le Parquet et réclame le dossier de la plainte. Il se fait passer par mon avocat et l’obtient sur clé USB au bout d’un mois. Je réclame le même dossier auprès du Parquet et je l’obtiens au bout d’un an en faisant nombreuses relances. Entretemps, je le réclame auprès du président de l’entreprise mais il décline ma demande.

Mon responsable me donne des ordres contradictoires, m’humilie en public, il m’empêche de participer à un prix européen auquel je suis appelée afin de reconnaitre mon travail, il me prive de mon courrier, … Il nuit mon travail par tous les moyens.

En parallèle, la Secrétaire Générale m’affecte un bureau sans ligne téléphonique, petite et juste à côté de mon responsable sous prétexte de ma supposée fragilité mentale. Elle néglige les nombreuses alertes et les recommandations de la médecine du travail et les membres du CHS de me changer de responsable hiérarchique. Elle refuse de reconnaitre mes heures supplémentaires. Elle me fait passer pour une folle auprès de la médecine du travail. Elle met dans le placard le personnel qui a témoigné de son mode de management et de celui de mon responsable.

La Secrétaire générale réunit les membres représentants du personnel pour montrer quelques pièces du dossier qui a été alimenté uniquement par mon responsable, avec une sélection minutieuse de pièces et réalisé pendant plus d’un mois. Elle intimide un membre représentant du personnel devant les autres du fait d’avoir témoigné lors de ma plainte.

La médecine du travail tente de me faire changer de responsable, en vain. Il décide alors de me placer en inaptitude au poste et exige un reclassement. Je trouve un poste dans le même groupe et passe deux entretiens d’embauche. Je suis sélectionnée. Malheureusement, la SG intervient pour empêcher mon recrutement. L’entreprise ne me paye pas mes salaires pendant 5 mois. Elle me licencie 6 mois après, et me laisse sans indemnités de rupture de contrat alors qu’on est à quelques jours de la fin du CDD de 2 ans. Ceci est assimilable à un licenciement pour faute grave du collaborateur.

Mon responsable déjeune avec la SG tous les jours, parfois, ils sortent ensemble pour faire du sport. Ils sont souvent accompagnés du directeur d’un autre service, un ancien militaire qui a le privilège d’inviter des personnalités de la vie juridique aux soirées de vœux de l’entreprise.

Depuis 2014, mon responsable a renouvelé presque toute son équipe 3 fois, le turn-over est important. La jeune femme témoin d’une humiliation que la SG m’a infligé dans le bureau de mon responsable, a été placé dans un poste de responsable dans une mairie voisine. Aussi, les élus et la direction ont accordé à mon responsable plus de personnel à sa charge.

Pour compléter, en moins de 7 mois, j’ai eu un cambriolage chez moi. Ma voiture et celle de mon mari ont été vandalisées.

Je perds la mémoire, je suis anéantie, j’ai de flashbacks, je ne sors plus, je ne me lave plus, je pleure.

En attendant, mon responsable hiérarchique porte plainte pour dénonciation calomnieuse et harcèlement moral contre mon mari et moi-même. Il s’assure que mon mari était au courant des rapports que j’ai eus avec lui. La plainte est classée sans suite au bout de 4 jours.

Pour instaurer son impunité, mon responsable réunit 2 fois les représentants du personnel pour exposer sa version de faits. Il s’adresse même à la présidente nationale du syndicat qui me soutient pour délégitimer les personnes du syndicat impliquées dans ma défense. Non content de la plainte classée sans suite, il nous adresse ensuite une citation directe. Il présente des versions contradictoires. Il implique mon mari en tentant faire croire que nous menons un complot contre lui, justifié par le fait que mon mari a témoigné de ma souffrance lors de ma déposition de plainte en 2013 et a envoyé une lettre en rappelant à la responsable du personnel de traiter avec plus de professionnalisme cette affaire.

2015 Je suis incapable de me rendre dans un lieu du travail. Je commence une formation bac+6 dans une école à Paris. J’ai eu beaucoup de difficulté à réaliser cette formation. Cela n’est pas dans mes habitudes.

Alors que mon responsable hiérarchique est en poste et que je suis sans emploi, le tribunal correctionnel me demande de payer une forte consignation sans considérer le fait que je suis, moi, sans emploi lorsque je réalise une citation directe à son encontre.

Je me suis mise en relation avec le consulat de mon pays d’origine, je cherche à informer les femmes des potentiels risques que l’on peut avoir en étant en situation précaire. Notre culture patriarcale et soumise à la hiérarchie, facilite que l’on soit une « proie ».

2016 Au tribunal, nous sommes traités comme des délinquants. On nous coupe la parole, la présidente s’agace car je parle doucement. Elle me reproche de ne m’avoir pas plié au rapport de la soi-disant enquête administrative interne réalisée par la SG. Je lui ai dit qu’il n’a pas eu de rapport, en tout cas, que je sache. Tandis que mon violeur est traité avec grand respect. On avait l’impression qu’ils se connaissaient.

Après avoir versé environ 12 000 euros à mon avocate, elle n’envoie pas le mémoire de défense à temps. Notre défense est assurée par un nouveau recruté qui se limite à demander un report de date et n’explicite pas toute l’affaire. Plus tard, je suis informée qu’elle avait négociée quelque chose avec sa consœur avocate de la partie adverse, sans mon consentement. Elle nous demande de ne pas venir au verdict. Elle envoie un nouveau stagiaire au tribunal. Notre avocate oublie de nous informer que le tribunal m’a condamné à payer 2300 euros à mon violeur, responsable hiérarchique. Elle oublie aussi de m’indiquer les délais pour faire appel. Je ne reçois pas la grosse du jugement qui aurait dû me parvenir sinon par le tribunal du moins par elle. Par contre, elle me réclame de payer une facture de plus, ne respectant en rien notre contrat d’honoraires du départ. Elle devient agressive et menaçante. Quand je m’oppose à continuer à lui verser des honoraires, elle ose me dire qu’elle se sent trahie. Elle a des propos incohérents, me menace de m’attaquer en justice si je ne paye pas sa facture. Elle met en copie de mail un tiers. Heureusement, ce tiers est une association qui a déjà entendu parler à plusieurs reprises des méthodes de cette avocate et à partir de cela, elle est black-listée.

Mon violeur s’est fait le plaisir de publier ma condamnation à l’entrée du personnel de l’entreprise et à en parler autour de tout mon entourage professionnel.
Malgré ma dénonciation, dans le cadre de ma citation directe, concernant l’action du président de l’entreprise auprès du tribunal pour obtenir le dossier complet de ma plainte classée sans suite, avec preuves à l’appui, il n’y a eu aucune conséquence pour eux.

2017 Un huissier saisi mon compte bancaire afin de payer les 2300 euros, sans respecter les délais de préavis, il me demande ensuite de régler 3350 euros (pour couvrir ses honoraires). Je venais à peine d’apprendre ma condamnation. J’étais enceinte, sans-travail et sans allocations d’aucune nature.

Ma psychiatre me diagnostique une maladie post-traumatique. Mon médecin généraliste certifie que j’ai des symptômes liés au harcèlement sexuel et moral subi. La médecine du travail a demandé à plusieurs reprises mon changement de service. Le centre des maladies professionnelles au CHU m’a suivi pendant plus d’un an pour m’aider à prendre conscience de mon emprise. Deux associations m’ont ouvert les yeux et m’ont aidé à mettre des mots à ma souffrance. J’ai eu un ITT de 9 jours sur le retentissement psychologique suite à un an de souffrance sous la coupe de mon violeur.

Le défenseur de droits m’a « soutenu » tout en me disant qu’il pouvait agir en cas de discrimination et qu’il ne voyait pas de la discrimination sur mon affaire…
Le médecin du travail me disait qu’il comprenait parfaitement pourquoi mon violeur avait autant d’intérêt sexuel envers moi, car selon lui, j’étais une jolie femme…

Le tribunal correctionnel donne raison à mon violeur sans mettre une seule preuve dans le rapport, il justifie ma sanction pour dénonciation calomnieuse sur le fait qu’il a eu une relation sentimentale consentie. Il me sanctionne pour n’avoir pas explicité tous les viols que j’ai subi lorsque j’ai porté plainte en 2013. Il ne tient pas compte qu’à l’époque je n’avais pas pris conscience de mon emprise, que j’avais honte et n’arrivais pas à mettre de mots à ma souffrance, que j’avais peur de perdre mon mari, que je n’avais pas d’avocat, que je cherchais à me protéger de ce que finalement est arrivé.

J’ai eu des cours de self défense, je ne sortais jamais seule, j’ai mis de cameras chez moi, j’ai changé de logement, j’ai changé de téléphone, j’ai pris un chien, j’ai pris de poudres pour agresseurs. Je suis isolée. Mon estime de soi et mon ambition professionnelle est anéantie. Je suis en situation précaire, je me fais suivre par un psychiatre depuis 2014. Ma grossesse s’est très mal passée.

Un dossier administratif est déposé depuis juin 2015 auprès du tribunal administratif contre l’entreprise pour harcèlement moral, sexuel et licenciement abusif. A ce jour, nous n’avons pas de nouvelles.

Une nouvelle plainte PCPC est déposée depuis mai 2016 contre mon violeur et contre X pour abus de pouvoir, harcèlement sexuel et moral, auprès du tribunal correctionnel. A ce jour, nous n’avons pas de nouvelles.

On peut se demander pourquoi la citation directe déposée par mon violeur a été traité si rapidement tout en sachant qu’il n’avait jamais été interrogé lors de ma plainte initial ? Et que le dossier avait été récupéré par le président de l’entreprise en se faisant passer par mon avocat… Pourquoi on a jugé sa citation directe alors qu’avant j’ai déposé une plainte pour contester le classement sans suite de ma plainte initiale ?
C’est une affaire d’influence ? Où est le vide juridique ?

2018 Je suis à la recherche d’emploi. Dans une situation financière très difficile.
D’autres victimes de mon ancienne avocate m’encouragent à la dénoncer auprès du bâtonnier. Il semblerait qu’elle a fait une négociation avec l’avocate de mon violeur.

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Liuba
Liuba
6 années plus tôt

Chère amie,
Je suis profondément touchée par ton témoignage et surtout par tout ton courage. Tu affrontes à toi toute seule tout un système qui puni les victimes et protège les violeurs, surtout ceux qui ont de l’influence. Tout mon soutien va vers toi et j’espère que la situation va rapidement changer. En effet tu n’es coupable de rien et c’est honteux que tous les professionnels que tu as contacté n’aient pas pu t’aider, mais qu’ils aient en plus profité de toi. Comme nos soeurs américaines le disent si bien: Time’s up!!!! Ça suffit!!!
Merci pour ton énorme courage et ton coeur immense.
Cy

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girafe
girafe
6 années plus tôt
Répondre à  Liuba

bravo pour ta sincérité et ton grand courage malgré tout ce système contre La vérité et la protection des plus faibles (car moins de pouvoir reconnu dans la société) mais à travers ce blog : nous prenons enfin de le pouvoir! de dénoncer l’inadmissible!
C

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Lulu
Lulu
6 années plus tôt

Chère Madame. Je suis un homme qui a connu une situation de harcèlement moral dans une grande entreprise publique. Sachez bien que le Tribunal Administratif peine beaucoup lorsqu’il s’agit de reconnaître une faute de l’ “administration”. Les avocats se sucreront sur votre dos, vous perdrez beaucoup de temps, de patience, de confiance en vous , face au mur des coupables qu’il ne faut surtout pas démolir, contrairement à vous. J’avais un poste à responsabilité, bien payé, bien noté, très apprécié. Mais il fallait sauver 1 super connard auteur aussi bien de harcèlement moral que sexuel. Bon courage à vous, toute ma compassion et ma sympathie.

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