J’ai 54 ans. Je n’ai parlé de ces faits qu’à mon ex mari, puis quelques années plus tard à un psychiatre qui me suivait pour dépression.
J’avais 7 ans la première fois. nous vivions mes parents, mes frères et moi dans un lotissement d’une cinquantaine de maison. On avait des copains et copines, avec lesquels nous jouions souvent après l’école, les week-ends, et pendants les vacances scolaires.
Un jour que je jouais à cache-cache avec mon frère de 6 ans et des ami(e)s, je me suis cachée dans le garage d’une copine, et j’ai attendu que mon frère me trouve.
Le père de cette petite fille est arrivé derrière moi, s’est mis à “discuter” avec moi, me demandant à quoi je jouais, etc… et de fil en aiguille, a commencé à avoir un comportement pervers. Je ne me souviens plus très bien comment cela est arrivé, mais il a fait devant moi une chose que je ne connaissais pas, me demandant si je voulais toucher. J’ai vu du lait qui sortait de ce machin, il s’est essuyé avec un chiffon. Sa chose terminée, il m’a coincée contre la porte du garage et m’a tripotée pendant de longues minutes.
Je n’osais ni crier, ni bouger, je voulais que cette chose qu’il me faisait se termine au plus tôt.
Mon frère est arrivé et m’a appelée, mais j’étais coincée et n’osais pas lui dire que j’étais là. D’ailleurs, l’homme me demanda de ne pas me manifester…
Au bout d’un long moment, il se décida enfin à me laisser partir et une fois dehors, j’ai couru aussi vite que j’ai pu et j’ai immédiatement effacé de ma mémoire ce qui venait de se passer.
Ces choses-là étaient tabous chez moi, mes parents ne m’auraient pas crue, pire auraient dit que c’était de ma faute…
Quelques années plus tard, j’avais 11 ans et mon corps commençait à se former, j’ai subi la même chose avec un autre voisin du même lotissement. Il a tenté de me montrer sa “chose”, mais comme j’étais plus grande, je lui ai dit non, mais il m’a poursuivie autour de la pièce à vivre… Il a abandonné, mais au moment de repartir chez moi, il m’a lui aussi coincée contre le mur dans le couloir et a tenté de me toucher mon intimité. Je me suis défendue en disant non et il n’a pas insisté, mais sans avoir auparavant réussi à me caresser la poitrine…
J’ai été amenée à cotoyer cet homme par la suite, car c’était un ami de mes parents, marié et père d’une fillette de 4 ou 5 ans. Il me faisait toujours les yeux doux, et cela m’écoeurait.
Sans doute savait-il que j’étais une petite fille fragile, que je n’oserais pas parler à mes parents, car il était de notoriété publique que mon père était alcoolique, que ma mère et lui avaient des problèmes de couples et qu’ils se montraient extrêmement sévères (voire violent pour mon père) avec mon frère et moi.
J’ai vécu avec la peur du sexe, la peur des hommes, j’ai été fragilisée toute ma vie psychologiquement, car ces actes de pédophilie se sont ajoutés à une enfance difficile.
Lorsque j’en ai parlé à mon mari, nous étions jeunes et ignorions que nous pouvions porter plainte. Lorsque j’en ai parlé à mon psy, j’avais 38 ans, les faits étaient proscrits et je n’ai rien pu signaler. J’en ai parlé à ma mère ensuite. Il parait qu’elle a pleuré. Mon frère de 37 ans m’en a voulu d’avoir fait pleuré ma mère… S’il savait ce que j’avais vécu, il n’aurait pas réagi de cette façon.
J’écris mon histoire aujourd’hui pour que tous les parents sachent qu’il est important d’instaurer un climat de confiance avec ses enfants et qu’il est primordial de leur dire que personne n’a le droit de toucher leurs parties intimes, ni de leur montrer quoique ce soit d’anormal et qu’il ne faut pas hésiter à parler de choses qu’ils ne comprennent pas.
Chère Anonyme,
C’est bien d’avoir extérioriser ces faits de pédophilie sur ce site !
C’est aussi admirable de témoigner afin de délivrer un message aux parents : soyez attentif et à l’écoute de votre enfant si vous l’aimez !
C’est fou ce qu’un enfant comprend vite qu’il est seul et que ce n’est pas la peine de parler à ses parents, car non seulement ils n’en n’ont rien à faire, mais en plus ils réagiraient mal, ce qui aggraverait le ressenti de cet enfant !
Je suis cet enfant, tout comme vous ! Alors, je vous comprends !
Vous dites que vous avez parlé de ces faits à votre ex mari ! Comment a-t’il réagi?
Pourquoi est-il un ex ? Est-ce lié à votre vécu traumatique ?
Votre mère à pleurer, mais pas sur vous et ce que vous avez enduré ! Non ! Elle a pleuré pour être consolé par son fils chéri, votre frère, d’où sa réaction envers vous!
Votre mère est le genre de mère égoïste et centrée sur elle-même, une mère comme je les déteste ! Trop semblable à la mienne!
C’est bien d’avoir fait une thérapie ! Comment allez-vous aujourd’hui ? Vous tenez le coup ? Vous êtes entourée par des personnes qui vous aiment vraiment?
Toute ma tendresse !