j’avais 17 ans. Invitée à une soirée chez un pote de mon petit copain de l’époque, mi juin. a l’arrivée, le fameux pote que j’avais vu 2 ou 3 fois déjà, me propose des pâtes a la sauce tomate. pas méfiante pour un sou, et n’ayant pas encore mangé, j’accepte. j’ai un souvenir très précis d’une immense plâtrée de pattes recouverte d’une généreuse couche de sauce. je me souviens pas si j’ai mangé la totalité ou pas, toujours est-il que j’ai une amnésie complète sur la suite de la soirée. je me réveille alors qu’il fait nuit, dans la chambre du fameux pote, il est sur moi, entrain de pratiquer un acte sexuel, je suis allongée sur le dos. je lui demande alors ce qui se passe, et il me répond ” à ton avis”
Les 2 ou 3 fois auparavant où je l’avais vu, il avait toujours été gentil avec moi, à l’écoute, attentionné. mais je n’avais aucune attirance envers lui. il a pris ce qu’il voulait car il savait que j’aurais dit non s’il m’avait fait des avances. est-ce donc ça l’amour, forcer quelqu’un à se soumettre à son désir en lui administrant une substance qui endort et qui empêche de repousser l’agresseur? Ce jeune homme a poussé le cynisme assez loin, en venant me voir quelques jours plus tard sur mon lieu de travail ( job d’été) à la fin de mon service pour me dire qu’il voulait qu’on se revoit et qu’il m’appréciait vraiment et tenait à moi.
pas de plainte déposée => traumatisme enfoui dans mon inconscient depuis les faits et ressurgi il y a un an , soit 14 ans plus tard. avec le recul, je pense avoir eu peur de représailles si je portais plainte ( ce jeune homme et ses copains n’étaient pas des garçons de bonne famille, c’est le moindre qu’on puisse dire) et peur de m’écrouler pendant l’enquête si je n’avais pas été crue par la police ou si on avait estimé que j’étais plus ou moins responsable de ce qui m’étais arrivée (avoir passé la soirée en compagnie de jeunes hommes, etc).
Il n’est pas trop tard pour porter plainte je pense.
Des actes aussi monstrueux, qui laissent des blessures indélébiles, devraient être imprescriptibles à l’égal des crimes contre l’humanité.
Si en 2076, quand “Titi” aura 90 ans, un “flash” lui remonte d’un Kevin ou d’un Jordan désormais nonagénaire qui l’aurait harcelée, il serait bienvenu qu’elle puisse le traîner devant les tribunaux pour qu’il expie enfin.
La seule question qui se pose est celle du châtiment à infliger à tous ces porcs. La prison paraît une peine bien douce. Ne pourrait-on songer à rétablir, dans ces cas, la peine de mort ? Si c’est le prix à payer pour délivrer la société de la domination patriarcale, peut-être devrions-nous l’envisager ?