Je l’ai rencontré en arrivant dans un tout petit village. J’étais détruite, faible. Je cherchais un ami, seulement un ami…
Il travaillait au restaurant de son père en tant que serveur. Nous avons discuté, je me suis ouverte et il me mettait en confiance, rien ne semblait inquiétant ou douteux.
Il m’a invitée à une soirée avec ses amis et j’ai accepté, il était convenu que je rentre chez ma mère juste après.
A la soirée, j’ai bu, trop bu, mais c’était la première fois et je ne connaissais pas du tout les limites. De force il m’a ramenée chez lui, a envoyé un mensonge par message à ma mère et c’est arrivé deux fois.
Toute la nuit, il s’accrochait à moi désespérément, j’étais prise au piège et bien trop faible pour tenter quoi que ce soit, je ne savais même pas comment sortir. J’ai mis des mois à comprendre la nature de ce qui m’était arrivé. Deux mois plus tard, j’ai subi des attouchements sexuels par un autre homme de 52 ans.
J’avais à peine 15 ans. Il en avait 17, presque 18.
J’ai essayé d’en parler à une psychologue, j’ai été forcée à en parler à la gendarmerie alors que je n’étais pas prête, j’ai dû faire une confrontation. Les gendarmes m’ont dit que nous en serions pas assis à côté pour que ce soit moins traumatisant psychologiquement, ils ont menti pour voir si je mentais.
Je n’ai jamais été la victime aux yeux de la justice, je ne suis qu’une potentielle menteuse.
Aujourd’hui, il n’y a pas assez de preuves, nous sommes plus de 5 filles à porter plainte.
Alors j’écris un livre, pour que tout le monde sâche que la bataille à mener contre la justice pour se faire reconnaitre en tant que victime est même pire émotionnellement que les viols.
J’ai eu des remarques de psychiatre rigolant sur le fait que ce gamin de 17 ans avait de l’énergie pour le faire 2 fois.
Le gendarme m’a ri au nez quand je lui ai dit son nom, il était déjà bien connu.
Mais rien ne change.
Pourtant, j’ai porté plainte, j’ai été obligée de parler.
Merci.
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