C’était en 2003, alors que je faisais une marche quotidienne, un dimanche midi, en rentrant sur Romagnat en Auvergne, un vieil homme en voiture s’arrête pour m’aborder. Voyant ma fatigue, il insiste pour me déposer chez moi, ce que je refuse en indiquant qu’il ne me restait que peu de distance pour rentrer à la maison. Il se montre de nouveau insistant et je me laisse convaincre, voyant qu il s’agit d’un véhicule ancien sans verrouillage automatique et d’où je pourrais m’extraire facilement. Je précise qu’à l’époque, je n’avais pas pour habitude d’emporter mon portable lors d’un jogging, ni de bombe lacrymogène. Puis il démarre et commence à me complimenter sur mon physique, me demande si j’ai quelqu’un dans ma vie, si je suis toujours vierge. Âgée d’à peine 19 ans, je réponds que oui, puis prise de panique, je prétexte que ma mère m’attend à la maison et que je suis tout proche, donc je demande qu’il me laisse descendre au prochain feu. Devant son refus, je me saisis de la poignée calmement sans montrer le moindre signe d’angoisse, puis je saute de la voiture en courant…
Une femme est toujours plus libre si elle est consciente et imprégnée du danger. Personne ne peut prétendre qu’il faille se protéger en se privant de jogging, de se déplacer la nuit comme on l’entend, ou de se vêtir pour couvrir toutes les parties de son corps. Autrement dit, ne changeons pas nos habitudes, mais restons libres et conscientes, préparées à l’attaque en cas d agression ! Je précise qu’ayant souffert de la violence de mon père étant enfant, quand j’affronte le regard d’un homme, mon instinct de survie et de battante le poignarde déjà du regard.
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