J’ai subi ma première agression à l’école primaire Curie de Châteaudun (en CM1 ou CM2). C’était le fait d’un camarade de classe, soit-disant amoureux de moi; il a glissé sa main sous ma jupe…
Ensuite, j’étais encore pré-adolescente: 2 agressions sexuelles à la piscine municipale de Châteaudun, dont une commise par 2 garçons. Nous sommes tellement vulnérable, seulement vêtues d’un maillot de bain. C’est pour éviter que d’autres fillettes, filles, jeunes femmes vivent ce traumatisme que je souhaiterais une généralisation des HORAIRES AMÉNAGÉS DE PISCINE.
Un viol : mon ex petit-copain, Gwen R., n’avait fait que me mentir au sujet de son ex qui, en réalité, n’était pas son ex. En fait, ils étaient toujours ensemble. J’étais « l’autre femme » et je n’en savais rien. Et pour faire en sorte de me tenir éloigné de sa compagne, que je n’aille pas faire un scandale auprès d’elle, lorsque j’ai découvert la vérité, il a utilisé un faux prétexte pour me rendre visite. Naïvement, je lui ai ouvert ma porte, et il m’a violée. « Juste » pour me faire peur. Manque de bol! c’est le contraire qui s’est passé. S’il n’avait rien fait, je n’aurais pas été voir sa copine. Mais là, les semaines et les mois passant, la peur de ce que cet homme, que je n’aurais jamais cru capable de commettre un viol, pourrait éventuellement faire à leur fille de 5ans (après tout, on ne sait jamais), a grandi et est devenue plus forte que la peur de ce qu’il pourrait encore me faire, au point de me pousser à prendre contact avec la compagne de mon ex pour l’avertir de tout ce qui s’était passé. Libre à elle de me croire ou non.
Comme beaucoup de femmes, je n’ai pas porté plainte. Il m’a fallu 10 mois pour en parler à quelqu’un pour la première fois (mis à part la compagne de mon ex). C’était au médecin de famille. Et plus d’un an pour en parler à mes proches.
Quand, 2ans après les faits, j’ai téléphoné au commissariat de police de Strasbourg, JUSTE pour me renseigner sur le délai de prescription de plainte pour viol (je ne me faisais pas d’illusion car je n’avais aucun élément matériel pour prouver le viol), au lieu de répondre directement à la question, la personne que j’avais au bout du fil m’a demandé: « à quand cela remonte-t-il? » J’ai dit 2ans. Elle m’a répondu que le délai était de… 2ans. Comme par hasard?! Quelques années plus tard, j’ai vérifié par moi-même et me suis alors rendue compte que cette personne (un policier ???) m’avait purement et simplement menti!! Il y a un peu plus d’un an, j’en ai parlé à un copain policier qui m’a alors dit qu’il ne devait pas s’agir d’un policier mais d’un simple préposé. Sauf que je n’en savais rien; il ne s’était pas présenté. Et pour ce que ça change. BRAVO LE SOUTIEN AUX VICTIMES DE VIOL!!
Et je ne parle même pas de tous les attouchements et frottements subis, en majorité dans les transports en commun.
Résultat de cette vie ponctuée d’agressions et autres, et de mensonges: j’ai peur des hommes, sors de chez moi aussi peu que possible, me fais livrer la plupart de mes courses. Et quelle peur quand je dois ouvrir ma porte à un homme (facteur, livreur de courses, dépanneurs, …). Et la peur devient terreur s’il faut que je le fasse entrer.
ÊTRE UNE FEMME, MÊME EN FRANCE, QUELLE GALÈRE! QUELLE ÉPREUVE! Certaines sont plus malchanceuses que d’autres. Souvent et malgré tout ce que j’ai vécu, je soupire en me disant que j’ai eu bien de la chance de naître en France et pas en Inde ou ailleurs où les femmes sont plus maltraitées encore.
NAÎTRE FILLE, C’EST LA MERDE!