Je suis allée voir la mère et épouse de mes violeurs. J’ai discuté avec elle. Cette femme que je nommerai Carole, est brisée depuis longtemps par la mort de son enfant et m’avoue m’en avoir voulu pendant longtemps. Je ne comprends pas au début. Mais elle me fait lire une lettre de son fils. J’en tombe des nus. (Je ne donnerai pas de vrai nom par respect pour cette femme) Il écrit :
Maman,
Pardon ! pardon de devoir partir ainsi. Je ne me supporte plus, j’ai commis un acte abominable ! j’ai violé la fille que j’aime, ma copine (suis mon nom j’écrirai D) je l’ai frappé pour la faire taire, je l’ai prise de force et abandonner comme le lâche que je suis en comprenant mes actes ignobles. J’en ai parler à papa, il a récupéré D et me dit qu’elle ne parlera pas. Je ne m’excuse pas de ma violence, je l’aime tellement et elle ne veut plus me voir, plus me parler. Je l’ai attendu à la sortie des cours, D a fui en courant. Je me hais !
Demande lui pardon pour moi maman, dis-lui mon amour pour elle, je ne peux pas vivre avec ça, je veux tuer ce monstre en moi ! pardon maman, pardon de te quitter ainsi. Pardon papa.
Je vais prendre ma moto et m’envoler, adieu.
Et il signe de son prénom, je l’appellerai Mickaël.
Je m’explique avec Carole sur la mort de son fils, elle me parle de son suicide, il a selon des témoins foncés avec sa moto sur un camion. Elle se souvient que je suis venue à l’enterrement. Oui, je suis restée à distance, mais j’y est assistée, j’étais triste au-delà de la douleur de son agression. J’avais vécu de très bons moments avec lui avant ce viol. Mais je ne pouvais pas m’approcher de son père et j’ai quitté l’église avant la fin de la cérémonie.
Et elle en vient à parler de son époux. A l’article de la mort, il a avoué le viol de 7 jeunes femmes, il a donné trois noms à sa femme, dont le mien. Et je me rends compte que je connais une de ses femmes, nous allions ensemble à l’école, elle est plus jeune que moi de deux ans. Nous sommes toujours amies et nous voyons parfois. Mais ni elle, ni moi, n’avons jamais abordé un tel sujet que les abus sexuels et surement pas les nôtres ! elle vit seul, ne s’est jamais mariée, je comprends mieux sa répulsion envers les hommes. J’irai la voir et lui parler.
Mickaël regrettait et s’est confié en un homme possédant sa confiance, son père. Père qui l’a trahi en abusant de moi à son tour. Il m’a frappé, menacé, humilié… autant je peux raconter mon vécu avec Mickaël, autant je ne peux pas avec son père, c’était horrible !!!!!!!
Dans toute cette histoire, des vies ont été brisées et malmenées. J’ai pris le nom de l’autre femme et je vais la chercher.
A plusieurs, nous aurions pu arrêter un violeur, il faut réussir à faire passer le message, à faire entendre les victimes d’abus sexuel.
Quant à Mickaël, je lui pardonne, il n’est plus là pour l’entendre, mais Carole oui. Je garde le contact avec elle, j’aimerai l’aider à soulager un peu sa peine.
Le pardon est le résultat de l’acte de pardonner, la rémission d’une faute. C’est tenir une offense, une faute, pour nulle ou l’excuser et renoncer à en tirer vengeance.
le pardon ne permet pas d’oublier, mais d’avancer
merci captain obvious
Cette histoire est un exemple des phénomène de répétition, parent/enfant, mais là ou le père avait un “taux de conscience” plutôt bas, qui lui a permis de vivre avec, le fils lui son acte l’a détruit !
Quand il a parlé à son père, il pouvait y avoir deux raisons, peut être était-ce dans un désir inconscient ou conscient, d’être confronté aux conséquences de son acte, les parents sont censé vous apprendre “les limites du bien et du mal”- Le “pardon papa” plaiderait pour cette option…L’absence de “punition”, de la part de son père, l’a laissé seul face à sa culpabilité…
Autre option, peut être était-ce parce qu’il avait perçu la facette “abuseur” de son père, (d’après ses propos et comportements vis à vis des femmes!), mais même si c’est le cas au niveau inconscient, pas sûr qu’il ai su décoder son ressenti, mais il a pu ressentir que le jugement de son père, sur son acte, serait “plus tolérant” que celui de sa mère !
On ne sait pas ce que ce fils à compris, perçu…Mais si son père lui avait inculqué le respect des femmes, on peut supposer qu’il aurait agi autrement, que le passage à l’acte aurait été moins “facilité…
L’épouse est aussi victime de ce mari abuseur, à cause de lui, elle a perdu son fils, et l’image qu’elle en garde est entaché par sa confession et l’acte qu’il dénonce, pauvre femme !
C’est tout à votre honneur d’arriver à pardonner, et cela vous permettra je l’espère, de faire le “deuil” de cette souffrance et de “dépasser” ces évènements…
C’est bien d’être allée la voir, d’avoir pu le faire…Bravo !
Tototo, garde tes propos moqueur car la seule évidence est ta bêtise!
Votre démarche est magnifique après toutes les horreurs que vous avez subies. Bravo de continuer à croire dans la solidarité et de savoir distinguer quelqu’un de monstrueux et d’impardonnable comme le père de Mickaël, avec son fils qui a eu de vrais remords et a certainement été perverti par son père, mais en gardant une âme. Merci pour ce que vous essayez de faire pour aider les autres victimes. Plus ils ont essayé de vous abaisser, plus vous vous êtes élevée.