La rue fatigue
Paris en août, 15h, cinquième arrondissement, quartier Val de grâce.
Je sors de chez moi pour aller à la pharmacie. Jogging et t-shirt noir. J’ai 22 ans.
Aller : un cycliste qui a bien vingt ans de plus que moi s’arrête dans sa course en plein milieu de la route, court vers moi me demander de boire un verre avec lui. Je refuse et continue mon chemin. Il insiste en me suivant à vélo sur le trottoir.
Retour : un homme m’aborde en se collant à moi. Il veut mon numéro. Je refuse et continue mon chemin. Il me traite de « connasse ». Je me retourne pour lui répondre. Avant d’avoir pu ouvrir la bouche, il me dit qu’il va me frapper, que je l’ai « bien cherché », et s’avance en levant le poing. Des gens à une terrasse à côté se lèvent en voyant la scène. Il baisse le poing et s’en va en continuant à m’insulter de « pute », « connasse » et « salope ».
Je rentre chez moi, il est 15h20.
Chère anonyme, je vous remercie pour votre courageux témoignage sur l’enfer du harcèlement de rue qui est loin d’être une exagération comme vous le démontrez de manière claire. Deux agressions en 20 minutes dont une avec menaces physiques et des insultes dans les deux cas. C’est un enfer et une illustration du régrès dans les relations aux femmes sous l’influence du porno: ces s*************s vous imaginent à leur disposition immédiate sans conditions: c’est monstrueux. C’est ce que j’appelle l’effet de forces sombres qui ne doivent rien au hasard.
Il existe une association contre le harcèlement de rue:
stopharcelementderue
vous y trouverez des conseils d’autodéfense, c’est dingue.
Affection, courage et soutien.