je venais en vacances en Bourgogne alors que j’avais 15 ans. dans le village où nous venions, Bernard était un personnage haut en couleur, séducteur qui se la jouait intello gaucho artiste mais qui était en fait un marginal qui ne faisait pas grand chose, mis à part boire des canons, fumer des pétards et faire le joli coeur auprès de la junte féminine.
je ne sais pourquoi mais cet homme régnait sur un cercle de gens pourtant intelligents, cultivés, éduqués qui avait tous de l’indulgence pour lui, “amuseur mondain” parmi un monde de pseudos babas cools.
chaque fois qu’il m’embrassait, il me serrait contre lui. m’embrassait les joues de manière baveuse, en me calinant, les mains baladeuses sur mes fesses, m’éffleurant les seins, il me sussurait de détestables compliments à deux balles “ma belle, ma douce, ma tendresse” compliments qui me révoltaient.
je me débattais en rougissant, petite fille finalement bien incapable de lui retourner la baffe qu’il méritait.
pourquoi cette attitude à mon égard et à l’égard de toutes les autres femmes était tolérée par toutes et tous ? cela reste pour moi, 40 ans plus tard, un mystère…
j’en parlais pourtant, mais parents et amis souriaient en disant, “oui, le Nanard, il est comme ça, il aime les femmes, on le sait, mais ça va, ce n’est pas bien grave”.
pas bien grave ! de la part de mes parents ! qu’un mec comme lui puisse être de leurs amis me révoltait ! que mes plaintes à son encontre n’étaient ni entendues ni respectées me rendait folle.
mais dans les années 80, dans ce milieu baba pas toujours cool, on se la jouait libérés, et mes récriminations de “petite bourge” n’alarmaient personne…
un soir de 14 juillet, nous avions dîné mes parents et moi chez lui.
alors que j’allais chercher le café, il m’a coincée dans la cuisine, vraiment coincée. il avait bu, empestait la sueur et l’alcool, il s’est frotté dans mes jupes, ma attrapée par les seins, ma embrassée goulûment de sa bouche édentée en m’étreignant contre lui… je me suis débattue comme je le pouvais, ses propos m’ont stupéfaite ! “tu es une bonne petiote, tu es même une sacrée cochonne, je vois bien que tu aimes la bite, tu l’as sens bien hein? tu la voudrais dans ta bouche ou dans ton cul ?”
je suis pétrifiée, je voudrais crier mais aucun son ne sort…
il fourrage sous mes jupes, je me débats “ah! tu vois que tu aimes ça ! ah, ta culotte est bien humide ! ne fais pas ta mijaurée ! ” il m’extirpe les seins, me renverse sur son immonde fauteuil près de don poêle et arrache ma culotte qu’il renifle bruyamment.
Il me relâche, je lui ai mis un pauvre coup de poing dans les côtes.
Je me sens sale, humiliée, souillée, j’ai envie de vomir…
Et pourtant, je n’en parle à personne…
40 ans après, le dégoût n’a pas disparu…
cet homme n’est maintenant plus de ce monde, ma douleur quant à moi est toujours aussi vive…
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