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La spirale de la violence conjugale :


Anonyme
(@anonyme)
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Début du sujet  

La spirale de la violence

La violence conjugale ne constitue pas un fait isolé ou un "accident" dans une relation de couple en difficulté. Elle est toujours un abus de pouvoir qui s'exerce au quotidien sous des formes plus ou moins explicites, le plus souvent à l'abri du regard des autres.

Les éclats de violence alternent avec des périodes d'accalmie au cours desquelles la partenaire préfère oublier l'épisode trop douloureux et se réfugier dans l'illusion que cela n'arrivera plus, jusqu'à la prochaine fois, parce que malheureusement, oui, il y en aura une.

Le même cycle va se répéter, à une vitesse grandissante et en s'amplifiant... Ce mouvement de yo-yo a pour effet d'anéantir les capacités de révolte de la victime - attitude passive qui suscite la stupeur des témoins ou de l'entourage, ne comprenant pas l'absence de réaction de la personne.

"Comment est-il possible de se laisser traiter ainsi ?" entend-on parfois lorsque les faits de violence apparaissent au grand jour. D'autres fois, la victime reçoit pour toute réponse : "Mais si tu es si mal, pourquoi ne pars-tu pas ?".

L'ignorance des mécanismes en cause dans la violence conjugale conduit quelques fois l'entourage à s'exprimer fort maladroitement, ce qui a souvent pour résultat d'inciter un peu plus la victime au silence.

 

De plus, la honte d'être aussi mal traitée, de se sentir quelqu'un qui semble ne pas mériter meilleure considération, de s'être mise en ménage avec un individu brutal et donc d'avoir fait un mauvais choix amoureux, de ne pas trouver la force de se sauver, etc. empêche la victime de parler de ce qu'elle vit chez elle. Elle garde secrets les déboires conjugaux qu'elle subit, préservant ainsi l'impunité de l'auteur des violences.

Il y a aussi la peur qui la paralyse, la peur de se retrouver seule, de ne pas réussir à subvenir aux besoins de sa famille, la peur des représailles.

Cette peur que le partenaire violent ne supporte pas le départ de sa partenaire ou veuille se venger de son refus d'en pâtir davantage n'est pas que du fantasme.

En effet, plus d'un crime conjugal sur trois est lié à la séparation. De nombreuses femmes sont battues pour avoir osé se confier à une amie ou être partie se réfugier chez un voisin ou ailleurs...

 

La victime a d'autant plus de difficultés à se confier que la violence de son partenaire se dissimule sous un masque social de bon aloi.

Il y a l'homme public et l'homme privé. Il y a celui qui peut se montrer adorable lorsqu'il veut récupérer sa compagne qui n'en peut plus et fait mine de le quitter et celui qu'un rien fait exploser de colère, qui est violent et abjecte. La plupart du temps, ce dernier ne se montre jamais ainsi aux autres qui tombent dans le panneau et sont à mille lieux d'imaginer que ce voisin courtois, cet homme serviable, ce chef d'entreprise que beaucoup admirent est en fait un être exécrable avec les siens. L'homme violent a deux visages, il est mi-ange mi-démon.

L'entourage a souvent bien du mal à renoncer à ses anciennes convictions ou croyances pour admettre les faits divulgués par la victime. Il est regrettable que certains, ne pouvant remettre en question leur point de vue, rejettent alors la faute sur la victime, pensant qu'elle a dû provoquer son partenaire ou qu'elle l'a peut-être énervé après une journée de travail harassante, ou minimisent la gravité des actes ou des paroles, essayant de la convaincre qu'il est quand-même un bon père, que cela n'est pas dans ses habitudes et que cela a été plus fort que lui, qu'une gifle ce n'est pas grand chose, etc.

Il faut corriger les idées reçues : un homme violent n'est pas un bon père ! un partenaire violent est entièrement et seul fautif des actes ou des paroles de violence qu'il adresse à l'autre, il n'a aucune excuse pour être sorti de ses gonds et avoir perdu le contrôle de ses nerfs, sans compter les cas où l'intention de nuire est franchement délibérée et de la pure cruauté...

Il est de la responsabilité de chacun d'aider une personne victime de violence et de ne pas l'enfoncer plus encore en ne se rangeant pas du côté de son persécuteur. Celui-ci n'est déjà que trop habile à inverser le sens de la culpabilité. Alors qu'il a plongé sur la moindre broutille pour laisser libre cours à sa violence, il n'a de cesse de faire croire à son conjoint qu'il méritait la sanction.

 

Comme tout et n'importe quoi suffisent à déclencher une attaque violente : quelques minutes de retard, un des enfants qui pleurent trop fort, un plat trop peu salé, un verre qui traîne sur la table..., la partenaire s'évertue à aplanir toutes les sources de conflit, à supprimer tous les prétextes pour causer une scène de ménage qu'il fera de toute façon si cela lui chante. Elle s'échine à devancer les désirs de monsieur, à se plier à tous ses caprices, en vain car il ne sera jamais satisfait.

Autant dire que la tache est impossible et que la conjointe est constamment sur le qui-vive. La tension est permanente, épuisante. Le combat est perdu d'avance. Elle ne rentrera jamais dans ses bonnes grâces ou pour si peu de temps. La lune de miel prend fin dans l'horreur de la violence. L'effroi et la douleur tétanisent la victime, anéantissent ses forces, son esprit critique, ses capacités de se protéger.

Après la première fois, elle s'est raccrochée à l'espoir que cela ne se produirait plus jamais. Même s'il a minimisé les faits, s'il a justifié son comportement par ceci ou cela, il a quand-même dit qu'il regrettait et a juré, le bougre, qu'il ne recommencerait plus. C'est cela qu'elle veut retenir et, petit à petit, elle fait sien le raisonnement de l'autre et endosse un part de responsabilité de plus en plus grande, toujours trop grande, commettant même parfois l'erreur de retirer sa plainte.

Mais après la deuxième fois, même si une partie d'elle-même continue à se bercer dans le leurre, l'autre partie sait qu'elle a été bernée, que les choses ne s'arrangeront pas aussi aisément. Pourtant, elle ne prend pas la décision de rompre la relation. Ses ressources physiques et psychiques s'amenuisent dans ce climat tellement désastreux, le piège semble se refermer toujours plus.

S'extirper des griffes d'un partenaire violent, que ce soit psychologiquement ou physiquement, n'est jamais une démarche facile, qui semble même de plus en plus ardue avec le temps qui passe.

 

L'emprise exercée par le conjoint violent est comme de la glue qui colle la victime dans les mailles d'un filet. Certaines fois, les procédés dont se sert le conjoint violent sont tellement insidieux qu'ils agissent en sous-marin, ce qui ne les empêchent pas d'être destructeurs. Les violences sournoises dans le couple sont une triste réalité pour beaucoup de partenaires amoureux, femmes et hommes d'ailleurs, même si ces derniers sont plus nombreux que les femmes à dépasser le dernier palier de la violence, allant jusqu'à la violence physique à l'égard ou du matériel ou des personnes et terrorisant leur conjointe.

Personne n'est à l'abri. Tout le monde peut se retrouver un jour sous l'emprise d'un conjoint violent. Les victimes n'ont pas un profil-type même s'il existe des facteurs de risque et de vulnérabilité : des carences affectives dans l'enfance, une intolérance à la solitude, une piètre estime de soi,...

Très souvent, le partenaire abuseur cherche à aggraver les fragilités, à creuser plus profondément les failles de l'autre pour mieux lui couper les ailes et le maintenir à sa botte. Ces tactiques sont hautement perverses !!!

 

L'aide d'un professionnel psychologue est généralement nécessaire pour analyser la situation, identifier les techniques d'emprise mises en oeuvre par le partenaire et s'en libérer, réparer l'estime de soi du conjoint victime et le soutenir dans sa reconstruction de lui-même, mais aussi le guider dans les démarches concrètes à effectuer.


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