Après des années de silence qui tue j’ai parlé. Je refuse de redire encore. Ma vie ne se réduit pas une suite d’anecdotes et d infamies. Tout ce que je veux, par cette démarche, c’est faire prendre conscience à tous ceux qui peuvent ignorer les phénomènes de violences faites aux femmes, qu’il est grand temps de prendre la chose au sérieux. Je veux être un témoignage vivant. Pas une histoire de plus à liker. Que la société œuvre les yeux. Oui, encore une femme violée! Le nombre est effarant…
La vie après une agression sexuelle est impossible. Le temps contrairement à l’adage populaire, n’y change rien. Au contraire avec le temps et sans prise en charge on se déconstruit! Avec toute la dimension anxiogène. Souvent les événements se répètent. S amplifient. Notre état… la révolte. Notre identité… être victime. Thérapies coûteuses. Un coût financier mais également psychologique. Victime, on paie encore!
Impossibilité certains jours de sortir de chez soi. Ou alors si, comble de l’ironie… en se faisant violence! Car il faut bien travailler. Vivre avec ça. Incompréhension autour de soi. Sentiment de honte. Épuisement. Désir de mourir pour ne plus lutter. Ne plus jamais ouvrir les yeux.
Il faut que le regard des gens changent. Qu’il se pose vraiment sur nous. Avec sincérité. Que les hommes s’élèvent ou continuent de s’élever contre les prédateurs sexuels et la banalisation au quotidien de toute forme de domination. Cela commence tôt dans la famille, à l’école…
Il faut que les femmes aussi trouvent le courage d’être femmes. Refusent d’être des objets et se respectent aussi davantage. Qu’elles se fassent apprécier pour la valeur qu’elle ont et non pour leur capacité à être bandantes.
L’agression est un chavirement. Il faut que se produise un bouleversement de la pensee et des moeurs!
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