J’avais :
– 12 ans. Un prof de musique particulier, la soixantaine, années 70 à Chinon. “Tiens, j’ai des livres qui pourraient t’intéresser.” Il sort des magazines pornos d’un tiroir. “On va les regarder ensemble. Mais si…mais si…” Sa femme est intervenue pour me sortir de là.
– 15 ans. Le frère d’une copine de lycée, fils de gendarme, Chinon, 1981
Utilise un faux prétexte (des cours pour sa soeur) pour me faire monter dans leur appartement. Je me croyais en sécurité : un immeuble de gendarmes! Me coince, porte fermée à clé, essaie de m’embrasser de façon insistante. “Je te laisse sortir si tu m’embrasses”.
Si tu te reconnais, que la honte passe dans ton camp.
– 17 ans. Le mari d’une amie de ma mère, Deux Sèvres.
Me coince dans la cuisine, essaie de m’embrasser de façon insistante, tout en baladant ses sales pattes sur moi. “Un petit baiser, alleeez, quoi…”
Si tu te reconnais, que la honte passe dans ton camp.
– 20 ans. Espace public, inconnu, viol.
Je passe les grivoiseries, mains baladeuses, blagues douteuses, invectives dans la rue…
Je précise, pour les indécrottables, que je n’ai jamais porté de mini-jupe et que je n’ai jamais eu d’attitude qui pourrait être jugée d’aguichante.
Je pensais qu’avec l’âge on pouvait espérer une certaine tranquillité, mais dans mon village, une dame de 74 ans a subi une violente agression sexuelle sur un chemin de campagne …???
Alors même encore aujourd’hui, à plus de 50 ans, je sors mes antennes dès que je sors de chez moi.
Mais, et Dieu merci, il y a beaucoup, beaucoup plus d’hommes aimables que tous ces cochons (pardon pour les cochons),et qui sont là pour nous soutenir et nous aider quand ils le peuvent (c’est le moment les gars!)
Je n’avais jamais raconté tout ça. Merci de m’avoir permis de le faire aujourd’hui.