Ce n’est pas la première fois que je parle de cet évènement, mais j’espère que ce témoignage aidera certaines personnes (qu’elle.il n’est pas seul.e) et aura un effet cathartique de mon côté.
J’étais en couple avec cet individu depuis presque un an, lorsque ça s’est passé.
C’était honnêtement une nuit qui s’annonçait comme une autre : on avait eu un rapport consenti dans la soirée, mais qui s’est interrompu dû à des douleurs venant de moi. Ce n’était, pour être complètement honnête, pas quelque chose de rare : et comme à chaque fois, il fut compréhensif et rassurant.
Puis.
Ce dont je me souviens, c’est un réveil : brusque mais paralysant. J’étais paralysée, proche d’une paralysie du sommeil (dans le fait de batailler pour bouger).
Ses mains étaient sur ma poitrine, sous mon vêtement, il touchait, pinçait, etc. Pendant ce temps, et bien j’étais réveillée : enfin je ne pouvais clairement pas bouger, et j’ai bataillé pour bouger ne serait-ce que mon bras pour dégager ses mains de sur moi.
Je pense que j’ai lâché un bruit, proche d’une plainte, ou que j’ai bougé pour me tourner : c’est flou, mais ce que je sais c’est que je me suis rendormie, et que vraisemblablement, il a arrêté.
En me réveillant, je me suis clairement dit que c’était un rêve, que j’avais juste imaginé.
Mais non, il me l’a avoué, lorsque j’en ai fait allusion : oui, il m’a touchée, pour voir si j’allais faire un rêve érotique suite à son toucher, et qu’il ne cherchait pas à me réveiller et que, cerise sur le gâteau, m’ayant entendu ou vu bouger ; il avait arrêté.
Car oui, son but était de faire de moi une petite expérience.
Je suis partie et j’ai un peu oublié, mais ça a précipité notre rupture.
Lors de la rupture, j’ai parlé de cet évènement : explicitant le fait que ça ne m’avait pas plu. Il s’est platement excusé, sans (à mon humble avis) se rendre compte que ce qu’il avait fait était un attouchement sexuel.
J’ai pensé à porter plainte : dissuadée vivement par mes proches car il n’y a pas de preuves, c’est ma parole contre la sienne, ce n’est pas assez “grave” pour être pris en compte, etc.
Je me suis faite à cette idée, mais j’ai voulu revenir sur ces faits avec la dite personne : car je ne pensais pas avoir assez explicité les “dommages” que son acte m’a fait et aussi que c’était un acte punissable par la loi. Et surtout, je voulais qu’il comprenne pour ne jamais le faire à quelqu’un d’autre, voir pire.
Je suis revenue sur ces faits, via des messages texte, où il a nié en bloc : a dit avoir voulu “me faire plaisir” car j’étais “triste” (je ne savais pas qu’un acte sexuel (non consenti) pouvait remonter le moral de quelqu’un mais soit.) Je suis folle pour lui, j’affabule, qu’au fond c’est lui la victime, etc.
Mon témoignage fut peut-être long, pour un évènement isolé, mais je tenais à le faire : pour moi et pour tout.e.s les autres qui n’osent pas parler.
Que ce soit sous la violence, la menace, la surprise ou la contrainte ; vous êtes victimes d’une agression/attouchement sexuelle.
Vous n’y êtes pour rien, vous n’avez pas dit “non”, pas parce que vous “vouliez au fond”, “parce que c’est pas grand chose”, etc.
Non, vous n’avez pas pu dire non, par sidération, par crainte ou encore, par emprise.
L’amour n’est pas un oui : il n’y a pas de “devoirs conjugales” et ce n’est pas un “passe-droit” pour votre partenaire.
Vous êtes votre propre personne, vous n’êtes à personne.
Prenez soin de vous.