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Viol conjugal

J’ai été victime de viols répétés par AB. Les faits se sont produits entre février 2008 et juin 2010 alors que nous vivions ensemble à S., Californie, États-Unis.

J’ai épousé AB en mai 1998. Nous nous sommes installés, en juillet de la même année, à S. en Californie pour son travail en tant qu’ingénieur en informatique. La séparation d’avec ma famille a été terrible. Je me rappelle la crise de larmes de mon père le jour de notre départ. Ces moments douloureux sont gravés dans ma mémoire. Mon père est mort depuis, mais j’y pense encore.

J’ai quitté la France sans emploi ni ressources autres que celles de mon époux. Détentrice d’un visa L2, je n’avais pas le droit de travailler. Notre couple a très tôt rencontré des difficultés. Je passais la journée seule à attendre qu’il rentre du bureau, désespérée. Dès décembre 1998, je me suis séparée de lui pour rentrer en France. Il m’était juste insupportable de vivre isolée, sans possibilité de socialiser, puisque nous ne connaissions personne en Californie et que je ne maîtrisais pas l’anglais ; sans indépendance financière, puisque je n’avais pas le droit de travailler.

J’ai commencé à travailler dès février 1999 en France et j’ai repris les études en septembre 1999. Entre temps, nous nous étions réconciliés et j’étais tombée enceinte. En mai 2000, j’ai décidé de donner une chance à ma famille et je suis retournée vivre avec lui en Californie.
Évidemment, notre vie de couple n’était pas meilleure, mais ma fille me faisait tenir. Si je n’étais pas tombée enceinte, jamais je ne serai retournée aux États-Unis et AB en était parfaitement conscient.

En juin est née ma fille. J’avais 27 ans. Près de deux mois après l’accouchement, la maladie s’est déclarée : une polyarthrite rhumatoïde.
Le choc de cette nouvelle a été terrible et s’est ajouté à la grande détresse physique dans laquelle je me trouvais. La polyarthrite rhumatoïde est une maladie dégénérative, incapacitante et incurable. La polyarthrite rhumatoïde est une maladie des articulations des membres qui se caractérise par une inflammation accompagnée d’une destruction du cartilage, de l’os et du tendon. Elle provoque des déformations osseuses et des douleurs insupportables empêchant une vie normale. De fortes doses de corticoïdes ont permis dans les premiers temps de calmer les douleurs et m’ont permis surtout de dormir. La nouvelle maman que j’étais avait grand besoin de sommeil dans cette période de maternage. Au moment où s’est déclarée la maladie, mes mains étaient si enflées et les articulations si inflammées que manipuler mon bébé était très douloureux. J’avais également du mal à marcher. Cette période a été accompagnée d’une grande déprime : j’avais 27 ans seulement, un bébé et l’avenir était sombre.

Près de 3 années ont été nécessaires pour trouver le traitement qui me permettrait de vivre « normalement ». Ainsi, en 2003, je découvrais Enbrel et je pouvais vivre comme si la maladie n’était pas là. Une injection par semaine me faisait oublier mon triste sort. Le coût mensuel de ce traitement était d’environ 1 000 dollars. En France, c’était à peu près équivalent.

Aux États-Unis, le système de santé est privé. Il est nécessaire d’avoir un emploi et un employeur qui prendra en charge la plus grosse part des cotisations versées à un organisme d’assurance médicale privé. Il est possible de payer pour une assurance, comme on paie en France pour une mutuelle, mais les cotisations sont d’un niveau démentiel et les organismes refusent souvent d’assurer les personnes dont on sait qu’elles sont atteintes d’une maladie chronique, les personnes comme moi en l’occurrence. Aux États-Unis, les malades du cancer sont contraints de travailler pour se payer la couverture médicale qui leur permet de se soigner.

N’ayant pas d’emploi, c’est par le biais de l’assurance souscrite par mon époux que je pouvais me procurer le traitement. En France, le traitement des affections longue durée (ALD), comme la polyarthrite rhumatoïde, est pris en charge intégralement par la sécurité sociale, que l’on ait un emploi ou pas, que l’on soit salarié ou indépendant. Je l’ai appris en juillet 2001 quand j’ai consulté un rhumatologue de l’hôpital Avicenne à Bobigny. Cette prise en charge intégrale libère le malade de l’inquiétude d’avoir à se procurer le médicament.

Malheureusement, elle ne le libère pas de l’inquiétude de savoir comment évoluera la maladie, de savoir si et comment ses mains ou ses pieds vont se déformer, si les autres organes vont être touchés, et des maladies telles que pleurésie, péricardite et cancer se déclarer.
Aux États-Unis, il est très courant de perdre son emploi du jour au lendemain, a fortiori dans la Silicon Valley – S., la ville où nous habitions, est l’une des principales villes de la Silicon Valley – où les entreprises licencient sans états d’âme leurs employés pour faire augmenter artificiellement le cours de leur action en bourse. Les salariés ne sont aucunement protégés, quelle que soit leur position dans l’entreprise d’ailleurs. Ainsi, en plus de souffrir de ma dépendance envers mon époux pour mon traitement médical, je vivais le stress permanent de le voir perdre son emploi puisque j’aurais été privée de médicament.

Le temps est passé. J’ai eu un second enfant en mai 2005. Les relations avec mon époux se sont sérieusement dégradées dès la fin de la grossesse et suite à son refus de rentrer en France alors que nous nous étions mis d’accord. Je souhaitais retourner en France et me rapprocher de ma famille, de mes parents surtout. Neuf mille kilomètres me séparaient d’eux, un voyage en avion de 11 heures. Je souhaitais me libérer de l’inquiétude du lendemain quant à mon traitement médical. Je ne voulais pas vieillir dans cette société où seul l’argent compte, où la misère côtoie les plus folles extravagances, où mes enfants auraient probablement été obligés de s’endetter pour faire des études, où j’aurais vécu dans la précarité, si loin des miens et de mon pays.

À plusieurs reprises, mon époux a déclaré que je pouvais rentrer en France, mais qu’il ne me permettrait pas d’emmener mes enfants. Il savait que jamais je ne partirais sans eux. J’étais prise au piège.

J’avais maintenant un permis de travail, mais n’ayant pas le niveau de qualification et de langue nécessaires, je n’ai pas trouvé d’emploi me permettant d’être indépendante financièrement de mon époux. En février 2008, quand je lui ai annoncé que je comptais le quitter, il m’a fait savoir que si nous nous séparions il me retirerait de la liste des bénéficiaires de son assurance médicale, et donc que je ne pourrais plus me procurer le médicament qui me permettait de vivre sans souffrance. La menace m’a profondément choquée. Un profond dégoût pour sa personne m’habite depuis. Nos relations étaient difficiles, mais je n’aurais jamais imaginé qu’il utilise ma maladie comme moyen de pression contre moi. J’ai donc dû rester et subir. Pour information, son salaire annuel dépassait les 200 000 dollars, le mien était de 40 000, insuffisant pour vivre dignement dans la Silicon Valley et se payer une couverture médicale.

À la fin du mois d’août 2009, face à un quotidien devenu infernal, je décidai de le quitter et de demander le divorce. J’avais été licenciée en mai et percevais de maigres indemnités de chômage, mais je ne pouvais plus vivre ainsi.
Contre toute attente, il m’annonçait qu’il était d’accord pour que nous rentrions en France, à la condition que je ne demande pas le divorce. La date du retour fut fixée à la fin de l’année scolaire, juin 2010.

Ainsi, entre août 2009 et juin 2010, j’ai subi les viols de mon époux. Pendant tous ces mois, il m’a menacée de revenir sur sa décision de me laisser rentrer en France avec mes enfants, si je ne me soumettais pas et refusais d’avoir des rapports sexuels avec lui.
J’allais me coucher avant lui espérant qu’il ne me réveillerait pas pour obtenir ce qu’il pensait lui être dû. Dans l’obscurité, mes larmes coulaient, ma dignité était détruite. Je me rappelle cet épisode particulièrement douloureux. Nous étions en vacances en famille en Floride, en avril 2010, soit 2 mois avant la date de mon retour en France (les billets avaient été achetés en mars). Depuis plusieurs jours déjà, il me harcelait. J’avais pour raison de ne pas céder le fait que nous n’avions pas de préservatifs et que je ne voulais pas tomber enceinte. AB m’a obligée à acheter des préservatifs, je me rappelle encore son regard menaçant – lui resté dans la voiture alors que je me dirigeais vers le supermarché – et m’a ensuite forcée à avoir un rapport sexuel avec lui le soir même. J’avais pensé pouvoir y échapper cette fois-là. J’ai pleuré dans l’obscurité, tout en faisant attention à ce qu’il ne s’en rende pas compte. Je ne voulais pas lui donner la satisfaction de voir combien il me faisait mal. Je n’ai plus souhaité avoir de rapports sexuels avec lui dès la naissance de mon second enfant en mai 2005. C’est pour cette raison que j’ai refusé de me faire poser un stérilet, moyen de contraception que j’ai utilisé après la naissance de mon premier enfant et pendant 4 ans.

J’ai consigné les dates des viols dans une note que je gardais dans ma messagerie en ligne Yahoo. Mon époux avait installé sur mon ordinateur, à mon insu, un enregistreur de frappe qui lui permettait de toujours connaître mes mots de passe. Il a supprimé cette note et a bien sûr nié l’avoir fait et m’avoir espionnée pendant des mois.

Nous sommes finalement partis, les enfants et moi, le 12 juin 2010.
AB avait décidé de ne pas rentrer en même temps que nous, repoussant son retour de 8 à 12 mois après le nôtre. J’ai demandé le divorce en France la semaine suivant notre retour.
Huit ans après la séparation, je reste très marquée. Je suis aujourd’hui incapable d’avoir une relation durable avec un homme ou de vivre en couple. Pas un jour ne passe sans que je pense au mal que AB m’a fait, à ces humiliations qu’il m’a infligées.

Je viens de porter plainte.

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