Bonjour mon fils de 2 ans est revenu à plusieurs reprises de chez son père très mal. En l’interrogeant sur ce qu’il lui arrivait il m’a répondu : dis pas dis pas dis pas… et quand je lui ai demandé qui lui avait fait du mal il a répondu papa et quand je lui ai demandé de montrer ce que son père lui avait fait (lors du bain ou change) il a enfoncé son doigt dans son anus. Voilà porter plainte sur la seule parole d’un enfant de 2 ans ou être complice? J’ai porté plainte j’attend la décision de la justice.
Chère anonyme, quelle est donc cette abomination ? Le père de votre enfant est un monstre pervers abominable qui va détruit par cet acte horrible la construction de la personne de votre bébé. Vous avez bien fait, et vous avez d’ailleurs réussi un tour de force, c’est très difficile de parler de cette horreurs avec de si jeunes enfants.
vous avez bien fait de porter plainte tout de suite, contactez régulièrement le bureau du procureur pour suivre tout cela.
Je vous invite d’urgence également à contacter une association de victimes d’inceste et de pédophilie: elle vous aidera dans vos démarches judiciaires et aussi pour trouver un thérapeute pour votre petit qui en a grand besoin car c’est un énorme traumatisme pour lui qu’il faut surveiller et soigner !
Pour cela répondez à n’importe quel témoignage du site, sous le cadre s’affichera une mention en petits caractères, cliquez sur “Obtenir de l’aide” et un nouvel onglet s’ouvrira sur la page du forum du site aec les liens utiles d’associations et conseils aux victimes.
N’hésitez pas à revenir au plus vite si besoin, nous sommes là pour vous aider.
Affection, courage et soutien.
Chère anonyme,
Porter plainte sur la seule parole d’un enfant de 2 ans, évidemment ! La parole des enfants doit être écouter. Comment il pourrait inventer une chose pareille ? Et comment banaliser/ignorer une telle abomination…? On ne devrait même pas se poser la question ! Je suis désolée pour lui et pour vous. Le seul fautif c’est ce pervers incestueux qui ne mérite pas le nom de “père”.C’est lui l’unique responsable et personne d’autre. Il n’a pas la moindre excuse, rien n’amoindrit son acte. Dites à votre fils qu’il ne doit pas avoir peur d’en parler, ce n’est pas de sa faute. Si son agresseur l’a menacé, alors dites lui qu’on va le protéger. Son géniteur n’a pas le droit de lui faire ça, c’est lui qui risque d’être puni, pas le petit. C’est important d’insister, il a besoin de se sentir en sécurité.
Je n’ai pas pour volonté de vous effrayer ou de vous mettre la pression mais je préfère vous prévenir maintenant. Le petit a besoin d’avoir un suivi psychologique. Les violences sexuelles et tout particulièrement l’inceste font partit des expériences les plus destructrices pour un enfant. Ne faites pas l’erreur de croire qu’il va oublier et vivre normalement. Ne laissez personne vous faire croire cela non plus. Ça s’oublie pas. C’est très probable qu’il souffre toujours de la culpabilité, de la honte, de l’incompréhension, même 20 ans après. Et s’il oublie alors c’est soit du déni soit de la mémoire traumatique, mais tôt ou tard les souvenirs ressortiront avec une intense douleur. De plus, il ne sera pas épargné par les conséquences du traumatisme. Risque élevé de troubles/maladies mentales ou physiques , d’addictions, de suicide … La liste est longue et ça continue toute la vie. Le pire est que ce sont des conséquences “cachées”, les professionnels ne feront pas forcément le rapprochement. Bref il s’en remettra pas sans thérapie, peut être même il lui en faudra plusieurs. Ça lui permettra de saisir les souvenirs et d’apprendre à vivre avec. On peut soulager la douleur et limiter les dégâts. Plus tôt on s’y prend mieux c’est. Même si votre rôle c’est principalement de le soutenir, le rassurer et de le protéger, je pense que se renseigner un peu (psychotraumatisme, stress post-traumatique…) serait une bonne chose afin de pouvoir remarquer s’il y a des changements inquiétants chez lui. Pouvoir comprendre un minimum ce qu’il pourrait traverser, ça lui serait bénéfique et à vous aussi quelque part. Perso, je me suis renseignée sur le site Mémoire traumatique et Victimologie de Muriel Salmona.
D’ailleurs peut être que vous aussi aurait besoin de voir un psy? C’est très dur comme révélation, c’est pas non plus facile de prendre soin et soutenir un enfant abusé. Ressentir des émotions comme l’angoisse, la colère, la culpabilité, l’incompréhension, le choc… est normal mais ne pas pouvoir en parler , mettre des mots, cela ne l’ai pas. Donc prenez soin de vous. Ça vous permettra de prendre soin de lui aussi.
Je vous conseille surtout de ne pas rester seule car vous ne pourrez jamais vraiment l’aider et le protéger sans aide extérieure. Surtout n’hésitez pas à appeler des associations spécialisées contre l’inceste et la pédocriminalité , elles pourront vous conseiller et vous accompagner. Certaines pourraient aussi vous aider à voir des professionnels qualifiés. Quelques noms d’association : l’enfant bleu, SOS inceste et violences sexuelles, Enfant et partage , Colosse au pied d’argile… Il y a aussi le 119. Il faut que vous , le 119 ou une association (voir les 3) fasse un signalement à la CRIP (cellule de recueil des informations préoccupantes) de votre région afin qu’elle puisse évaluer et prendre des mesures pour protéger l’enfant.
Espérons que la justice fasse son travail. (Retrait total de l’autorité parentale et peine de prison pour crime avec circonstances aggravantes.) Car laisser un enfant dans les mains de son agresseur et ne pas le punir sévèrement, c’est être complice. L’enfant ne doit plus voir son agresseur, il ne peut pas guérir en le voyant déjà car il y a risque qu’il se fasse encore abuser et surtout car il le ramène à son traumatisme, à la détresse et a l’emprise. Un enfant ne grandit et ne s’épanouit jamais quand il reste en contact avec un parent toxique. Il reste sous son emprise, il doit faire comme ci rien ne s’était passer ou que c’était pas si grave. C’est juste douloureux et ça le poussera à être dans le déni, a prendre toute la responsabilité, a banaliser, minimiser, excuser l’agresseur en ayant de l’empathie pour lui alors que l’agresseur n’a ni empathie, ni moral. Bref, il en souffrira et se négligera. Ce n’est pas en s’auto-flagelant , minimisant ou trouvant des excuses à ce qu’il a vécu qu’il pourra se reconstruire. Alors vous aussi n’ayez aucune pitié pour ce porc. Attendez-vous à ce qu’il joue les victimes, essaye de vous décrédibiliser, minimise, trouve mille excuses ect… Ne le croyez pas et méfiez vous. Il s’avère que leur vrai visage se dévoile quand on les expose.
Vous risquez d’attendre longtemps par contre. Alors n’attendez pas, agissez maintenant. Malheureusement il faut se battre pour protéger une victime d’abus sexuel et je crains que lui aussi devra se battre pour lui-même… Alors le mieux c’est de l’accompagner dès le début.
Courage !
De tout cœur avec vous