Une robe rouge

Je rentrais seule chez moi après minuit à Paris. C’était l’été, j’avais une robe longue rouge. Et par prévoyance, j’avais mis un sweat pour me couvrir au moins un peu et ne pas trop attirer des regards et éviter des problèmes de harcèlement. Parce que oui, j’avais une robe rouge, attention ! Mais bingo, ça n’avait pas suffi.
Je marchais, et je vis deux mecs au loin. Je savais pertinemment qu’il y avait une forte chance que ça soit des harceleurs de rue, ça se voyait à leur démarche de chien errant.
Je ne voulais pas avoir peur, je ne voulais pas changer de chemin à cause d’eux, alors peut être avec insouciance, j’ai marché dans la même rue qu’eux. Erreur ?
L’un des gars commença donc à changer de direction pour venir me parler. Je levai les yeux au ciel mais je gardais mon calme. Il me demanda comment aller à Chatelet. Je lui répondis calmement, et lui donna la direction. Puis, il continua à me parler, à me demander où j’allais, ce que je faisais, (les questions types du harceleurs). Je lui répondis « je rentre chez moi, il est tard et que je veux être tranquille, seule ». Il continua et insista. Je n’écoutais plus et je répétais sans cesse « laisse-moi tranquille ». Il restait à côté de moi comme un parasite. Il ne captait pas qu’il était juste ridicule et qu’il me manquait de respect. Je commençais donc à bouillonner à l’intérieur. Puis, grand final, cerise sur le gâteau, Il me dis « mais t’inquiète pas, je vais pas te violer, je vais pas t’agresser, c’est juste que ta robe rouge, ça me…..humm  » et il n’arriva même pas à exprimer sa pulsion bestiale d’homme répugnant et incivilisé. Il fit juste ce geste avec ces mains, les poings serrés, comme s’il ressentait une imminente envie qu’il essayait de réfréner. C’était ridicule, j’hallucinais. C’était d’une bassesse. Il justifia son manque de respect en accusant mes vêtements. J’étais folle intérieurement. Je me disais, oh non encore un. Je ne suis pas quelqu’un de violente ou de sanguine, mais j’avais vraiment envie de lui faire bouffer le sol. Mais moi, ma pulsion, je savais comment la rationaliser et la canaliser.
Heureusement, on est arrivé sur un carrefour et j’ai pu bifurquer dans un chemin opposé. Son ami m’a crié des conneries en rigolant, parce que la situation le faisait rire. Mais il n’y avait rien de drôle. Ton pote venait clairement de m’agresser verbalement. Il y en a marre des hommes qui ne savent pas respecter les femmes, les humains.

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