Petite fille de 8 ans, j’habitais chez ma grand-mère avec mes parents très souvent en déplacement de voyages d’affaires en semaine. Nous avions un voisin d’environ 55 ans, veuf, très gentil qui avait des animaux, des fleurs magnifiques, un grand jardin, et qui cuisinait à merveille les gâteaux.
Quand mes parents étaient absents et que ma grand-mère partait faire des courses, il se proposait de me garder quelques heures. J’étais une petite fille, sage, calme, qui aimait beaucoup la nature et les animaux, ce qui tombait bien car, chez lui, il y avait les deux. Mais, ce voisin était un pédophile. Il me prenait sur ses genoux, me touchait à différents endroits intimes de façon très maligne et toujours discrète mais déplacée, se collait à moi, jouait au docteur, à la poupée… je me rendais bien compte que quelque chose n’était pas normal, mais, il me disait qu’il jouait avec moi comme un copain. C’est vrai, il était toujours très gentil, n’avait jamais de gestes brusques envers moi, mais, à l’âge de 8 ans, un adulte prend toujours le contrôle sur un enfant psychologiquement et cela, je ne le savais pas et je ne l’ai compris que plus tard. Alors, je ne disais rien et je laissais faire. Et, puis, ma grand-mère et mes parents l’aimaient beaucoup et leur dire que je ne voulais plus aller chez lui, je n’osais pas. Ces attouchements ont duré un an, et, puis, il est tombé malade. C’est ce qui m’a sauvé. Il a eu un cancer et j’ai cessé d’aller chez lui car il est parti en maison médicale.
Je témoigne, à mon tour, de ce que j’ai subi enfant. On doit se méfier quand on laisse un enfant seul sous la surveillance d’un adulte même que l’on connait bien. Ces faits remontent à 1985. J’en ai gardé des séquelles psychologiques, et, surtout, je n’ai jamais oublié son abus de confiance sur ma faiblesse et mon innocence de petite fille .