Je venais de me faire opérer. Suite à cette opération, je devais effectuer des soins infirmiers. J’ai fait appel à mon infirmière mais elle était en congés donc j’en ai trouvé un autre, c’était un homme. J’étais un peu mal à l’aise que ce soit un homme. Lors de mon soin, il a vu que j’étais tendu donc il a commencé à me masser sans me le demander. Je lui ai demandé d’arrêter tout de suite, il m’a répondu ne fais pas ta prude avec moi je suis infirmier j’en vois tous les jours des seins et les votres sont magnifiques. Je lui ai demandé de sortir de chez moi et de ne pas revenir je trouverai quelqu’un d’autre.
Chère Anonyme,
Vous l’avez mis dehors, c’est bien !
Avez-vous porté plainte pour agression sexuelle ?
Je crains que la réponse ne soit non ! Affligeant !
“Fais pas ta prude”, en plus il vous a tutoyée et dénigrée, vous êtes très jeune ? Masser et pourquoi faire ? Il est kiné ? Il n’est pas venu pour cela, cet infirmier- là est un danger public, il ne sait pas rester à sa place, il faudrait le signaler, au moins à votre médecin.
Un petit souvenir personnel si vous le permettez, gros accident à la jambe, soins à domicile, adorables infirmières douces et gentilles pendant plus de huit jours, moi très douloureuse, pansements, piqures dans le ventre… Un jour débarque un homme infirmier, il se présente comme le chef du cabinet, les autres ses exécutantes, me dit des choses expéditives, me fait mal, se fâche de mes sauts en arrière, me menace genre votre blessure est bien vilaine, cela va dégénérer, demain on enlève des points, là vous verrez si cela fait mal, vous aurez pas intérêt à bouger etc… la terreur.
Le lendemain, je l’ai scotché:
J’avais enlevé les 18 points moi- même, j’ai refusé sa piqûre dans le ventre, il était furax, m’a promis infection en tous genres, points enkystés, plaie qui va s’ouvrir, embolie, m’a bien stressée, je n’ai plus voulu le voir.
Si en plus il m’avait parlé de mes seins, je l’aurais haché.
Loulou, t’es pas dingue de t’enlever toi-même les points ? Il n’a pas tort sur les risques ! T’as eu de la chance !
Après, que tu en faces du haché, si t’as faim, pourquoi pas ? Un barbecue, un !
Non je ne suis pas dingue, mais dis donc Catoune, je ne te permets pas! Je suis courageuse ! J’avais le kit pansement avec le petit matériel nécessaire sous pli stérile, le champ plastique opératoire, ma pince à épiler bien désinfectée, du désinfectant, les conseils internet, cela m’ a pris des heures, je faisais des pauses réflexion, ma jambe était bien à portée, je l’avais déjà fait autrefois, je l’avais vu faire, je me faisais plus confiance à moi qu’à ce type, je suis très adroite et un peu couturière.
Mais… grosse cata, le lendemain, voilà mon infirmier horrifié qui me dit qu’il ne fallait enlever qu’un point sur deux d’abord, laisser les autres pour que la plaie se referme mieux! A enlever un ou deux jours plus tard!
Et puis un minuscule bout de fil s’est évanoui dans la plaie, aspiré! Je craignais que cela soit grave.
Visite de contrôle au chirurgien, je lui raconte pour le bout de fil dans la plaie, et là, réponse d’anthologie:
– Bof! c’est pas un bout de fil de plus ou de moins là- dedans qui va changer quelque chose, dans cette jambe, là- dessous sous la cicatrice, il y a une autre couture dedans pour rassembler les chairs, alors des fils, la jambe n’en manque pas. Et que j’aie enlevé les fils moi, il n’a même pas relevé.
Ah ! T’es trop drôle Loulou ! Qu’est ce que tu m’as fait rire ! J’en ai les larmes aux yeux !
T’es pas dingue, non non, juste gentiment givrée, oui oui !
Sacrée couturière la Loulou !
Je sais qu’autrefois on nous élevait à la dure, mais quand même !
Remarque je te dis ça, mais moi, je m’enlève seule les cathéters et je me mets seule de l’oxygène ! Tu crois que j’ai des séquelles ?
Trop oxygénée la Catoune !
Catoune, oui menée à la dure, mais quand même, la piqûre dans le ventre, il m’en restait 8, j’ai vraiment et longuement essayé de me les faire, impossible de me percer le ventre moi- même, l’aiguille ne voulait pas avancer, j’avais l’impression de me faire hara- kiri, une vraie mauviette. N’est pas Mishima qui veut. Ces huit dernières, je ne les ai donc pas eues… et j’ai survécu.
Bof, je digresse, il y a ici tellement de choses bien plus graves et sérieuses qui mériteraient bien mieux la lecture et l’expression.
Mais enfin, on est toujours dans les soins infirmiers, les hommes peu corrects et les femmes qui ne se laissent pas faire, alors…
Il faut absolument signaler ce comportement scandaleux car il pourrait s’en prendre à d’autres personnes.
Tout à fait d’accord avec vous Jérôme !