En 2019, j’ai travaillé comme saisonnière dans le laboratoire d’une entreprise d’agroalimentaire belge. J’y suis retournée en 2020 et étais sorti avec un des laborantins permanents entre les 2 contrats (chose que je ne fais jamais).
Cela devait faire +/- 1 semaine que j’avais repris ce boulot quand un collègue m’a appris que le laborantin avait montré des photos intimes de moi à plusieurs ouvriers de l’entreprise. Cet individu a nié les faits, se déchargeant même de toute responsabilité.
J’en suis encore boulversée, en colère… Il m’a fallu du temps pour réagir, un comble quand on sait que j’ai une formation de conseiller en prévention et sécurité… Mais mon premier instinct a été celui de la femme blessée qui se tait, et il m’a fallu un peu de temps pour m’observer, m’écouter et comprendre que je souffrais…
Et puis, j’ai commencé à réfléchir et à me renseigner sur les différentes actions que je pouvais mener, aussi bien au travail, qu’au Tribunal pénal et civil contre mon agresseur. Les démarches judiciaires sont en cours (et c’est mal barré pour lui 🙂 ). Je n’entrerai pas ici dans le détail des obstacles et des turpitudes par lesquelles je suis passée mais c’est un vrai parcours du combattant…
L’une des idées qui m’a aidée à ne pas m’effondrer est un projet sur lequel je travaille encore en ce moment: une asbl belge pour soutenir les victimes de harcèlement au travail, créer un espace pour libérer la parole, avoir des conseils quant aux procédures à suivre et organiser des cafés-rencontre, histoire de réaliser que nous ne sommes pas les seul(e)s à vivre ce genre de situations et à s’entre-soutenir et trouver sa propre forme de résilience.
Courage à nous…