Mon oncle, frère de mon père, ex-gendarme, respecté et admiré par tous dans ma famille :par son charisme et par le maniement de sa parole, profite de son pouvoir d’ancien homme de loi.
Mes souvenirs sont hachés, j’avais à l’époque 19 ans :
Suite à une fête de famille, un baptême plus exactement, il m’amène sur Brest en voiture. Un autre oncle et sa femme nous retrouve dans un bar au dessus du port, l’ambiance est festif, il est déjà tard dans la soirée. Dans ce bar nous buvons un verre… au bout de quelques temps le couple rentre chez lui. L’oncle flic me propose d’aller sur Recouvrance pour manger ; il a faim. Ce quartier à l’époque avait une réputation un peu malfamé ; aujourd’hui je ne sais pas parce que je n’habite plus dans la région depuis longtemps, j’ai fuis. On se retrouve dans un bar à entraîneuse, il connait le patron, il aurait travaillé avec lui à priori pour ces enquêtes à une certaine époque. Il est en terrain connu. On nous installe dans une salle de restaurant ou un repas nous est servi. On est en plein milieu de la nuit… Le repas est alcoolisé, la discussion tourne autour de la famille et de son ex-métier.
En sortant de ce lieu je me vois sur le pas de la porte très en gaîté dû à l’alcool, et fière d’être avec mon oncle si bien vu par le reste de la famille.
Il m’amène en bordure de mer. Nous nous y retrouvons au petit matin. Il se pause sur un rocher et moi je vais sur la plage. Je me munis d’un grand bâton pour dessiner dans le sable. Je me sens en confiance et contente de cette rencontre avec mon oncle.
Jusqu’au moment ou il m’as appelé, quand je suis arrivée vers lui il m’as fait m’approcher… Il m’as regardé étrangement, ce regard m’as troublé, je ne le trouvais pas juste, il m’ a fait me poser sur ces genoux, ses mains sur mes seins, j’étais sidérée, je n’arrivais plus à bouger, mon corps s’est littéralement tétanisé… j’étais pétrifiée, et il m’as embrassé sur la bouche….Black-out…combien de temps cela à durée, j’en ai aucune idée… Je me suis retrouvée dans sa voiture à ses cotés sur le siège passager à l’écouter me ressasser la phrase : il ne sait rien passé, il ne sait rien passé, il ne sait rien passé, il ne sait rien passé, il ne sait rien passé, il ne sait rien passé, il ne sait rien passé, il ne sait rien passé… A l’entendre, un sentiment de honte mélangé à de la culpabilité m’inondait, je me sentais aspirer par le siège et devenait un tas de merde à ses côtés. J’étais devenue « coupable » d’avoir été confiante, j’étais condamné au silence.
Cette histoire c’est révélé dans des cabinets de psy …. ou un travail de dé-culpabilité s’est mis en place… Il n’est pas finit … je suis encore loin d’avoir retrouvé ma juste place dans le monde…
Depuis 19 ans je protège ce bourreau par peur d’être encore plus humilié en divulguant cet affaire au grand jour face à une famille à laquelle je n’ai aucune confiance.
Je lui évite de se retrouver face à la justice et de se retrouver chez les pointeurs en prison. Je lui permet d’être dans sa toute puissance tandis que je suis terrée de peur, de honte, de colère, de culpabilité dans ma relation aux autres. C’est devenue une seconde peau chez moi…

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