J’avais 8 ans, mon père a abusé de moi. Il se levait très tôt et faisait la sieste dans la chambre du fond, loin de la pièce principale… “si tu me gratte le dos, tu as 5 Francs”.
Pendant des décennies je n’ai rien dit, et pour cause, mon cerveau avait occulté beaucoup de choses, pour protéger mon mental.
Comme toutes les victimes d’inceste je me croyais coupable.
Il me traitait mal, me rabaissait, n’avait jamais un geste tendre. Et moi je l’admirais, je travaillais dur l’été pendant mes vacances à la fromagerie pour qu’il me reconnaisse un peu de mérite.
Ma mère est morte jeune et j’ai dû me débrouiller seule.
Et puis ma fille a eu 15 ans et son comportement m’a littéralement sauté au visage ! Il recommençait !!
Alors j’ai tout déballé dans une longue lettre, déposée dans sa boite.
Et le lendemain mon téléphone a sonné… d’une voix d’outre-tombe il m’a dit ” j’ai jamais pensé qu’un petit truc comme ça t’aurait marqué autant” …
Ce jour là il m’a sauvé la vie. Le fait qu’il ait reconnu les faits m’a permis d’avancer, de me battre pour m’en sortir.
Il a bousillé ma vie, sur tous les plans, mais je suis une battante et je suis toujours en vie malgré d’autres agressions, et le fait d’avoir été abusée par un ami de mon père, un juge, quand j’avais 17 ans.
Ne faites pas la même erreur que moi, j’ai porté plainte à 40 ans… 2 ans après le délai de prescription……
Il est en liberté, n’a jamais été inquiété, et coule des jours paisibles à ** ****** *****, avec sa énième femme et son compte en banque garni.
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