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#Metoo

#MeToo

Me too. Il faudra encore des années pour que j’accepte de me considérer comme victime. Victime de la culture du viol, victime d’individus en particulier. Mais je me dis que je ne peux pas cultiver ma honte et la laisser me murer.
Pour que la honte change de camp. Pour que collectivement, nous fassions changer nos rapports.
Le premier attouchement dont j’ai été victime s’est passé dans un canapé. Mes souvenirs en sont très flous. C’est un homme, âgé, un ami de mon grand-père. Le premier. Sans prévenir, sans que je puisse comprendre, il caresse mon sexe et introduit un doigt dans mon vagin. Je suis sidérée, scotchée, je veux juste partir mais je ne bouge pas, comme paralysée. Je l’éviterai ensuite, je crois que ça n’arrivera plus. J’avais 7 ou 8 ans.
Quelques années plus tard, j’ai peut-être 10 ans, je descends des rapides dans une piscine à Walibi. Un adolescent s’approche de moi, le courant nous emmène, il n’y a personne d’autre. Il plonge, saisit ma jambe, et (décidemment), mets des doigts dans mon vagin. Je suis terrifiée, je nage pour m’éloigner, je me retourne, il est mort de rire. Moi non, je suis écoeurée, choquée. Je finis la descente, je sors de l’eau, je ne dis plus un mot de la journée, je veux juste partir, rentrer chez moi. Je me sens sale, triste et honteuse.
La troisième fois, je suis au collège, dans la queue du self, à la cantine. Il y a du monde, et nous sommes serrés les un.e.s contre les autres. Je suis en jean et en tee-shirt. Une personne glisse sa main contre mes fesses, et introduit son doigt dans mon anus. J’enlève sa main. Je me retourne. Je ne sais pas qui c’est. J’ai de nouveau juste envie de pleurer et je ne sais pas quoi faire. Alors, comme d’habitude, j’occulte. C’est pas si grave. Il y a juste à se débrouiller pour que ça n’arrive plus. Je suis sidérée, mais je ne sais même pas si je suis étonnée.
La quatrième fois, j’ai plus de 20 ans. Je remonte chez moi par une rue qui à ce moment de la journée est déserte. Je rentre de mon lieu de travail, je suis passée à la librairie. Je porte une robe verte, courte, et j’ai mon sac de livres à la main. Un homme marche derrière mois depuis une minute. Il fait chaud. D’un coup, je vois l’ombre de l’homme s’approcher de moi, j’entends son halètement, c’est très rapide. Il glisse sa main entre mes jambes en hurlant « salope ! » et il recule de quelques pas. Je me retourne avec l’intention de le frapper avec mon sac de livres, mais le sac rompt et mes livres s’éparpillent sur le sol. Il est à quelques mètres de moi, ça le fait beaucoup rire. Je l’insulte, il part en courant. Je rentre chez moi, verrouille la porte, appelle un ami. Je pleure. Je ne mettrais plus cette robe, je n’emprunterais plus cette rue.

J’ai du mal à être touchée par les témoignages de violences sexuelles, parce que je n’ai pas envie de sentir à quel point j’ai eu honte, à quel point j’ai eu peur. A quel point j’ai honte encore.

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