J’ai été agressée sexuellement par un collègue devant deux enfants, et harcelée sexuellement à la suite de cela, durant plusieurs mois. En dépit de mes démarches, rien ne se passe.
Ce soir j’écris parce que j’éprouve un profond dégoût, une amertume insupportable qui me consume à petit feu. Tout se met en œuvre pour étouffer et réduire ma parole et mon vécu à néant. Comment croire aux institutions, surtout lorsqu’elles sont juges et parties?
Comment se reconstruire quand on a ce besoin viscéral de justice chevillé au corps? Que l’on a besoin de cette justice pour se réparer?
Surtout lorsque l’on a déjà été victime dans la petite enfance d’agressions sexuelles commises dans un contexte totalement différent, le cercle social des parents. Que ceux censés vous protéger à cet âge si tendre ont préféré garder le silence et ne rien faire. Que vous avez passé tant d’années à le leur reprocher.
Que parce que vous êtes plus fragile vous n’avez pas pu vous protéger cette fois encore, en tant qu’adulte.
Je pensais que cette fois au moins on m’écouterait.