Voilà des jours, des mois, des années que j’accumule une colère grandissante contre toi, liée à une bonne dose d’exaspération. Je suis aussi très énervée contre moi d’avoir toléré ton comportement et m’être laissé faire du mal de peur de te blesser. Je veux parler là des rapports sexuels forcés où je finissais par te laisser faire à force de culpabilité face une souffrance largement explicitée liée à ton manque de sexe. Et tu chargeais. Allers et venues interminables. Moi, le corps ouvert en attendant que ça passe. Parfois, de force tu fourrais ta langue dans ma bouche au point que j’avais du mal à respirer (alors que le reste du temps, on ne s’embrassait jamais, tu n’aimais pas ça). J’attendais le moment où tu te rendrais compte que tu « faisais l’amour » tout seul. Mais cela n’est jamais arrivé. Sauf quand je pleurais ou que je te disais ce que j’avais ressenti. Auquel cas, tu niais, étais vexé, et partais dormir sur le canapé (pour me punir ?). Tant de violence. Je n’étais qu’un trou. Ton trou. Je peux aussi parler de ces fois où tu me demandais de te masturber, à défaut de vouloir écarter les jambes. Je cédais tellement souvent, ça me coutait moins. Le devoir conjugal. Je vais mettre toute mon énergie maintenant à transmettre à mes enfants l’importante du consentement et le respect de l’autre. Personne n’a de droit sur personne.
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