Balancetonporc.com
Victime de viol ou d’agression sexuelle ? Postez anonymement votre témoignage sur Balancetonporc.com

Balancetonporc.com : le site de témoignages de viol et agression sexuelle le plus visité de France 🇫🇷

Merci de remplir les champs obligatoires.



L’hallali

Bonsoir à tous,

Pour ma part, j’ai été victime d’agression sexuelle par mon père de l’âge d’un an et demi à 12 ans. Je devais me mettre nue pour être battue, et n’avait ni le droit de pleurer, ni le droit de crier, de bouger sous peine d’être battue plus longtemps. J’ai été en parallèle victime de violences psychologiques (effraction psychique, humiliation, dénigrement, inhibition, piétinement des émotions…) de la part de ma mère.

Il est si difficile de pouvoir partager ce que cela fait. Pas seulement trouver quelqu’un qui comprenne, mais quelqu’un qui sache. Je suis heureuse que cet espace de parole puisse exister.

Je souhaitais partager avec vous un des poèmes que j’ai écrit pour exprimer ce que je ressens. Je l’ai intitulé “l’hallali”.

L’hallali

Mon destin est scellé, nulle échappatoire
L’enfer m’attend de l’autre côté du miroir
De ce spectre funeste, je suis l’exutoire
C’est ainsi, je dois me conduire à l’abattoir

J’avance dans cette antichambre emplie de terreur
Où chaque pas m’asservit, piétinant mon honneur
Mon corps figé supplie mais point de faiblesse
Seul le silence est témoin de ma détresse

L’étau se resserre, mon être s’affole
Le mutisme me terre, ma raison s’étiole
L’horreur m’enserre, mon esprit s’immole
La mort opère, mon âme s’envole

Nul secours, je ne sais que trop bien
D’une mère complice, je n’attends plus rien
Son regard détourné de traitresse
Me livre à l’indélicatesse

L’humiliation méprise ma dignité
Les effractions fissurent mon intégrité
L’insurmontable douleur est cette lucidité
Une seconde sans l’espoir est éternité

Abandonnée à l’imperceptible souffrance
Je m’enfonce dans l’abime, le cœur en déshérence
Il est temps pour moi de pouvoir et d’agir
Adieu douleur, je vais mourir

Merci de remplir les champs obligatoires.



Nous vous proposons de lire également
Notification par e-mail
M'envoyer un e-mail si
guest
24 Commentaires
plus anciens
plus récents plus de votes
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Intimite
Intimite
6 années plus tôt

Magnifique poème…

Merci de remplir les champs obligatoires.



Catoune
Catoune
6 années plus tôt

Bonsoir Lilou.

Ton poème me bouleverse, tes mots choisis, si précis, me transpercent !
De la pure beauté, un véritable joyau, une flamme magnifique, dans cette horreur, dans cette laideur que tu décris si puissamment, si âprement !
Surtout Lilou ne renonce pas, n’abandonne pas, n’éteint pas ta flamme ! Ils gagneraient ! Et les monstres ne doivent pas gagner ! Sers toi de ta colère, de ta rage, pour vivre, et non de ta douleur et de tes larmes pour mourir, car “la mort viendra, quoi qu’il arrive ! L’important est de se battre pour vivre, parce que la vie est un miracle !” Cette citation n’est pas de moi, mais elle m’aide à ne pas mettre fin à mes jours.
Mes parents sont aussi des monstres et dans quelques années ils ne seront plus que poussière, ils n’auront eu aucune importance, aucune incidence sur moi, ils ne m’auront pas marquée ni en bien ni en mal !
Je ne garde et ne regarde, dans ma vie, que le beau ! Le reste a si peu d’importance sauf si tu lui en accordes !
Survie ! Ne serait-ce que pour la beauté de ce que tu écris !
Tu as laissé une trace en moi. Tu m’as touchée ! Ta vie n’est pas vaine !
Bonne chance Lilou. Que ta flamme perdure et nous éclaire longtemps !

Merci de remplir les champs obligatoires.



Victoire
Victoire
6 années plus tôt

Chère Lilou,
A cette heure-ci, 109 personnes vous ont déjà lue et vous ont “entendue”. Beaucoup viendront, encore.
Vous êtes une personne d’une intelligence remarquable et d’une sensibilité bouleversante…
Ne vous laissez pas couler ! La dernière ligne de votre magnifique poème – “Adieu douleur, je vais mourir” – me fait un peu peur…
Où en êtes-vous à présent ? Avez-vous porté plainte ? Avez-vous seulement pu, un jour, parler à un juge, à un enseignant, à un policier, à des amis… ?

Merci de remplir les champs obligatoires.



Ambre
Ambre
6 années plus tôt

Vous exprimez avec tant de sombre beauté l’indicible, vos mots sont votre armure . Le titre annonce le précipice, et le coeur des mots nous entraine dans la sourde terreur et le piège . Merci pour votre partage, il est si vital d’importance.

Merci de remplir les champs obligatoires.



n n
n n
6 années plus tôt

Votre dernière strophe me fait un peu peur aussi.
Pouvez-vous nous dire ce qui se passe pour vous maintenant?
Vous n’êtes pas seule.

Merci de remplir les champs obligatoires.



Ambre
Ambre
6 années plus tôt

Pour moi c’est mots exprimaient le piège vécu, la spirale des moments traversés, ce qu’ils induisent physiquement et mentalement . Je m’inquiète aussi maintenant, je n’avais pas interprété les derniers vers comme un point, mais plutôt comme une virgule qui annonce plus de mots à venirs . Pour moi ces mots sont une bataille, intérieure, mais aussi un porte flambeau. Lilou, votre talent est magnifique, et vous pouvez l’emporter sur plein d’autres rivages.

Merci de remplir les champs obligatoires.



la reine des neiges
la reine des neiges
6 années plus tôt

la mort est attirante, c’est vrai et j’ai manqué franchir le pas, mais avec les années, on s’aperçoit que le combat d’une reconstruction vaut le coup. si tu es mal, parle nous. si je l’avais fait, je n’aurais pas rencontrer l’amour et n’aurais pas mes enfants et je le aime. courage, avance dans ta souffrance pour en sortir!

Merci de remplir les champs obligatoires.



Lilou
Lilou
6 années plus tôt
Répondre à  Catoune

Bonjour, je suis très touchée par tes mots et ton soutien. C’est tellement réconfortant de pouvoir partager. Merci

Merci de remplir les champs obligatoires.



Lilou
Lilou
6 années plus tôt
Répondre à  Victoire

Bonjour, merci pour votre réponse, votre soutien. Aujourd’hui je vais beaucoup mieux. J’ai entrepris une thérapie, je comprends que je ne suis pas coupable, pas responsable. Cette dernière ligne, c’est ce que j’ai vécu enfant. Je me suis pendue à l’âge de 5 ans. La corde a cédé. Je sais aujourd’hui que je veux vivre, même si parfois les idées noires me submergent. Dans ces moments, je me tourne vers le présent. comprendre qu’aujourd’hui, je ne suis plus en danger. Je suis en sécurité.

Merci de remplir les champs obligatoires.



Lilou
Lilou
6 années plus tôt
Répondre à  Ambre

Merci beaucoup, cela me va droit au cœur.

Merci de remplir les champs obligatoires.



Lilou
Lilou
6 années plus tôt
Répondre à  n n

Bonjour, aujourd’hui je vais mieux, j’ai envie de vivre. Ces derniers vers, c’est ce que j’ai vécu petite, la tentative de suicide à 5 ans. Merci pour votre soutien, merci de me rappeler que je ne suis pas seule.

Merci de remplir les champs obligatoires.



Lilou
Lilou
6 années plus tôt
Répondre à  Ambre

Bonjour, merci pour votre témoignage. Je partage votre interprétation, mes derniers vers sont comme une virgule. Je suis tellement heureuse et touchée de voir ce que mes mots expriment pour vous.

Merci de remplir les champs obligatoires.



Lilou
Lilou
6 années plus tôt
Répondre à  la reine des neiges

Merci pour ton soutien. J’ai aussi connu bon nombre de “crises suicidaires”. Le sentiment que c’est la dernière chose que je maitrise dans cette prison : quand et comment mourir. Mais tout cela n’est qu’illusion. Je comprends qu’il y a d’autres chemins et des d’autres ressources sur lesquelles s’appuyer. Ton message en est une. merci

Merci de remplir les champs obligatoires.



la reine des neiges
la reine des neiges
6 années plus tôt
Répondre à  Lilou

La vie est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre.
Albert Einstein.

Merci de remplir les champs obligatoires.



elle
elle
6 années plus tôt

Même expérience que vous, situation sans issue, père et mère impliquées, cassée à coups de ceinture pour apprendre le silence et l’obéissance. Moi aussi je voulais mourir et j’ai essayé plusieurs fois directement et indirectement par les comportements à risque. J’ai arrêté quand j’ai compris que ma mort leur profiterait de tant de façons scellant le secret et leur permettant de récupérer tout ce que j’ai fait dans ma vie grâce à leur réseau.

Merci de remplir les champs obligatoires.



Victoire
Victoire
6 années plus tôt
Répondre à  Lilou

Votre phrase : “Je me suis pendue à l’age de 5 ans” m’a fait l’effet d’une claque. Puis m’a laissée abasourdie plusieurs secondes. Un si petit enfant qui préfère cette issue à la vie (enfin… à “sa” vie)… C’est à peine imaginable. Je ne veux même pas dire un mot sur vos bourreaux ; ce serait déjà “trop”. Il n’y a que vous, vous, vous qui méritiez notre attention. Vous êtes, Lilou, une admirable personne… Et vous trouvez – en plus ! – le moyen d’être bonne, pour tous, en nous remerciant une par une, et avec quelle affection… Admirable, oui. Rien de moins…

Merci de remplir les champs obligatoires.



Catoune
Catoune
6 années plus tôt

Bonsoir Lilou.

C’est moi qui te remercie pour ton témoignage et ton magnifique poème qui m’a émue aux larmes tellement il raisonne en moi ! Je suis heureuse de constater que tu as reçu d’autres soutiens. Lilou je suis tellement soulagée d’apprendre que tu vas un peu mieux et que tu ne vas pas attenter à ta vie, du moins dans l’immédiat, car j’ai vécu ton poème comme un appel au secours et j’ai crains pour ta vie ! Tes mots si poignants, si criants de vérités, si remplis de douleurs, et cette fin annoncée…. Terrifiant ! Quel bonheur que la corde ait cassée et que tu sois encore parmi nous !
Surtout accroche-toi ! Il y aura des rechutes, des moments douloureux où ta tristesse te submergera et des moments où tu penseras que seule la mort te délivrera de ta souffrance, de ta prison ! Moi aussi, je sais comment et quand, mon testament est même déposé chez ma notaire depuis septembre 2009. Mais tu vois malgré la maltraitance familiale ( et tu sais ce que j’entends par là !) physique et psychologique, les abus sexuels et les viols par un kiné pendant 3 ans et demi alors que j’étais mineure, un grave accident de la route provoqué par un tiers qui m’a fauchée à 21 ans et m’a laissée infirme à vie, je suis handicapée à 80%, eh bien je suis encore là ! La mort m’appelle et m’attire souvent, mais je m’accroche et je souris à la vie, la vraie !
J’espère que tu continueras à recevoir du soutien de nombreuses personnes. N’hésite pas à nous parler de toi et de ce que tu ressens. Nous serons à l’écoute. Bravo d’avoir eu le courage de témoigner. Je ne te connais pas, mais je t’embrasse. Et garde Espoir.

Merci de remplir les champs obligatoires.



Lilou
Lilou
6 années plus tôt
Répondre à  Catoune

Bonjour Catoune,

Que de ressources, quelle force, quelle vitalité tu puises en toi pour surmonter tout ça. Merci pour ton témoignage. J’ai tellement espéré partager avec des personnes qui ont vécu la violence, la maltraitance, l’inhibition, la honte. Tu ne peux pas imaginer comme tes mots me touchent.
J’ai également été violée à 15 ans. Je ne me rappelle de la situation qu’en flash, avec des sensations physiques, gustatives. Une des choses les plus difficiles pour moi a été de comprendre la différence entre passé et présent. Je n’avais pas accès à ce que signifiait “c’est le passé”, “c’est fini”, “maintenant tu es en sécurité”. Je n’ai connu que la survie. Je dois maintenant apprendre la vie. Et ce n’est pas évident. Ce sont tous les repères, références, croyances qui s’effondrent. Et même si c’est pour aller vers quelque chose de plus serein, cela reste traumatisant.

Merci de remplir les champs obligatoires.



Lilou
Lilou
6 années plus tôt
Répondre à  elle

Bonjour,

Merci pour ton témoignage. Sceller le secret… Oui je comprends aujourd’hui ce que cela veut dire, que parler, oser dire, c’est enfin se reconnaitre soi-même. Eux peuvent rester dans le déni et l’agression, mais moi, nous, devons en sortir. Et la parole en est un des outils.

Merci de remplir les champs obligatoires.



Lilou
Lilou
6 années plus tôt
Répondre à  Victoire

Bonjour Victoire,

Merci, c’est très touchant. Je ne m’attendais pas à avoir autant de soutien, à ce que des personnes prennent le temps de me répondre sans me connaitre. Je ne mesurais pas non plus le réconfort que cela pouvait apporter.
Je me souviens, quand j’avais 5 ans, les pieds sur la bordure à l’école. Je regardais ce bâtiment tout en longueur. Je savais qu’il me faudrait le parcourir étape par étape, du CP au CM2, puis le collège, puis le lycée, et enfin la majorité pour espérer un jour être libérée. Libérée… Je savais que cette liberté serait toute relative au vu des souffrances. Cette lucidité, même quand on est enfant, conduit parfois au désespoir et nous mène à une issue fatale pour qu’enfin, ça s’arrête.

Merci de remplir les champs obligatoires.



Catoune
Catoune
6 années plus tôt

Bonsoir Lilou.

Merci pour ta réponse. Je ne sais pas s’il s’agit de force, de ressources, de vitalité, de mental, ou encore de caractère, je crois surtout que toi, moi et beaucoup d’autres n’avons pas vraiment le choix !
En fait, toutes les personnes qui subissent les violences que nous avons subies, ne disposent que de trois choix ! Se suicider ; devenir prostituées, délinquantes, pédophiles ou même criminelles ; et puis il y a celles qui s’en sortent, de manière plus ou moins chaotique, celles qui font avec ou apprennent à faire avec !
Ce dont il faut être consciente, c’est que l’on est susceptible à tout moment de glisser d’un choix à un autre ! On ne guérit jamais de telles blessures ! Elles ne cicatrisent jamais ! Le passé est en nous, il couve et se réactive même sans cause ou désir de notre part de le voir ressurgir, et vient perturber notre présent et même notre avenir.
La violence physique est finie, elle appartient au passé, mais le corps, lui, se souvient et il souffre ! La violence psychologique est ancrée en toi, elle est enfouie dans ton inconscient et tu n’as conscience que d’une infime partie. Cette violence t’a forgée, elle a fait de toi l’être que tu es ! Elle peut te rendre plus humble, plus sensible, plus généreuse et une meurtrière, voire même une psychopathe !
Rien n’est fini ou passé, la lutte est permanente et pour ma part je ne me sens jamais en sécurité ! J’espère que toi tu y arriveras, mais comme tu l’écris, ce n’est pas facile et le chemin est long pour trouver la Sérénité !
Pour ce qui est des flashs et des sensations, je suis comme toi ! Mon cerveau a tout bloqué, tout verrouillé ! En fait, on ne peut se souvenir que si l’on éprouve une émotion ! Moi, vu ce qu’il m’arrivait, je me suis coupée de mes émotions, pour ne surtout pas m’en souvenir et en souffrir, car c’est bien connu : “qui ne sait pas, n’en souffre pas !”. Tu as dû agir de même ! C’est un système de défense quand ce qui nous arrive est insoutenable ! Les émotions sont si fortes et si intenses, que le cerveau disjoncte et se protège !
À bientôt Lilou. Garde le cap !

Merci de remplir les champs obligatoires.



Catoune
Catoune
6 années plus tôt
Répondre à  Catoune

Lilou,

il manque une partie de ma réponse :

“La violence psychologique est ancrée en toi, elle est enfouie dans ton inconscient et tu n’as conscience que d’une infime partie.
Cette violence t’a forgée, elle a fait de toi l’être que tu es ! Elle peut te rendre plus humble, plus sensible, plus généreuse, plus humaine si tu luttes contre, ou alors elle peut te dévorer et faire de toi une rebelle, une révoltée contre tout et contre tout le monde, une femme agressive et remplie de colère, une psychopathe, voire même une meurtrière. “

Merci de remplir les champs obligatoires.



ambre
ambre
6 années plus tôt
Répondre à  Lilou

Merci beaucoup Lilou pour votre réponse. Surtout, surtout : continuez à écrire ! Ce que vous livrez est essentiel , le clair-obscur ( forme/contenu) permet d’appréhender l’inénarrable , l’insoutenable. Et puis, par delà, d’autres sentiers 🙂

Merci de remplir les champs obligatoires.



Lagar
Lagar
5 années plus tôt

Je découvre ces témoignages. J’espère, 10 mois ont passé, que tu continues à te battre pour vivre enfin TA propre vie, à l’écart de tes bourreaux

Merci de remplir les champs obligatoires.



Veuillez remplir les champs obligatoires.
POSTER UN TÉMOIGNAGE ANONYME