Nouvelle dans cette région, j’étais soulagée d’avoir enfin un groupe de potes hommes et femmes. Mais les hommes faisaient tout le temps des blagues de cul. Cela réactivait ma mémoire traumatique (viol à 16 ans, tentative d’agression sexuelle sur mon lieu de travail à 34 ans).
J’ai finis par dire à une des femmes (F.) que je ne pouvais plus, que j’en avais fait une nuit blanche la veille de notre dernière soirée. Son compagnon (C.) a voulu savoir quel était “mon problème” avec les blagues de cul. Au bout d’un certain temps, j’ai fini par craquer et céder et parler du viol.
D’abord ils m’ont écoutée. Et ils m’ont même encouragée à porter plainte.
Et j’en ai parlé à une autre pote du groupe(P.).
Cette “alliée”, P., m’a écoutée aussi et m’a dit qu’elle chercherait des avocats pour moi.
Je me sentais soutenue, entourée.
Mais un jour, j’ai “osé”(!!) inviter F. à un concert féministe. Elle et pas son compagnon, C., qui s’était révélé ouvertement explicitement masculiniste (les femmes ont pris le pouvoir et nous oppriment, notamment en portant plainte pour viol indûment, les menteuses…blablabla).
Le retour de bâton a été que quand F. m’a invitée chez elle à nouveau, P. m’a accueillie en me disant que j’avais “un joli petit cul”. Or j’étais en arrêt maladie depuis une semaine parce que épuisement mental dû à un trop plein de mémoire traumatique et de pression au travail. Je n’aime pas qu’on me parle comme ça, déjà, d’habitude. Mais là, en plus, j’avais besoin de repos, pour me remettre de la mémoire traumatique due au viol. Je croyais que j’étais en présence d’une “alliée”, P., comme elle m’avait dit qu’elle chercherait des avocats pour moi. Alors, le choc, la trahison, la déception, l’agression étaient vraiment trop fort-e-s. Je lui ai dit que j’étais choquée. Elle a parlé encore plus fort qu’avant, en me disant que c’était de l’abus de pouvoir de ma part, que je pouvais pas empêcher les gens de dire des blagues.
Vu que je n’ai pas été soutenue par F. et C. ni personne d’autre présent, que au contraire, ces personnes qui savaient que les blagues de cul déclenchaient ma mémoire traumatique et me torturaient, elles ont continué à faire des blagues de cul, encore ce jour-là, j’ai décidé de me priver de cette seule et unique bande de potes que j’avais.
La phrase “Mieux vaut être seule que mal accompagnée.” n’a jamais été si parlante pour moi.
Après trois mois sans se voir, hier, j’ai croisée F., toujours aussi rayonnante, aussi sincèrement chaleureuse. Mais toujours aussi intrusive et jugeante dans ses questions au sujet de mon arrêt maladie. Ce n’est pas de sa faute, elle est entourée de mauvaises langues qui passent leur temps à juger et vouloir contrôler les autres.
Et aujourd’hui, j’ai croisée P., celle qui m’avait agressée verbalement avec son “tu as un joli petit cul”. Je ne sais pas pourquoi (besoin d’effacer la violence et la méchanceté des gens, faire comme si ça n’existait pas) j’ai suivi mon premier mouvement et je l’ai saluée de la main. Elle m’a répondu d’un “Alors, ça va la revenante ?” et elle s’est vite sauvée, ne me laissant plus de doute sur la bienveillance ou la malveillance de sa question.
Je suis tentée de faire une main courante, parce que je ne voudrais pas que ses agressions verbales – chez des ami-e-s, ou dans la rue près de chez moi – ne deviennent une mauvaise habitude pour elle. Je ne veux pas avoir peur de sortir de chez moi et de la rencontrer et qu’elle me traite mal à nouveau.
En attendant, je rencontre une avocate pour fignoler et envoyer au procureur mon dépôt de plainte pour le viol que j’ai subi à 16 ans . Alors, j’y pense en vous écrivant, je vais lui en parler. C’est l’occasion.
Merci d’avoir fait ce site 🙂
Bon courage à toutes <3 <3 <3