Bonjour à tous.
Il y a quelques jours, j’ai vécu une situation très difficile pour moi mais je me demande encore si je suis une victime et si c’est normal que je me sentes aussi mal.
Je suis assistante sociale et je travaille dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. J’accompagne majoritairement des hommes seuls.
Depuis un mois, j’accompagne une personne qui vient tout juste d’arriver du Bangladesh. Depuis le début de l’accompagnement, j’ai eu une sensation étrange, de gêne. La manière dont il posait son regard sur moi, la manière dont il se déplaçait. Plusieurs détails m’ont mis mal à l’aise. Puis un jour, il m’a envoyé un message en me disant qu’il m’avait trouvé très jolie aujourd’hui. Tout de suite, je l’ai reçu en rendez-vous pour lui expliquer que j’étais là pour l’accompagner et qu’il ne pouvait pas me dire des choses comme cela. Ce qu’il m’a dit avoir compris.
Plusieurs jours passent et je n’ai plus de nouvelles. Je lui envoie plusieurs messages afin de vérifier que tout va bien. Sans réponse.
Quelques jours après, je reçois finalement des nouvelles de sa part. Il me dit qu’il est parti pour quelques jours car il ne pouvait plus supporter de me voir sachant que je ne l’aimais pas en retour. Il me dit ensuite qu’il veut ” me baiser ” et que s’il revient j’ai intérêt à me laisser faire. Il rajoute plusieurs choses très vulgaires sur mon corps, et me dis que je ne mérite que cela et que je n’aurais pas le choix.
J’en ai tout de suite parlé à ma chef et elle m’a conseillé d’aller porter plainte. La personne sera exclue immédiatement. Aussi, je suis allée voir mon médecin traitement qui m’a arrêtée deux semaines. J’ai également rendez-vous avec une psychologue.
Or voilà, depuis je me sens mal, mais aussi car je me dis que ce n’est sûrement pas grand chose et que c’est moi qui en fait trop. Je ne me sens pas légitime d’avoir cet arrêt maladie et d’avoir porté plainte. Je me pose beaucoup de questions. Je me demande si j’ai été assez claire dans mon travail avec lui. Je me dis que ce ne sont que des messages et qu’il n’y a pas eu de réelle action. C’est pourquoi je me sens pas légitime ni victime pour avoir cet arrêt. Et dans le même temps, je me sens très mal.