J’ai 41 ans. D’aussi loin que je me souvienne je ne me suis jamais sentie bien ou heureuse. Quelquechose clochait. J’ai pris de la marijuana et de l’alcool pendant 25 ans… J’ai souffert d’un stress et d’une amnésie post traumatique, sidération, déni, crise de panique…
On a abusé de moi entre mes 4 et 5 ans approximativement car je ne sais pas encore quand ça a cessé. Environ 3 semaines après l’anniversaire de mes 40 ans, un “ami” et ex-“partenaire” m’a “invité” chez lui pour “fêter” mon anniversaire. J’ai abusé de l’alcool. Je suis tombée dans l’inconscience, car j’ai des heures de trou noir, une amnésie supplémentaire. Et il en a “profité”. Je sais lui avoir fait comprendre qu’il ne m’intéressait que comme un ami. Le lendemain il m’a dit “on a essayé” mais je m’en rappelait plus. Les seules traces étaient des croutes sur le visage, une épaule douloureuse et des douleurs dans l’anus et le vagin. Et il y a à peine quelques jours, semaines, 37 ans après le cauchemar que j’ai réalisé qu’une personne de mon “entourage” m’avait forcé. Cela revienait dans ma conscience sous forme de couleurs pour lesquelles j’ai développé une aversion, d’odeurs répugnantes, de sons, de flashes, d’images tronquées… Des personnes aimantes, une famille de substitution m’a permis de découvrir qui j’étais réellement, pourquoi rien ne fonctionnait pour moi, pourquoi je ne pouvais même pas nouer de relations avec d’autres personnes. Ce n’est pas que j’aimais pas les gens, mais mes mensonges les ont tous éloigné, et croyez moi, je ne leur en veux pas, au contraire. Au moins ils n’ont pas rencontré cette personne abjecte qui a étouffé, mon coeur, mon ame et fracassé mon corps. Aujourd’hui tout n’est pas rose, mais grace à toutes les personnes que j’ai rencontré sur mon “chemin”, je vais mieux. Prendre conscience d’un fait des années aprés sa genèse est douloureux mais c’était nécessaire et toute seule je n’y arrivais pas. Ma santé mentale s’est considérablement améliorée, ma santé physique est correcte, je marche et je respire après 37 ans d’errances, de soubresauts de conscience, de flashs que je ne comprenais pas. De dégoût et de mépris diffus pour mon premier agresseur. Et une peur que je n’identifiais pas; Mon espoir: des personnes plus fortes que je ne l’ai été, plus clairvoyantes et bienveillantes dénoncent ces horreurs abjectes et ignobles. Ces personnes existent à tous les niveaux de notre société. Réellement, dans les institutions et organismes nationaux et jusqu’à la tête de notre gouvernement. Tous ce que je peux dire est merci à toutes ces personnes dévouées et merveilleuses qui aident réellement le monde à être plus beau et qui se soucient de toutes les personnes! Merci pour le coeur!
Chère anonyme. C’est un témoignage déchirant et affreux que tu nous livres sobrement ce qui lui confère une force immense. Cela fait longtemps que j’ai posté, mais en lisant ton témoignage je suis conduit à le faire. Tu as subi une abomination sans nom lorsque tu étais une petite fille, et ton psychisme d’enfant, pour t’éviter la folie ou pire, l’a enregistré à l’état brut, avec le condensé d’état émotionnel. Cela t’a pourri la vie, et ce prétendu ami qui est un immonde homo porcus (contre lequel tu devrais porter plainte pour viol) a reveillé cela par son acte abominable, une fois de plus ton humanité a été niée et avilie. Nous te soutiendrons tous et toutes, et ton témoignage est inestimable. encore merci, courage et soutien. (Et continue de consulter surtout si tu en as besoin, on peut atténuer cela mais c’est long et difficile, d’autres plus qualiifiés que moi te l’expliqueront !)
Chère Anonyme,
Je ne sais que trop par quoi tu es passée ! Pour ma part, j’avais 6 ans et demi et ça a duré presque 4 ans !
Tu t’es réfugiée dans l’alcool et la drogue, moi, dans les études !
Il t’a fallu être violée à nouveau pour que ton cerveau te dévoile des bribes de tes viols passés ! Moi, ce sont les aveux signés de mon pédophile et sa demande de le pardonner qui en sont à l’origine !
Tu as beaucoup de chance d’avoir une famille de substitution, des gens aimants et bienveillants qui t’ont permis de respirer et de revivre à nouveau ! Ce n’est malheureusement pas mon cas !
Tu as eu aussi beaucoup de chance de trouver des gens sur ton chemin qui t’ont tendu la main et t’ont aidée ! J’ai pu bénéficier moi aussi de quelques précieux soutiens !
Je suis contente que tu t’en sois sortie, même si c’est encore un peu chaotique ! Tu reviens de si loin !
Surtout ne replonge pas et garde le cap ! Reste forte !
Je te souhaite le meilleur ! Que ta vie te soit douce et belle désormais !
Toute ma tendresse !
Catoune