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15 ans, premier emploi

J’ai grandi dans une petite ville bourgeoise du Val d’Oise (95), où tout le monde se connaît, certes, mais sans vraiment se parler le plus souvent. La boulangerie du centre ville était connue pour embaucher au black de jeunes vendeuses. J’ai donc postulé quand j’étais lycéenne afin d’avoir un petit salaire et pouvoir faire des trucs avec mes copains bourgeois. Ce qui n’était pas mon cas. Ma patronne gérait la vente et cette femme, glaciale, était très stricte. Les pauses étaient interdites pendant le service. Toutes les tâches devait être réalisées selon le protocole de Madame, sans quoi elle nous faisais recommencer encore et encore. Son mari, qui gérait le côté fabrique, était tout l’inverse : chaleureux, relax, à faire des blagues un peu pourrie, mais toutefois bien aimé par son équipe. Le couple avec enfants devait avoir la quarantaine, j’en avais 15 quand j’ai débarqué dans cette boulangerie, j’y resterai 2 ans à bosser tous les week end et toutes les vacances. Monsieur s’occupait aussi de la compta : j’étais payée à la journée, et tous les soirs il m’appelait (“la miss, tu viens me voir quand tu as fini”), j’allais dans son bureau, il me disait de fermer la porte, puis il sortait les billets. Je répartais avec mes euros en pensant à ce que j’allais faire avec. Quand j’arrivais au travail (et que sa femme n’était pas là), il m’accueillait avec un “enfin, la plus belle est là” ou un “si tu savais comme je suis content de te voir”. Ça a commencé comme ça. Au bout de quelques semaines, il a commencé à me payer plus qu’il n’était censé le faire, en me disant “ça reste entre nous, pas besoin que la patronne ne le sache.”. Puis il se levait de son bureau, s’approchait de moi et me prenait dans ses bras. Il me faisait un câlin. C’était le rituel, mais ce n’était que la 2eme étape. Je savais que cela n’était pas normal, cela me mettait très mal à l’aise mais je ne pouvais pas bouger. Et quand le “câlin” rituel d’au revoir a commencé à dériver, ma réaction fut exactement la même. Des bisous dans cou, des mains balladeuses, ou encore le fait de se frotter si fort contre moi, en me tenant la nuque fermement contre son torse. Je me souviens de sa respiration qui s’accélérait, de la grosseur dans son pantalon, de mon envie de disparaître… Je n’ai que des flashs aujourd’hui de cette période, tant je faisais tout, au quotidien, pour ne surtout pas y penser. Et lorsqu’il m’appelait le soir, je mettais mon corps en pause, restais crispée, fermais les yeux et attendais que ça passe. Mais ma tête était bien là. Puis je répartais avec mon fric, respirais un grand coup et faisais tout pour ne plus y penser. Je pensais qu’un tel comportement l’empêcherait d’aller “trop loin”. Et il n’a jamais été aussi loin. Pas de “viol” au sens juridique du terme. Mais j’ai mis 10 ans à comprendre, à accepter ou je ne sais trop comment le dire, qu’il était déjà allé trop loin. Que mon comportement affichait mon NON consentement à ce qu’il me faisait, dès qu’il en avait l’occasion dans son bureau, dans la cave… j’ai cru pendant des années que c’était de ma faute parce que jamais je n’ai dis les mots”non” ou “Je n’aime pas ça”. Mais une gamine qui se crispe, qui ferme les yeux, face à un homme mûr, un père, qui prend son pied comme ça, la question du consentement ne se pause pas. J’ai 27 ans aujourd’hui, et je balance ce porc qu’est E.L, patron d’une boulangerie de la petite ville bourgeoise du Val d’Oise dans laquelle j’ai grandi. Si je pouvais arracher de mes mains les couilles de ce sale pervert qui m’a traumatisé aux prémices de ma vie de jeune femme, je le ferais sans hésiter. Victime de notre éducation je n’ai rien dit, pourtant trop innocente pour être coupable, le poids de ma culpabilité pour l’avoir laissé faire m’a coûté trop cher. Parce que c’est ce qu’on fait, nous les femmes, on se blâme d’être attirante et se dit qu’on aurait pas vécu ça si on l’avait moins été. Mais la réalité est tout autre : ça manque pas de mecs viens et respectueux, ce qui ne le sont pas sont des faibles, des minables qui profitent de personnes encore plus faibles pour avoir l’impression d’avoir des couilles. Parler est le plus dur, ne faites pas comme moi qui n’ai jamais été capable de le dire à mes proches. Car même si j’ai aujourd’hui conscience d’être une victime, rien ne peut effacer le sentiment de honte qui m’a poursuivi toutes ces années. Rien.

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