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Souvenirs

Je ne sais pas si ce témoignage va me réconforter mais j’ai envie de le poster quand même.
Moi, 4 ans, jolie nénétte, petit bout de joie: j’adore rire ! Le genre de clown des familles. J’ai deux parents, aimants et une grande soeur. J’ai une belle famille au delà de nous 4: Mon parrain R, sa femme J et ses deux fils, T (l’aîné) et F.
On va toujours chez eux, moi je trouve ça chouette car je peux jouer dans les escaliers, puis ils ont une grande télé pour l’époque. J’adore regarder les dessins animés dessus. F est souvent avec ma soeur et moi, avec les enfants en général quand il y a de plus grandes fêtes de famille. Je sais qu’il fait des choses pas bien, mais c’est bizarre comme mon cerveau d’enfant n’essaye pas de chercher ce qui ne va pas. Il y a quelque chose qui me dérange, alors je me lève de ses genoux pour aller me faufiler dans les escaliers. Je pense être mieux içi. Ma soeur pense aussi que je suis mieux dans les escaliers, elle m’interdit d’aller sur ses genoux… Je ne comprends pas ! Pourquoi elle est pas moi ? Parce que elle a 7 ans ? Alors je me bats avec elle, parce que je ne comprends pas et lui il rigole. Il rigole parce que pendant 2 autres années ils nous a vu nous battre pour ses genoux, parce que elle voulait pas que je grimpe dessus.
Puis je grandis. Moi, j’oublie. Cerveaux fait abstraction. Ma soeur oublie pas. A 10 ans, elle tente de se suicider. Devant moi. J’appelle papy et mamie, elle explique pas. Elle veut expliquer à papa et maman, moi je comprends pas. Cerveaux fait abstraction.
2 ans plus tard. Les années passent. Ma soeur fait des crises d’angoisses. Moi, cerveaux fait abstraction. Alors je comprends, on m’explique “c’est pas bien ce qu’il a fait sur toi, on va en parler”: d’accord, mais je préviens, cerveaux fait abstraction alors ce n’est pas clair, c’est confus, c’est stressant de parler dans une pièce, devant une femme avec des caméras partout. Cerveaux fait abstraction, me lâche complètement. Je dis n’importe quoi: “ça faisait des guilis tu dis ?” oui, enfin non, c’était pas agréable mais à 8 ans, quand cerveaux fait abstraction, c’est pas facile d’en parler.
Procès. On détaille tout, les viols, les attouchements, les photos… Combien de photos déjà ? plus de 200. Plus de 200 photos de petits clowns de famille comme moi. J’ai 10 ans, c’est atroce. Je pars au bout du deuxième jour, ça soulage papa et maman. De toute façon, cerveaux fait abstraction: il ne veut pas se sentir concerné.
14 ans, c’est passé mais la, tout d’un coup, cerveaux se souvient. Il ressasse, il supporte pas. Il a honte, tellement honte, qu’il arrête de me donner faim. Il veut plus dormir. Le pire est qu’il ne supporte pas qu’on en parle.
15 ans. Ma soeur m’explique mieux l’histoire, je comprends mieux. Elle s’est sacrifié: “tu n’iras pas sur ses genoux”, car elle avait compris. “Il pouvait sur moi, mais quand j’ai su pour toi; j’ai pas supporté”. Merci, ma soeur. Cerveaux comprend, tout. Ressasse le procès, et comprends mieux.
18 ans, cerveaux fait plus abstraction, mais refuse toujours d’en parler.

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Espérance
Espérance
6 années plus tôt

Merci pour votre témoignage d’une très grande authenticité, qui permet de comprendre ce qui se passe dans la tête d’une petite fille innocente au prise avec un pédophile. La façon dont votre soeur, pourtant très jeune, vous a protégée, alors qu’elle était elle-même victime, est extrêmement fort. J’espère que vous garderez toujours un grand lien avec elle et que vous saurez vous soutenir l’une l’autre dans les épreuves de la vie, particulièrement celle de surmonter ensemble ce traumatisme. Il est heureux que le violeur ait été arrêté et qu’il ne puisse plus recommencer. Pouvez-vous nous dire comment ses actes ont été découvert? Peut-être devriez-vous continuer à écrire, si ce n’est pas trop douloureux, sur ces souvenirs, pour les surmonter et retrouver l’intégrité de votre personne. Avec tout mon soutien.

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Catoune
Catoune
6 années plus tôt

Chère Aimicicle,

C’est normal que ton cerveau “refuse de parler”, il te protège ! Comme le mien et celui de beaucoup d’autres ! Parfois, ton cerveau te protège longtemps et un jour, une fois qu’il sait qu’il peut “te parler”, tu as des flashs, tu retrouves certaines sensations qui te déplaisent, mais il y va doucement pour que tu ne t’effondres pas en larmes ou que tu te suicides ! Parfois, il “te parle” tout d’un coup et là, le pire peut arriver ! Aussi, ce serait bien que tu en parles avec une psy, elle saura t’aider ! Si tu ne sais pas comment faire ni à qui t’adresser, dis-le moi ! Tu as bien fait de témoigner ! Mais tu dois en parler avec quelqu’un de qualifiée, une psy ! Tiens-moi au courant. Bon courage !

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la marte
la marte
6 années plus tôt

Bonjour Aimicicle,
Ce que tu as vécu est très dure. Je comprends que ce soit difficile à vivre. Ta famille te protège et te soutient et ça c’est important tu peux compter sur eux pour t’aider. Un suivie en centre médico psychologique te serais utile ou bien auprès d’un psychologue. Courage. Tu peux vaincre l’insupportable. On est là. Prends soin de toi.

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Aimicicle
Aimicicle
6 années plus tôt
Répondre à  Espérance

Bonjour Espérance,

Allez savoir pourquoi j’ai attendu pour votre répondre… Déjà merci beaucoup de votre commentaire. Il m’a fait plaisir, c’est fou comme internet peut libérer les mots n’est-ce-pas ? J’en ai jamais vraiment parler (à part a mon cercle familial): alors merci.
Avec ma sœur, nous avons toujours ce grand lien. Elle a été voir un psy pendant son adolescence. Moi aussi, mais j’ai détesté ça. Vraiment, vraiment, vraiment détester. A mes 14 ans, j’ai tenté d’en voir un, mais j’ai beaucoup de mal avec le concept de psy…
“Ces actes” ont été découvert grâce à ma sœur. Elle en avait parlé une première fois à mes parents; mes parents n’ont pas vraiment su quoi dire, ils avaient un peu de mal à y croire ce qui est compréhensible aussi… Ce n’est pas un sujet à prendre à la légère, et à 9 ans on découvre le monde alors, mes parents, ont eu un peu de mal à réagir. C’est a ses 10 ans qu’ils ont compris. Je ne voulais pas être impliqué là-dedans, je faisais la sourde oreille à cette période. Quelques jours plus tard, mon père s’est rendu au domicile de mon parrain, à demander aux gars de descendre avec leur mère et leur a expliqué: il a fait preuve d’un courage hors norme. Puis “on” a porté plainte. Il y avait 2 autres filles avec nous. On était 4 contre 2. La mère de F n’a jamais voulu y croire.

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Aimicicle
Aimicicle
6 années plus tôt
Répondre à  Catoune

Merci beaucoup de votre commentaire Catoune. Je suis déjà aller voir un psy, mais j’ai détesté ça. Je n’ai pas aimé le principe de parler à un inconnu; j’ai déjà du mal à parler a mes amis alors, imaginez moi devant un psy.. je ne peux tout simplement pas. Je suis allée à mes 10 ans et à mes 14 ans; mais même constat.
Le mieux est que je me parle déjà à moi même pour pouvoir ensuite parler à quelqu’un, je pense…
Merci encore de votre commentaire.

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Aimicicle
Aimicicle
6 années plus tôt
Répondre à  la marte

Merci de votre commentaire La Marte. Je suis déjà aller voir un psy, mais je n’arrive pas à me confier à un psy; le concept me gêne énormément. C’est un sujet où j’ai beaucoup de mal à m’exprimer, et devant un psy je perds mes moyens…
Merci encore d’avoir pris le temps de me répondre.

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