Mon beau-père m’a fait subir un attouchement une fois quand j’avais 13 ans. Aujourd’hui j’en ai 25, seule ma mère est au courant depuis 2 ans. Elle est toujours avec lui même si elle ne l’aime plus, car ils ont eu ensemble une petite fille qui a maintenant 10 ans, et que j’aime plus que tout.
Mon conjoint est aussi au courant, mais je n’ai pas encore eu le courage de le dire à mon frère (de 21 ans) et à notre vrai père.
Voici les détails de l’histoire :
Ma mère a subi de nombreuses violences sexuelles, physiques et psychologiques de la part de notre père, a mon frère et à moi, lorsque nous étions petits.
Quand j’avais 10/11 ans, elle a réussi à quitter ce père qui nous terrorisaient et a rencontré un homme (notre beau-père) qui l’a sauvée (c’est comme ça que je voyais les choses). Pour moi c’était vraiment un sauveur, je me sentais heureuse d’avoir enfin quelqu’un à la maison qui ne frappait pas ma mère, et qui a mis fin à des années de peur, de survie.
Au début tout allait bien, puis ma mère a perdu un bébé, le jour de l’accouchement. C’était ma petite sœur, en 2010, j’avais 14 ans.
Je ne saurais pas dire si c’est peu avant ou peu après que j’ai subi cet attouchement, car j’ai fait un gros déni. Je ne sais donc plus si c’était avant ou après.
Un soir, j’étais dans ma chambre et j’avais pour habitude que lui et ma mère vienne me faire un bisou avant de me dire bonne nuit, ça me rassurait et puis je le considérais presque comme mon père.
Un soir, je lui ai demandé de ma caresser le dos. Moi j’appelle ça des “papouilles”, j’ai toujours aimé ça depuis enfant et j’en demandais souvent à ma mère, c’est juste des caresses qui m’apaisaient. Je ne voyais vraiment pas le mal, car je le considérais vraiment comme mon père.
Il m’a caressé le dos (j’étais sur le côté) et puis il a descendu sa main, il l’a passé par mes fesses et a frotté ses doigts contre mon entrejambe. Et il a dit : “est-ce que tu aimes ça ?”. J’ai juste dit “non”, et il a dit “c’est bien”. Et il est parti.
Rien que d’écrire ça j’ai la gerbe, j’ai envie de le massacrer ce gros porc, je le déteste tellement.
Et puis gros déni. J’ai tout oublié. Quand je m’en suis souvenue, j’ai eu peur et j’ai malheureusement considéré qu’il était trop tard pour en parler.
J’ai ensuite enchaîné avec 10 bonnes années de dépression, d’envie suicidaires, d’angoisses en tout genre.
Lui, j’ai commencé à le détester jusqu’à ce que tout le monde dans la famille s’habitue au fait que je pouvais plus me le voir. Ils ont du croire à une crise d’adolescence.
J’ai quitté le nid familial tôt du coup, j’avais encore 17 ans. Et j’avais passé les 3 dernières années à l’internat.
Je suis devenue très proches de ma petite sœur (arrivée en 2011, 1 an après le décès à la naissance de mon autre petite soeur) et je suis restée proche de ma maman, sans jamais rien lui dire cependant.
De mon petit frère, je me suis éloignée. Nous étions très proches mais je pense que le fait de partir (à l’internat puis dans mon propre logement) a changé notre relation, ce qui m’a toujours fait énormément souffrir mais je ne me sentais pas de rester près de l’autre.
En 2019, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai tout avoué à ma mère. Elle lui a dit, il a nié et depuis rien.
J’ai dû continuer à le voir lors d’événements familiaux, comme si de rien n’était.
Depuis l’attouchement, il a toujours été très “gentil” avec moi. Bah oui, il ne peut rien me dire, il sait que je sais, il a trop peur. Il se sent aussi peut être coupable. Mais n’oublions pas que j’ai le pouvoir de le priver de sa fille en un claquement de doigt, donc je pense que c’est surtout de la peur. C’est un pouvoir que je n’aurais jamais aimé avoir, car c’est en grande partie la cause de mon silence.
Et puis j’ai peur qu’il pète les plombs et qu’il fasse du mal aux gens que j’aime, ou bien qu’il me fasse du mal. Il sait où j’habite. Ce sont les principales causes de mon silence, même s’il y en a d’autres.
On pourrait croire que 1 attouchement 1 fois ce n’est pas si grave, mais c’est plutôt le secret qui m’a empoisonnée, jusqu’à devenir la boule d’anxiété que je suis aujourd’hui, prête à exploser.
J’ai envie de crier ma vérité et de le dire à toute ma famille. Je ne supporte plus le poids de ce secret qui me rend littéralement malade.
Merci de votre lecture.
Bon courage à toustes. ❤