Avis aux mateurs de détails croustillants : y’a rien à voir!
J’ai écrit mon premier témoignage il y a quelque temps rapidement, furtivement, comme si je faisais quelque chose de mal, ou d’interdit, ou de honteux.
Et puis je suis revenue pour en écrire davantage.
L’article précédent faisait étalage d’une mauvaise blague d’adolescent sans doute (ou maintenant que j’y réfléchis, à un véritable traumatisme sans qu’il puisse vraiment s’exprimer donc travesti, c’est possible) d’un viol par un cheval et qu’elle avait aimé ça : le banal fantasme des hommes d’avoir une grosse quéquette et que quand les femmes disent NON elles pensent oui, et que le viol elles aiment toutes ça.
Cet article m’avait tellement rappelé cette main mise de la sexualité masculine sur nous, que j’ai juste écrit mon désappointement et suis repartie sans écrire ce que je voulais.
En revenant sur mes pas j’ai vu qu’Etoile avait laissé un commentaire bien à propos, j’en avais été rassurée, et j’avais constaté aussi que mon article avait été lu plein de fois.
Mon histoire est banale, un parrain exhibitionniste et tripoteur ( seulement des gestes déplacés, des mimiques suggestives et des exhibitions, c’est sûr “qu’à côté d’un viol c’est rien” comme on m’a déjà dit alors que je tentais d’en parler, mais je peux vous assurer que c’est déjà assez pour traumatiser).
Mais le pire pour moi a été non seulement le silence mais surtout le déni.
La seule fois où j’ai pu en parler ma mère m’a traitée de menteuse.
Tout le monde le savait mais personne ne disait rien. J’étais si petite… Qui pouvait me défendre alors?
Venir en témoigner quelques 40 à 50 ans après même, me fait un bien énorme, et surtout voir que je suis lue, reconnue. Simplement ça.
A lire d’autres témoignages il y a bien pire que mon histoire bien sûr, surtout il y a aussi des messages d’espoir et notre parole qui se délie, une “fraternité” qui s’établit.
On parle beaucoup aux infos de BTP, et malgré mes réticences je l’ai déjà dit aux mots “balancer” et “porc”, l’idée est bonne, même si elle est imparfaite.
Merci pour tout cela, merci de me lire, merci aux administrateurs de gérer cet espace de liberté de parole.
Laisser mon témoignage est si important, c’est déjà beaucoup. Merci.
Un grand merci à toi d’avoir témoigné pour qu’enfin on soit obligé de nous entendre et de nous croire.
Chère Anonymette,
Merci d’être revenue témoigner, d’avoir insisté pour le faire. C’est bien qu’Etoile vous ait rassurée à l’époque ! Étoile, Espérance, Psionic, Ouvrirlesyeux. n n et tant d’autres, lisent les témoignages, pas tous car c’est impossible vu le nombre de victimes, mais ce que j’apprécie le plus c’est la bienveillance de leurs commentaires, toujours dans l’empathie, jamais dans la critique ! Aussi, on se sent soutenu(e), compris(e), cru(e) et c’est primordial quand on souffre et qu’on a tant besoin de parler, d’être aidé(e) ! Je suis donc ravie que vous ne vous sentiez plus seule, mais entourée par des gens qui ont un vécu douloureux et peuvent vous comprendre ! Ce site est un groupe de paroles où nous pouvons nous soutenir et c’est formidable !
Pour en revenir à votre souffrance, je la comprends et je vous « interdis » de la minimiser ! Le comportement de votre parrain vous a effrayée, paniquée, traumatisée, mais ce n’est pas ce qui vous a le plus bouleversée ! Les propos de votre mère ont été beaucoup plus destructeurs ! Ils vous ont laissée seule ! Vous avez compris instantanément que votre mère n’était pas une maman aimante, et, je vous livre ma pensée qui n’engage que moi : « Un enfant mal ou non aimé par sa mère se sentira tout au long de sa vie seul et non aimé, et ce sentiment de non-amour détruira jusqu’à son âme, jusqu’à son cœur toute sa vie durant ! ». Pour moi, malgré le pédophilie, l’accident qui me laisse infirme, la violence et la maltraitance familiale, les harceleurs, les frotteurs, les agresseurs de tout genre, ne sont rien comparé au chagrin d’une mère qui ne vous aime pas, qui ne vous prend pas dans ses bras pour vous rassurer, vous donner de l’amour, de la tendresse, qui ne vous croit pas, etc. Pour moi, c’est plus handicapant que mes 80% d’handicap avéré ! C’est mon sentiment et c’est la première fois que j’en parle et que je l’écris. Je pense Anonymette que ce sont les propos tenus par votre mère qui vous ont le plus meurtrie !
Je n’ai pas encore lu votre ancien témoignage mais je le chercherai et je le lirai. De tout cœur avec vous !
J’ai bien lu ton commentaire Catoune, sur le moment je n’ai pas été d’accord j’ai voulu poster mais j’ai cru qu’il fallait donner mon adresse mail. Impossible pour moi, que dire que je préférais rester dans l’anonymat? Oui. Et puis je suis revenue plusieurs fois lire mes textes, lire les commentaires bienveillants, lire d’autres témoignages, lire les articles sur les femmes défendant la “liberté” d’importuner, me faire un avis, revivre les divers frottages que j’ai connus… J’ai 60 ans je n’ai plus à craindre pour mon potentiel de séduction et c’est tant mieux! Halala 60 ans et je suis encore émue rien qu’à y penser, tiens va falloir que je poste aussi sur tous les frotteurs que j’ai rencontrés, dans la rue, les bus et au ciné!
En fait je m’égare mais on aurait tant de choses à dire ici, je voulais te dire que sur le moment tes mots m’ont heurtée, ma mère était aimante! Et puis en revenant lire ton commentaire j’ai saisi la nuance, c’était sans doute ma réalité à l’époque, je pensais que ma mère ne l’était pas.
Mon parrain était connu par toute la famille pour son vice, dans l’entreprise où il travaillait aussi. Il a été obligé d’aller se soigner, tout cela je l’ai su à partir de 23 ou 25 ans, à l’occasion d’une discussion en famille. Et où ma mère l’a traitée de menteuse. elle m’a laissée avec lui, enfin surtout avec sa soeur ma tante, alors que j’avais un an, c’était pour rejoindre mon père et sans doute elle n’a pas cru que… Comme ça fait du bien d’écrire tout ça, je ne m’arrêtais pas, que c’est bon de libérer ma parole!
Et aussi j’ai cru lire entre tes lignes que toi aussi tu as pu dire des choses encore plus intimes ici, suite à mon histoire.
J’en suis touchée, si seulement on pouvait faire évoluer les mentalités, dire aux filles non ce n’est pas une fatalité!
Ma mère m’a élevée dans l’idée que je devais préserver ma virginité, et que les hommes ne savent pas se contenir, quand ils ont envie c’est plus fort que tout.
La vie m’a prouvé que non.
Je soupire.
Merci pour ce lieu de liberté et de compréhension.
Chère Anonymette,
Merci pour ta réponse ! Navrée que mes mots t’aient heurtée ! Je suis ravie de lire que ta maman était et est aimante ! Ouf ! Je suis rassurée et si contente pour toi ! J’ai cru que ta vie et la mienne se confondaient ! Que ta maman avait agi comme la mienne et j’ai partagé mon ressenti avec toi !
J’ai réagi à : “Mais le pire pour moi a été non seulement le silence mais surtout le déni. La seule fois où j’ai pu en parler ma mère m’a traitée de menteuse. Tout le monde le savait mais personne ne disait rien. J’étais si petite… Qui pouvait me défendre alors?”, car ce que tu écris résonne en moi tellement fort ! “Le silence, le déni, si petite, qui pouvait me défendre ?” : C’est mon vécu aussi ! Et de te lire, ça a réveillé tellement de douleurs en moi, que mon cœur s’est répandu, et j’ai avoué pour la première fois que le non-amour de ma mère est de tout ce que j’ai subi, la pire douleur qui soit, pour moi ! Désolée d’avoir pensé que ton parcours de vie avait été similaire au mien ! Pour toi, ces mots n’ont représentés qu’un instant de ta vie, alors qu’ils sont toujours d’actualité pour moi, à 50 ans ! Désolée de t’avoir mal comprise et de t’avoir blessée, sans le vouloir !
Juste une question, dis-moi, chaque fois qu’un témoignage est écrit par Anonymette, s’agit-il de toi ? Peux-tu me donner les titres de tes autres témoignages, j’aimerais mieux te comprendre. Enfin, si tu le souhaites. Encore merci de ta réponse. À bientôt.