J’avais 12 ans et très heureuse de découvrir Paris avec mes cousins. Prendre le métro était comme une grande aventure pour moi la provinciale, voir l’opéra de Paris en vrai! Mais dans le métro où on était si serré je ne me suis pas sentie très bien, il faisait chaud et trop de monde se bousculait. J’ai senti un corps chaud derrière moi et en levant les yeux j’ai vu un homme qui me regardait et qui était très collé à moi. J’ai essayé de bouger de me dégager mais à chaque secousse je le sentait être toujours trop près de moi. Je lançais des regards pressants à mon cousin qui était un peu plus loin mais rien n’était possible. J’étais incapable de dire quelque chose et ne souhaitais qu’une chose descende ce train, sortir au grand air et ne plus jamais vivre ça. L’homme était dans mon dos et je sentais quelque chose de dur contre moi, il se frottait. J’étais jeune et ne savais pas ce qu’il se passait. Maintenant je comprends qu’il me frottait avec son sexe et cela me dégoûte. De retour à la maison j’ai exprimé ce qu’il s’était passé et mes oncles tante et parents n’ont pas entendu ma détresse. Ils ont ri de ce genre de choses comme si c’était banal et que finalement il n’y avait pas à s’en faire. Le temps a passé et j’ai mis cela dans ma mémoire sans y repenser puisque finalement il ne m’était rien arrivé de si terrible. rien de nouveau dans ce monde où à l’époque on se taisait beaucoup et où les enfants n’avaient pas droit au chapitre. Plus tard j’ai rencontré un garçon, j’avais 22 ans, et j’ai été un jouet le temps d’un été . Je ne savais pas qu’on pouvait crier fort qu’on ne voulait pas aller plus loin dans les câlins et que ne pas se sentir prête à l’acte sexuel devait pouvoir se dire et se faire appliqué. Alors bien que je dise non, Le garçon m’a dit que tout allait bien se passer et il m’a pénétrée. Le lendemain il m’a dit qu’enfin j’allais pouvoir être heureuse et très vite il m’a dit que c’était fini entre nous. J’ai honte encore de ce moment et je ne peux qu’aujourd’hui à l’âge de 50 ans exprimer que j’ai été violée. C’est en parlant avec mes filles et en pleurs que je leur ai expliqué cette histoire et elles mêmes m’ont dit que ce qui s’était passé s”appelle un viol. Je ne me sens pas bien je suis toujours honteuse de ne pas avoir été capable de dire non assez fort de m’être laissée abusée. Aujourd’hui je partage la vie d’un homme depuis 25 ans qui m’aime et que j’aime mais avec qui il ne se passe rien de sexuel depuis très longtemps. Le sexe pour moi rime avec dégout, honte, horreur, saleté, impuissance. Les affaires déployées sur les médias m’ont permis d’écrie ces quelques mots. Je ne crois pas que cela soit libérateur mais sûrement que cela peut être partagé et j’aimerai que au moins une personne puisse entendre que si on veut dire NON on doit le faire plutôt deux fois qu’une et même le crier s’il le faut. Il n’y a pas de petit cas plus ou moins important car tout compte!
Bonjour Mary, je viens de lire votre témoignage.
Ce qui s’est passé gâche encore votre vie, un travail avec un thérapeute est nécessaire. Vous avez toujours honte de ne pas avoir dit non mais ce n’est pas de votre faute. Vous avez raison, quand une femme dit NON, c’est Non. Je vous souhaite d’avoir le courage d’aller chercher le soutien pour faire en sorte que la honte, le dégoût ne vous gâchent plus la vie.
Quand une personne subit une agression physique, elle va soigner ses blessures. Les blessures psychiques se soignent aussi.
Il est possible d’écouter Muriel Salmona (association Mémoire traumatique et victimologie) sur Youtube et d’aller sur le site de cette association pour trouver des informations utiles.
Chère Mary,
Je suis absolument d’accord avec Ouvrirlesyeux ! Il vous faut consulter !
Vous aimez votre mari et il vous aime, c’est inespéré vu ce que vous avez vécu ! Est-ce qu’il sait ce qui vous est arrivé ? Que pense t’il du fait qu’il n’y ait plus de sexe entre vous ? Va t’il chercher ailleurs ce qu’il ne trouve plus auprès de vous ? Avez-vous consulté un sexologue ?
Je comprends votre réticence d’avoir à nouveau des rapports ! Après avoir été violée par un pédophile pendant 3 ans et 1/2, j’ai la même vision que vous sur le sexe ! Ça me dégoûte ! Je ne partage pas mon corps, je n’aime pas qu’on me touche ! Mais, je sais aussi que si j’avais rencontré mon âme sœur, avec de l’amour et de la patience, tout se serait peut-être déverrouillé en moi !
Votre mari vous aime, parlez-lui, s’il n’a aucun besoin sexuel tout comme vous, parfait ! Mais si ce n’est pas le cas ?
Comme vous le dîtes, vous vouliez juste témoigner de manière à ce que d’autres filles, femmes se défendent et disent non ! Et que nos avis vous importent peu ! En tous cas, merci pour votre témoignage et bonne chance.