Un “ami de la famille”
Vers l’âge de 6 ans j’ai été victime d’attouchements de la part d’un “ami de la famille”, un monsieur de 50 ans environ. Ma mère lui avait demandé de me garder chez lui une après-midi. Une fois chez lui, il m’a demandé de me déshabiller devant lui, je ne comprenais pas, j’étais démunie. Je me souviens que je portais une salopette en bleue. J’ai subit des attouchements, sans viol.
Le soir, je me souviens avoir parlé à mes parents de ce qui était arrivé malgré l’interdiction du monsieur. J’étais mal à l’aise, je savais que ce qu’il m’avait fait subir était mal. Malheureusement mes parents n’ont pas voulu comprendre, n’ont pas osé comprendre plutôt, et je suis allée me coucher dans un état de grand égarement et d’abandon.
Ces attouchements se sont répétés encore à quelques reprises, sans viol.
J’estime que j’ai eu de la chance de ne pas avoir été violée, mais j’ai été très traumatisée essentiellement par le déni de mes parents. Il m’a fallu un courage immense pour faire reconnaître à ma famille que cet homme était pervers, malade, criminel.
Vers 30 ans, j’ai voulu porter plainte contre lui, mais cela était trop tard, les policiers m’ont confirmé qu’il y avait prescription.
Il est mort il y a quelques années sans avoir été condamné.
C’est un évènement de ma vie qui reste une partie douloureuse de mon enfance mais qui me donne une force inépuisable, une conscience sans faille sur notre responsabilité à tous, autour de la violence faite aux femmes. J’ai envie de dire “nous sommes tous responsables”.
J’ai envie de dire “courage à toutes les femmes qui ont subit des violences, vous n’êtes pas seules, parlez, défendez-vous, toujours, pour vous, pour les autres !”