Viol à 12 ans par inconnu
A 12 ans, j’ai été victime d’un viol. J’allais à vélo chez une amie à travers la pseudo campagne de ma banlieue (91). c’était en 1976 entre Arpajon et Cheptainville
Un motard (barbu roux aux yeux clairs) a fait semblant de me demander un renseignement et m’a contrainte à m’allonger dans le bas côté sous la menace d’un couteau.
Il a fallu la parole de mon psychanalyste 35 ans après pour identifier comme viol cette agression que je n’avais jamais nommée ainsi. Parce qu’il s’agissait de “simples attouchements et cunningulus”, certes effectués sous la menace d’un couteau par un inconnu en pleine campagne. Expérience dont je n’avais jamais parlé à personne sauf à la copine chez qui je me rendais ce jour-là, pour justifier de vouloir me doucher en arrivant chez elle. Mais pas à mes parents, ni même à ma meilleure amie. Le souvenir m’est revenu 35 ans après quand un thérapeute énergéticien m’a demandé si j’avais déjà eu très peur. Oui, ce jour -là j’ai eu peur de mourir, peur qu’il me tue pour que je ne parle pas. Et la peur a duré les semaines suivantes qu’il me retrouve pour me tuer. Mais je n’en ai parlé à personne. Pourtant j’étais censée être dans une famille “progressiste”, médecins de gauche, père ayant la parole en étendard. Mais aucune envie de parler de cela à un homme. Surtout pas à mon père si friand de partager (par leur récit) la vie intime de ses enfants. ç’aurait été comme redoubler l’acte, la souillure, l’exposition. Prononcer certains mots avec certaines personnes c’est comme leur permettre de faire les actes désignés par ces mots. Et pas d’intimité suffisante avec ma mère.
Je n’en ai même pas parlé à ma meilleure amie. Pourquoi ? Je ne vois que la honte pour expliquer ce silence. Sentiment de souillure. Peur du ridicule.
ça n’arrive qu’aux autres. Sinon c’est entrer dans la lamentable statistique des pauvres victimes pas douées.
J’en ai gardé longtemps la peur des pistes cyclables … Et des barbus.
Courage belle.
Mort aux types capables de cela.