Cela fait 25 ans maintenant, mais bien que par peur, j’ai changée de région, tout est en moi et je commence à en parler avec une thérapeute et tout ceci me bouleverse… Après une soirée chez moi où j’avais reçu une dizaine de personnes, mon compagnon de l’époque, dès leur départ s’est mis à me hurler dessus, il m’a arraché mes vêtements, j’ai réussi à fuir dans la maison qui était grande avec 2 escaliers… Mon fils de 4 ans dormait… Il a tout cassé, à un moment il m’a attrapée, m’a mordu, cognée, je suis tombée sur le sol en carrelage, il me disait “tu peux crier, personne ne peux t’entendre, les murs sont épais”. Il me secouait, ma tête cognait sur le carrelage, j’ai prié ma fille décédée pour rester en vie et je me suis évanouie… Quand je suis revenue à moi, j’étais sans vêtements et le père de mon fils que j’avais pu joindre au téléphone avant que les fils soient arrachés est arrivé, il lui a demandé de partir, m’a dit d’aller prendre un bain… Et ensuite il est parti, il a refusé de témoigner, m’a dit qu’il avait bu donc que ce n’était pas sa faute… J’ai vu un médecin le lendemain, j’avais des morsures sur le sexe et des hématomes sur tout le corps… J’ai dû marcher avec des cannes anglaises et porter une minerve pendant un mois ; j’ai dû m’arrêter de travailler, j’étais enseignante… J’ai essayé d’en parler à une jeune collègue que j’avais hébergé, elle m’a aussi dit que ce n’était pas de sa faute car il avait bu… Elle a refusé de lire le descriptif de mes blessures… J’avais honte, personne ne m’écoutait, c’était de ma faute car j’étais belle… Pour mes parents aussi, qui pensait que j’avais eu un mauvais comportement… Je pense à cette nuit de violence souvent…!!! A mon fils que son père a obligé à voir cet homme en lui laissant croire que la coupable c’était moi… C’est terrible que la société condamne toujours la victime… Quand Marie Trintignan a été tué, j’ai pensé à cette nuit d’enfer, et j’ai entendu des femmes dire qu’elle l’avait cherché !!! Moi je suis vivante et je me bats pour oublier, pour vivre sans avoir peur… Les cauchemars sont présents… Je pesais 46kg et lui 90… Je ressens encore tout, heureusement je me suis évanouie pendant le viol… J’ai des nausées… Cet homme est libre… Et moi, cette violence vécue ce sont des chaines bien lourdes à porter…
L’état d’ivresse est une circonstance aggravante pour le viol (article 222-24 du Code Pénal):passible de 20 ans de réclusion (au lieu de 15).
Pour clouer le bec de ceux/celles qui tentent de trouver des excuses à l’agresseur.
Continuez de vous battre, prenez soin de vous, vous y arriverez.
Nous sommes entourées de grands fous et c’est très malsain d’être en couple finalement. Trop d’agressions!
La notion de couple a été crée de toute pièce, on devient un docile petit noyau qui consomme et fait tourner l’économie… mais il n’y a plus de raffinement.
Les hommes sont fait pour être “entre eux” – je pense qu’il faut que les jeunes filles prennent conscience du danger et gardent leur distance.
Je pense qu’il est déjà bien difficile de vivre après avoir subi tout ça, alors si en plus votre entourage ne vous soutiens pas et reporte la faute sur vous ce doit être d’une douleur indescriptible. Soyez forte…
Je suis tellement désolée pour nous ! Faut il que ferrailles femmes puissent être inféodées aux hommes pour ne pas vous soutenir !