C’était en 1996.
Je faisais une hémorragie. Les pompiers m’ont donc transportée à l’hôpital Hôtel Dieu. J’habitais Porte de Clichy.
Arrivée aux urgences, on m’a laissé un moment sur un brancard, dans une salle vide, qui m’a semblé vide. J’avais 27 ans.
Une femme médecin, de type caucasien, cheveux noir court, est arrivé. Elle a prétendu vouloir m’ausculter. Elle m’a fait des attouchements digitales avec des attitudes très lubrique, sur mon annus. J’ai pensé que c’est parce que je suis noire. Alors, j’ai fait comme à mon habitude, face aux racistes pervers, j’ai fait comme si je ne comprenais pas le sens de son acte et je me suis enfui.
Quelques mois plus tard. J’avais porté plainte contre mon ex-mari, parce qu’il se servait du corps de mon bébé. Mon bébé avait des lésions à l’anus.
L’examen médico-judiciaire a été prescrit à cet hôpital Hôtel Dieu.
Les médecins qui ont pratiqué l’examen devant moi, me narguaient en jouant de manière lubrique dans l’anus de mon bébé. J’étais dévastée. Je ne pensais pas que cela pouvait être possible. Je n’ai pas osé porter plainte ni le signaler, parce que j’ai pensé que personne ne me croira, parce que j’étais pauvre et parce que je suis noire.
Voilà. Je témoigne, en mémoire de mon bébé, qui, au bout du compte, a été probablement assassiné en bas âge, (je n’ai pas fini d’enquêter pour savoir où il se trouve, et s’il est mort ou vivant. Mais d’après les éléments que j’ai, il y de forte probabilité qu’il soit mort). Je le fait pour honorer sa mémoire. Cela ne le fera pas revenir, et cela ne nous rendra pas justice, mais cela pourra aider d’autre qui ont vécu la même chose.
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