Violée par mon grand-père
J’avais 8 ans. Mon grand-père paternel vivait chez nous. Je passais beaucoup de temps en sa compagnie et je lui faisais confiance. Je l’aimais énormément.
Un matin, il m’a pris la main pour la mettre sur son sexe. Je n’ai pas compris… Ensuite, il m’a régulièrement demandé de l’embrasser, et me faisait des attouchements sexuels en cachette de mes parents. Il m’a également pénétré avec ses doigts…
Il est ensuite tombé très malade. Ma mère le soignait chez nous. Il ne me touchait plus mais de savoir qu’il était présent dans la maison me faisait très peur. J’avais très honte de ce qui c’était passé et je ne pouvais pas en parler. Je l’avais dit une fois à ma grande sœur mais rien n’avait changé…
Le jour de sa mort, j’ai osé parler de ce qu’il me faisait subir à ma mère. Elle m’a écouté, mais n’a absolument pas réagit. j’ai eu l’impression de ne pas être entendue et j’ai pensé que c’était de ma faute.
J’ai donc gardé ce secret au fond de moi.
Quand ma fille a eu 8 ans (l’âge que j’avais lorsque c’est arrivé), j’avais 32 ans, je me suis rendue compte à quel point elle était une enfant et qu’elle avait besoin d’être protégée.
J’ai commencé une psychothérapie qui a duré 20 ans.
Mon enfance et une partie de ma vie ont été massacrées par cette histoire et j’ai longtemps vécu comme une personne transparente aux yeux des autres, et avec une culpabilité énorme.
J’ai eu la volonté de vouloir m’en sortir mais c’est très cher payé car cela m’a demandé toujours de très gros efforts car ce sentiment de culpabilité refait souvent surface.
Je n’arrive pas encore aujourd’hui à en parler. J’ai encore peur aujourd’hui du jugement des autres…
Je suis marquée à vie par cette histoire.
Tu n’as plus à avoir honte … tu as vu le nombre de témoignages ? – tu es forte courageuse et intelligente!
Si vous parlez, il y a plus de chance pour que l’inceste s’arrête dans votre famille, car vous n’êtes peut-être pas la seule victime, et certain.e.s ex-victimes deviennent des agresseur.se.s inces-tueur.se.s aussi.