Il y a 6 mois, j’ai été violée par un collègue que je pensais être un ami. Si j’écris aujourd’hui ici c’est parce que lire un article sur un autre site avec un témoignage assez proche de ce que j’avais vécu m’a fait énormément de bien et m’a permis d’arrêter de douter.
Aussi, je sais reconnaître maintenant que je vais mal, mais si vous avez des conseils (même des petits trucs) pour aller mieux je suis preneuse car je ne sais pas vraiment comment faire, et que ça m’inquiète de ne pas guérir de tout ça.
Alors voilà, c’est un collègue que je connais depuis plus de deux ans, avec qui j’avais lié une très forte amitié (enfin c’est ce que je pensais), qui a commencé à me draguer en début d’année ce qui m’a beaucoup surprise puisqu’il était en couple, avec des enfants, avait déjà une amante… incompréhensible pour moi. Etant moi-même en couple longue distance depuis longtemps, j’ai rapidement mis les choses au clair avec ce collègue en lui expliquant que je n’étais pas intéressée, et que je souhaitais tout de même qu’on reste amis.
J’avais pourtant bien des réserves sur cette relation (assez unilatérale, je donne et il prend), sur lui aussi car son comportement au travail notamment était parfois inacceptable (choisit ce qu’il fait, ment, se pose en victime, toujours des gens qui parlent de lui…). Mais j’étais trop proche pour me rendre compte que tout ça avait de l’importance, je pensais pouvoir l’aider.
Vient ce dimanche d’avril, où la veille il avait recommencé à avoir des propos déplacés et où j’avais estimé qu’il serait mieux de couper les ponts car il n’était pas capable de se tenir. Il m’a supplié de ne pas le faire, en me disant qu’il avait trop besoin de moi en tant que confidente et amie. Il me dit qu’il va aller faire un tour à la mer, avec une insinuation sur le fait qu’il allait mal et avait des idées noires. Je lui propose donc de passer prendre un café avant d’y aller.
Au moment où il allait repartir, tout a basculé et moi je n’ai pas su réagir, je me sentais comme une coquille vide, comme si ma tête avait quitté mon corps. Je suis pourtant sure de lui avoir demandé de s’arrêter, deux fois. Il est parti tout de suite après avoir eu ce qu’il voulait, et petit à petit j’ai commencé à paniquer, je suis allée aux urgences la nuit même car je faisais de la tachycardie et je ne savais pas quoi leur dire. On m’a donné le TPE et je suis rentrée chez moi. Les semaines qui ont suivi, je les ai passées chez des médecins, à trouver un psy car je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, je me sentais coupable comme si c’était moi qui avais voulu cette situation (et j’ai encore du mal à ne pas culpabiliser aujourd’hui).
Et depuis je lutte, après plusieurs discussions avec plusieurs personnes de mon entourage et plusieurs psy, c’est bien un pervers narcissique, et mon cerveau a tellement de mal à l’accepter et à se remettre. Je ne me sens capable de rien, je vais au travail et je n’ai pas envie.
Ma seule victoire est d’avoir réussi à le faire changer de service (bientôt), pour moins le croiser, mais je ne sais pas si ce sera suffisant, sans quoi je pense que je quitterai mon boulot. Mes amis, ma famille et mon copain sont encore loin, et je n’ai personne dans ma vie quotidienne pour me rappeler qui j’étais.
Tout ça pour dire que oui ça peut être très vicieux, un viol… ne doutez pas de vous, vous n’êtes pas seul(e)s dans votre cas, il y a heureusement de plus en plus d’études là-dessus et de gens bien formés à nous aider, même si c’est dur quand l’entourage a du mal à comprendre.
C’est bien de vous faire aider.
Portez plainte contre lui : ce n’est pas à vous de quitter l’entreprise, c’est lui qui doit être viré car il vous a violé.
Ne soyez pas victime une 2eme fois
Bonjour Anonyme,
C’est abominable ce que vous vivez. Oui on culpabilise toujours énormément, ça ne nous aide pas le moins du monde, mais le cerveau humain est malheureusement câblé pour produire cette réaction. On a toutes beaucoup culpabilisé après ce qu’on a subit, et souvent pendant des années. C’est fou n’est-ce pas?
Déjà vous avez trouvé de l’aide de professionnels, vous avancez à grands pas sachez le! Vous savez on reste parfois de très nombreuses années dans le déni de ce qui est arrivé. Vous avez réussi à faire face très vite et cherché des moyens de vous en sortir.
Lagar a raison, c’est ce type qui doit subir les conséquences de ses actes, qui doit culpabiliser, payer, être obligé à un suivi psychologique, et ne jamais plus nuire à qui que ce soit. Je vous encourage vivement à porter plainte. Vous en avez le droit. Il ne doit pas rester impuni.
Je vous soutien de tout mon coeur.
Bonjour Anonyme,
Courage pour votre combat. Essayez de porter plainte, ça vous aidera peut être à avancer.
@Aguerrie,
Je pense que le cerveau n’est pas câblé pour penser ça mais que la société le câble de cette manière. C’est à dire, qu’avec tout ce qu’on entend, la société à tendance à culpabiliser les victimes, qui se sentent du coup … coupable.
Grace à ce site et à la libération de la parole, j’espère que les victimes pourront parler plus facilement. J’espère aussi que les agresseurs font se rendre compte que les agissement ne restera plus impuni comme il a pu l’être dans le passé.
Vivement que les mentalités évoluent !