Viol et sodomie, séquestration par un homme ivre

Certains diront « bien fait, il ne fallait pas l’inviter chez toi seule le soir ». Certains m’ont dit « es-tu sûre d’avoir dit non », et la police m’a dit « ce n’était sûrement qu’un malentendu ».

En janvier 2015 je suis tombée très amoureuse d’un homme rencontré via des amis. Je n’avais que 17 ans mais habitait déjà seule, éloignée de la province pour faire mes études.
Je l’ai donc invité chez moi pour passer la soirée. Contrairement à ce qui avait été prévu l’homme est venu en transports, il fallait donc qu’il parte assez tôt pour avoir une chance d’attraper le dernier métro.
J’ai bu un verre, et dans le même temps il en a bu trois. Il a carrément attaqué la bouteille au goulot et la même renversée sur la table en riant. Il était saoul. Il m’a poussé sur le canapé et m’a forcée à lui faire une fellation . Le cauchemar commençait. Je n’osais rien lui dire malgré le dégoût et l’odeur d’alcool car je suis phobique de la violence physique.
Le cauchemar continue. Il me plaque contre le canapé. Je me débat. Il me pénètre puis sort son sexe et me sodomise . La douleur était si vive que j’ai trouvé la force de le repousser.
Et ceci a signé le point de départ de plusieurs tentatives de le faire sortir de chez moi, stratagèmes, pleurs, cris, désespoir… Il n’arrêtait pas de me dire que si je le « virais » de chez moi je n’avais pas intérêt à le rappeler. J’ai entendu cette phrase une quinzaine de fois. J’étais dans un état second, séquestrée dans mon appartement durant des heures. « Pourquoi tu pleures ? Je suis gentil je t’ai pas fait de mal ».
Une fois réussi à le sortir de mon appartement, j’ai attendu 5 minutes qu’il arrête de hurler en bas de chez moi pour tenter d’appeler des secours. Il a réussi à entrer par effraction pour me gifler en voyant mes intentions, en me disant que si on le trouvait ici « il prendrait 3 ans ferme ». Il est parti.

J’ai attendu 6 mois pour parler à la police. J’ai tout subi. Les dépositions longues et les questions limite, la Brigade des mineurs, et une fois majeure j’ai porté plainte. J’ai pris une avocate que j’ai payé les yeux de la tête pour un travail plus que bâclé.
Est venue l’heure de la confrontation. Des provocations malgré le paravent qui nous séparait. Des mensonges devant moi. J’ai vomi dans le couloir de la BPM.
A l’issue de la confrontation la policière m’a dit qu’il s’agissait sûrement d’un malentendu. Qu’il fallait que je passe à autre chose.

J’ai reçu une lettre du procureur qui m’annonçait le classement sans suite de ma plainte quelques semaines plus tard.

J’ai obtenu le dossier de la procédure et appris qu’il violait et sodomisait déjà à 15 ans. Sans poursuites encore une fois.

Je poursuis ma vie. Je fais des etudes de droit. Mais la douleur de ne jamais avoir été reconnue comme victime ne me quittera jamais vraiment.

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8 Commentaires

  1. anonyme

    Ton histoire me fait beaucoup penser à la mienne, j’ai subit cela il y a 2 ans et je ne m’en suis pas encore remise. Comment lutter contre ce système qui nous renvoi au pilori comme ça sans arrêt, laissant supposer que nous sommes inconsciemment consentantes. Je vis avec cette crainte, les hommes le sentent, ils sentent cette faiblesse et je lis dans leurs yeux leurs intentions en regardant mes formes, ma bouche, cette envie de me caresser les cheveux. Je sais ce qu’ils imaginent, mais plus jamais aucun d’eux n’aura mes faveurs, j’ai encore le goût de son sperme dans ma bouche, Ils m’écoeurent tous.

  2. Ina

    Pauvre France. Il est beau le système. Des femmes se font violer mais non c’est un « malentendu », il faut « passer à autre chose » ?? Finalement ces personnes ne valent pas mieux que ces fumiers. Désolée de ma vulgarité mais ces choses-là me révoltent. Dégueulasse. C’est DÉGUEULASSE. Si ça lui arrivait aussi à cette policière je doute fortement qu’elle passerait à autre chose et qu’elle qualifierait ce qu’elle aurait vécue de relation consentie. Quelle justice de merde.

  3. Loulou

    Mais au moins qu’on apprenne à des gens comme cette policière à se taire! Elle fait son travail et elle ne commente pas si elle n’est ni capable ni formée! Elle la boucle.

  4. anonyme

    Le souci justement est qu’elle n’emploie même pas clairement le mot de consentement sur ce qui s’est passé, elle parle de « malentendu » ce qui est bien pire parce qu’elle pousse la victime a se mettre en tête que s’il elle n’a pas consenti elle ne l’a pas manifesté aussi clairement qu’elle aurait dû. Malgré les cris. Les pleurs. Les preuves. Je ne sais pas comment j’aurai du manifester mon non consentement autrement que ce que j’ai fait et pourtant dans sa bouche ce n’était pas clair pour l’auteur…

  5. anonyme

    C’est bien pire que de dire que j’ai consenti, on me dit clairement que je n’ai pas assez montré que je n’étais pas d’accord . C’est ça « le malentendu ».

  6. Catoune

    Chère Anonyme,

    Vous écrivez : « Certains diront « bien fait, il ne fallait pas l’inviter chez toi seule le soir ». Certains m’ont dit « es-tu sûre d’avoir dit non », et la police m’a dit « ce n’était sûrement qu’un malentendu ». »

    Comme on aimerait que tous ces gens trépassent dans d’effroyables souffrances !

    Enfin, quand je dis « ces gens », je devrais plutôt dire ces abruti(e)s, ces dégénéré(e)s, ces demeuré(e)s, ces arriéré(e)s, ces crétin(e)s,…, mais des êtres humains j’en doute !

    Quelqu’un qui peut dire ces imbécilités, ces aberrations, ces inepties, ces insanités,.., peut-il encore être qualifié d’être humain ? Pas à mes yeux !

    « C’est un malentendu » ! J’aurais envie de répondre à cette policière : « Et toi, tu es une erreur de la nature »! Seulement, il y aurait outrage à agent assermenté et cela me coûterait cher !

    Par contre, dans un lieu privé et sans témoin, si une connaissance vous dit « t’es sûre d’avoir dit non ? ». Vous la giflez et vous lui dites : « je recommences? ». Vous n’attendez pas sa réponse, vous lui en collez une autre et vous lui dites : « mais tu n’as pas dit non ! ». Puis, une troisième et vous lui dites : « t’es sûre d’avoir dit non ? ». Puis, vous ajoutez : « je continue ou tu as compris la leçon ? ».

    Je crois que le message passe mieux quand on ajoute la pratique à la théorie, mais surtout lorsqu’on est concerné et que l’on subit !

    Il est regrettable que vous n’ayez pas tenté à nouveau d’appeler la police, ou que vous ne vous soyez pas rendu à l’hôpital pour des examens ! Son sperme l’aurait trahi et il aurait passé 15 ans en prison !

    Il est aussi dommage que vous n’ayez pas contacté une Association d’Aide aux Victimes de Viol. Elle vous aurait conseillée et cette plainte n’aurait pas été classée sans suite surtout avec le passé de ce pourri !

    Cette avocate payée une fortune pour un si piètre résultat ! Je me demande dans quelle mesure vous ne pouvez pas porter plainte contre elle pour incompétence ? Cela vaudrait la peine de se renseigner, non ? Être mal défendue pourrait peut-être vous permettre de faire déclasser votre plainte ?

    Vous devriez vous renseigner auprès des juristes (gratuits) du Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV) : cfcv.asso.fr
    Appel gratuit : 0 800 05 95 95. Du lundi au vendredi de 10h00 à 19h00.

    Vous pouvez aussi vous renseignez auprès des juristes du CIDFF, ils sont gratuits eux aussi.

    Je suis contente que vous fassiez des études de droit. Devenez juge ou Procureur et envoyez tous ces sales violeurs en prison. On compte sur vous !

    Continuez le combat contre votre violeur! Vous trouverez peut-être une solution à un moment ou à un autre !

    Bon courage ! De tout cœur avec vous !

  7. franck36370

    Bonsoir a tous, moi c’est différent car ces mon ex femme, je dit mon ex car nous divorçons. c’est elle qui a subi des violences sexuelles et de la séquestration dans la relation qu’elle a eu avant moi. Je suis marié avec elle depuis 7 années. Dont 5 ou j’a subit insultes et coups pendant son sommeil. Mais j’ai accepter pour l’aider . Mais maintenant depuis 2 ans environs elle me repousse, me rejette, nous n’avons plus rien du couple que nous étions . aujourd’hui après encore une dispute j’ai pris la décision de divorcé . Je l’aime mais j’en peu plu. JE ne peut plu vivre ainsi. Elle me reproche tout et n’importe quoi. J’ai essayer de faire ou devenir celui qu’elle voulais mais trop dure car cela ne suffit jamais. 4 enfants ensembles de 6, 5 4 et 2 ans. J’en peu plu.

    Voila sa fait du bien de parlez !!!! Si ont peu dire.

  8. Catoune

    Cher franck36370,

    Je comprends que vous soyez à bout de souffrance!

    Mais, il est dommage d’en arriver à divorcer, si vous l’aimez !

    De surcroît, vous avez 4 enfants et ils ont besoin de vous deux !

    Avez-vous pensé à une thérapie de couple?

    Il y a aussi des Associations qui peuvent vous aider à tous les deux ! En voici quelques unes :

    – AFTVS
    Association Française de Prévention et de Thérapie des Violences Sexuelles et familiales
    22 rue de Chateaudun
    92250 La Garenne Colombes
    tél. : 01 46 49 16 41
    http://www.psylegale.com

    – AFCCC Association française des Centres de Conseil Conjugal
    228, rue de Vaugirard – 75015 PARIS
    Tél. 01 45 66 50 00
    Site internet : http://www.afccc.fr

    – Mairie de Paris Service Médiation et Consultations Familiales
    47, rue Achereau – 75019 PARIS
    Tél. 01 40 38 63 95
    Site internet : http://www.paris.fr

    – Centre de Consultations et de Thérapie familiale (CECCOF)
    96, Avenue de la République – 75011 PARIS
    Tél. 01 48 05 04 04
    Site internet : http://www.ceccof.com/

    – Fenamef
    Fédération Nationale de la Médiation Familiale
    11, rue Guyon de Guercheville – BP 10116
    14204 HEROUVILLE SAINT CLAIR cedex
    Tél : 02 31 46 87 87 – Fax. 02 31 46 87 80
    Site internet : http://www.fenamef.asso.fr/

    Je vous invite à consulter un psychologue spécialisé dans les violences conjugales, afin que vous puissiez exprimer toute votre souffrance ! Cinq années d’insultes et de coups laissent de sacrés traumatismes ! Il faut prendre soin de vous!

    Ce serait bien aussi de rejoindre un groupe de paroles, de personnes ou d’hommes qui vivent la même chose que vous!

    Contactez le Numéro national d’aide aux victimes et demandez-leur s’ils peuvent vous renseigner à ce sujet !

    Contactez le 08VICTIMES au :
    01 41 83 42 08
    Numéro non surtaxé (coût appel local) disponible 7 jours/7 de 9h à 21h.
    En dehors de ces horaires : 08victimes@france-victimes.fr

    Bon courage franck36370 !

    De tout cœur avec vous !

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