Bonjour,
J’ai 39 ans et je vais essayer de faire court et de contextualiser. J’ai la malchance d’être stéréotypée, blonde, les yeux clairs, plus d’un mètre 80 et des proportions (presque) de mannequin ce qui a été mon enfer pendant des années.
Mon premier souvenir d’agression est celui du mari de ma mère (un beau-père) en 1985, j’avais 7 ans, ce dernier me demandait de lui caresser le bas ventre parce que c’était censé me faire du bien. Je me souviens avoir brièvement suivi ses consignes et être partie en courant en informer ma mère qui m’a dit que je me faisais des idées.
Le second est celui d’un grand oncle, un frère de mon grand père, qui lorsque j’avais 11 ans (je mesurai déjà 1m70) m’a attrapée dans la cuisine de mes grands parents et m’a attrapé le sein droit en me proposant de « faire des choses ». J’ai refusé et suis allée en parler à ma mère qui m’a répondu : « surtout n’en parle à papi, ça va faire des histoires » on n’aime pas bien ça les histoires dans la famille…
Le père de ce fameux beau-père avait pour habitude lorsque j’allais garder mon petit frère de 2 ans chez eux d’exiger qu’on vienne lui dire bonne nuit au lit, et il en profitait pour me caresser les seins. Je n’y suis plus allée mais je n’ai rien dit.
Le viol s’est produit 2 mois avant le décès de mon arrière grand-mère, j’avais 16 ans. Un très bon ami « de bar » du beau-père de l’époque, celui cité plus haut, m’a coincée dans la maison d’un ami commun chez lequel je m’étais rendue pour boire un café. Je réduis le récit à l’extrême, mais celui que je pensais être un ami et qui me proposait un café, à tendu la clef de son logement au violeur et est sorti.
En tant que copain de beuverie de mon beau-père de l’époque, il connaissait les penchants extrêmement violents de ce dernier. Il n’a rien fait, il s’est assis sur le canapé en me montrant la clef de la maison et m’a dit qu’il voulait coucher avec moi, qu’il ne m’y forcerait pas. Il a ajouté que je savais aussi bien que lui ce qui allait arriver si je rentrai après 18h. J’ai choisi le viol plutôt que le passage à tabac.
Ça aurait pu s’arrêter ainsi, sauf que ce violeur, qui était connu de la petite ville dans laquelle j’ai grandi, aimait se venter de ses conquêtes sexuelles. Mon beau-père, pilier de bar, a donc été la semaine même au fait du rapport sexuel. Lui et ma mère ont ainsi décidé de faire une table ronde. Je passe de nouveau des détails, mes « parents » ont fini par me demander de m’excuser auprès de cet homme. M’excuser de l’avoir tenté parce que quand même j’étais attirante, on ne peut pas vraiment lui reprocher d’avoir eu envie de moi…
Je n’ai jamais porté plainte, pour aucun de ces faits et ne le ferais pas.
Le grand oncle est mort,
Je n’ai plus de lien avec le grand père depuis que ma mère a divorcé du pervers narcissique violent et manipulateur
Je n’ai plus de lien avec l’ex mari de ma mère
Le violeur s’est tué en moto il y a plusieurs années
Je me suis reconstruite comme j’ai pu en haïssant et maudissant ce physique.
Ce n’est pas vous que vous devez maudire, mais ceux qui vous ont fait du mal
Faites-vous aider pour aller de l’avant sans vous dénigrer