Ma soeur ainée m’a réveillé un soir, j’avais 10-11ans.
Elle m’a dit qu’il y avait un problème avec le compagnon de ma mère, qu’elle venait de rentrer et qu’elle était tombée sur ma mère, au sol dans le couloir, traînée par les cheveux par son compagnon.
Elle m’a dit qu’elle allait devoir partir au bourg ( 3-4 kilomètres de la maison) pour téléphoner à mon père, pour l’avertir de la situation.
Je n’ai pas pris conscience de tous les tenants et les aboutissants à l’époque; ma mère pleurait et indiquait son refus (par rapport à quoi, aucune idée).
Le compagnon de ma mère est alors sorti nu de la chambre, en disant: “Ah ouais! Tu veux pas! Ben, dégage avec tes gosses!”
Ce à quoi ma mère lui a répondu, affolée, puis résignée: “Non! Reviens.”
J’ai entendu la suite des événements, les sanglots inoubliables de ma mère, les refus verbaux réitérés de ma mère. Cela a été très long pour elle, et pour moi; cet événement m’accompagne depuis 30 ans.
Les difficultés qu’avait ma mère à marcher le lendemain matin, les crises de larmes à peine étouffées par la porte de sa chambre fermée et ses yeux rougis m’ont amenés à réaliser sur le tard ce qui lui était arrivé.
J’en ai parlé à l’époque, à l’école, à l’infirmière et à l’assistante sociale, pour comprendre.
Cet homme n’a jamais été traduit en justice, n’a jamais payé sa dette et a récidivé.
Quelques années plus tard, il s’est egalement montré violent envers sa nouvelle compagne et envers son enfant.
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