J’ai été violée par Jacques P.
J’étais jeune, j’avais peur.
Pour préserver ma famille, depuis des années j’ai dû garder ça et souffrir toute seule, vivant en refoulant ce souvenir douloureux, en déniant que je suis une femme violée, en me convainquant que c’était un rêve.
Mais avec le temps et avec différents évènements de la vie, cela me pèse de plus en plus.
Ce qui s’est passé m’a fortement touché non seulement mon corps et mon âme mais également mon identité. Cela m’a également causé de nombreux problèmes psychologiques et sociaux.
Je suis vraiment en colère et triste que pour le restant de ma vie je dois mettre de l’énergie et du temps pour surmonter ça alors que mon agresseur est dans la nature et vit comme si de rien n’était (il est père de trois enfants mariés et grand-père de trois petits-enfants. Il est aussi au conseil municipal).
J’espère que je vais avoir le courage de porter plainte. Même si ce qui s’est passé est irrémédiable, je n’aurai au moins pas le regret et je pourrai enfin commencer à me reconstruire…
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