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Victime d’inceste, 12 ans plus tard le silence a été brisé.

Je n’avais que 3 ans. Mes parents, gérants de leur entreprise, avaient beaucoup de boulots et ont décidé de demander au sein de ma famille, une personne disponible pour me garder pendant ce temps.
Protecteurs, c’était la meilleure solution d’accorder une confiance aveugle à un membre de la famille pour s’occuper de mon babysitting.
Cette confiance a été accordé à mon cousin, âgé de 16 ans à cette époque.
3 ans, l’âge de l’innocence, la rentrée en maternelle, les premiers pas dans la cour de recrée… Non, tout s’est envolé en une fraction de seconde lorsque quelque chose me réveilla de ma sieste. J’ouvre mes yeux, ma robe était soulevée, il frottait son sexe contre le mien, je ne comprenais pas, je lui demandait ce qu’il faisait, surpris que je sois réveillée, il me répondait aussi vite “rendors toi!” et essayait de me cacher les yeux.
Le soir même, mes parents une fois rentrés, lui demandait si le babysitting s’était bien déroulé, je ne me souviens plus de sa réponse, seulement du fait qu’il est parti précipitamment.
Arrivée en primaire, je me rappel en avoir parlé à une copine, mais ni elle ni moi avait réellement réalisé la gravité de cette agression.

Au collège, c’était à ce moment là que nous avions eu des cours de sensibilisation et des interventions sur l’éducation sexuelle, c’était à ce moment là que je prenais petit à petit conscience de ce qui m’était vraiment arrivé et me faisait remonté au fur et à mesure ce cauchemar qui était bien réel. J’ai pu enfin mettre plusieurs mots dessus, j’étais victime d’INCESTE, d’AGRESSIONS SEXUELLES.
À partir de ce moment là, tout les films, les reportages, les articles, les discussions etc qui tournaient autour de ce sujet me faisait de plus en réaliser l’horreur qui s’etait produit.
Un jour en rentrant des cours, j’ai voulu aborder le sujet et me confier à ma mère, je n’ai pas réussi, j’étais comme tétanisée. À partir de là, un sentiment de honte commençait à naître, “pourquoi moi? Pourquoi ça ? Pourquoi dans ma propre famille?” C’etait tellement inimaginable que j’avais peur que l’on ne me croit pas, que j’ai finis par passer cette horreur sous silence.

Un soir, pendant ma denière année de collège, à l’âge de 15 ans, ma mère et moi étions en train de nous remémorer des souvenirs familiaux, et là, la discussion commençait à tourner autour du petit frère de ce monstre, avec qui je passais beaucoup de temps comme ci c’était mon propre frère, on a qu’un an d’écart, et à qui je n’ai jamais révélé quoi que ce soit.
Et là, je ne sais pas comment, tout ce que j’avais refoulé et refuser d’admettre, a refait surface dans ma tête, j’ai tout de suite arrêté de parler, j’ai fermé les yeux pendant quelques secondes, je me suis caché sous la couette, j’ai fondu en larme, la voix tremblante et j’ai dis “Maman, j’ai quelque chose à te dire, mais je n’y arrive pas…” Ma mère commençait à paniquer vu mon changement de comportement. Elle me disait “Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu sais tu peux tout me dire” J’étais morte de peur et j’ai réussi à lui dire “C’était quand j’étais petite…Maman, j’ai été violé.” Je me rappel de son regard horrifié, et m’a fait répéter pour en être sûre et m’a demandé qui m’a fait ça. J’étais anéantie de voir qu’elle était aussi effondrée que moi. J’avais tellement peur qu’elle ne me croit pas. Elle m’a prise dans ses bras et m’a rassuré. La 1ère chose qu’elle a faite c’est expliquer à ma tante qui était présente ce soir là, car elle était perdue, sous le choc elle ne savait pas quoi faire. Elle a attrapé le telephone et a contacté les parents de ce monstre pour leur révéler ce lourd secret.
Ils étaient eux aussi sous le choc, ils disaient que c’était impossible que leur fils ai fait une chose pareil, que j’ai du inventer, que j’étais trop jeune pour que ce soit un vrai souvenir, que ca devait être une erreur. Ils ne voulaient rien entendre.
Non, malheureusement ce n’était pas une erreur, je disais à ma mère que je me rappelais de chaque détails, même de chaque recoins de la pièce pendant l’agression. Ma mère leur a fait part qu’on voulait porter plainte contre lui, ils faisaient les sourds, ils voulaient que je me taise et que l’on règle cette affaire à l’amiable. Ma mère était furieuse et leur a dit qu’on ne laisserait en aucun cas passer ça.
Le plus dur était le moment de l’annoncer à mon père, car c’était du côté de sa famille, les membres avec lesquels il était très soudé. Il était effondré à son tour, mais il n’a jamais douté une seule seconde de ma parole. Il était dans une colère noire d’avoir fait confiance à ce monstre, et m’a promis avec ma mère de tout faire pour régler cette histoire.
Dès les jours qui ont suivi, après avoir longuement discuté de ma décision, j’ai été consulter un psy, pour que je puisse extérioriser ce traumatisme dont je ne voulais pas faire part des détails à mes parents par honte. On a entamé plusieurs séances et une procédure pour préparer mon dossier pour porter plainte.

Après quelques semaines, je me sentais enfin prête à franchir le pas et à porter plainte.
Tout s’enchaîne, un rendez-vous a été établit avec la brigade des mineurs.
Avant le jour-J, on nous a prévenu que l’agresseur serait présent lors de mon dépôt de plainte, qu’ils ont obtenu un mandat pour aller le chercher sur son lieu de travail.

Le jour-J arriva, j’étais tétanisée à l’idée d’être dans la même pièce que mon agresseur.
Arrivée à la brigade des mineurs, j’ai été accueilli par deux commissaires, une femme et un homme, qui ont tout de suite essayé de me rassurer avant la procédure, car mes parents n’avaient pas le droit d’y assister et devaient m’attendre.
Ensuite, vient le dépôt, la femme me demande de prendre mon temps pour le faire et donner un maximum de détails. Je fondais en larme, j’ai enfin pris mon courage, je réalisais enfin que ce lourd secret était révélé. Une fois la plainte enregistrée et établit, vient le moment que je redoutais le plus, faire face à mon agresseur.
Avant de le faire entrer dans la pièce, on me demandait si je voulais qu’il s’assoit face ou dos à nous. À ce moment là, je prenais comme une claque, je reprenais mes esprits, j’avais un sentiment de peur et de haine qui m’envahissaient. J’ai pas hésité un instant et j’ai répondu “face à nous.”
Les policiers le font entrer, menottes en mains. Les premières secondes je n’ai pas osé le regarder, pendant qu’il s’installait sur le siège non loin de moi. À ce moment là, la pièce semblait plus étroite, je ne me sentais plus en securité.
Ensuite, la femme lui lit toute ma déposition et lui demande de faire la sienne par rapport aux faits. Il nie tout en bloc, disant qu’il ne comprend pas, qu’il ne m’a jamais gardé etc. qu’il est sur que, selon ses parents et lui, que c’est pour une histoire d’argent si je fais ça.
C’est à ce moment là que toute ma haine contre ce monstre, est montée en moi et j’ai eu la force de me tourner vers lui et le regarder pour la première fois dans les yeux en lui criant que pour rien au monde je voudrais être ici à porter plainte pour agression sexuelle commise par lui, alors que je n’avais que 3 ans, je lui répétais “3 ans !” Les commissaires me donnaient tout leur soutien et m’épaulaient même pour qu’il relève sa tête et me regarde lorsque je lui adressais la parole. Je lui ai balancé à la suite, tout le poids de mes années de silence, au fur et à mesure je le sentais de plus en plus petit, je n’avais plus peur de lui.
Cette journée éprouvante était enfin passée, il fallait attendre quelques semaines pour la décision du juge.
Par la suite, nous avons enfin reçu la lettre de décision… l’affaire a été classée sans suite par manque de preuves, comme les faits se sont deroulés il y a plusieurs années de cela. En voyant cela, j’ai été d’abord en colère qu’il n’y ai aucune conséquence pour le crime qu’il a commis.

Aujourd’hui j’ai 25 ans, et malgré le fait que l’affaire avait été classée sans suite, je ne regrette en aucun cas d’avoir été jusqu’au bout des démarches. Aux yeux de la loi ça n’a pas abouti, mais j’ai pris tout mon courage et j’ai gagné mon propre combat en me sentant enfin libre !
Avec le soutien et l’amour inconditionnel de ma famille, j’ai pu avancer après cette épreuve. Aujourd’hui ce n’est plus moi qui vit dans cette honte qui n’avait pas lieu d’être, j’ai rendu ce sentiment à son vrai propriétaire : mon agresseur !

Je remercie Sandra Muller #balancetonporc de pouvoir partager cela avec toutes les femmes qui n’ont pas encore briser ce silence et de vous dire que peu importe le temps que ça prendra, les démarches, l’issue aux yeux de la loi, que ce soit une agression qui a eu lieu il y’a des années ou non, il n’est jamais trop tard pour vous libérer et vous faire entendre !

– Avec tout mon soutien❤️

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Coucou
Coucou
6 années plus tôt

Témoignage à lire et relire pour tous ceux qui estiment qu’il est inutile “d’encombrer les tribunaux avec des affaires où l’on n’aura pas de preuves et pas de condamnation”.
La Justice a replacé la honte du bon côté, c’est magnifique.
Et ici, excellents père et mère qui osent affronter la situation.
Cela fait du bien de lire de telles choses.

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luce39
luce39
6 années plus tôt

Bravo, tu as pu franchir un pas, te libérer, mais 3 ans c’est horrible ! tu as trouver la paix et c’est ce qui compte.

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la marte
la marte
6 années plus tôt

Bonjour Libérée,
Quel courage. Bravo. Tu l’as vaincu. Le soutien de tes parents, c’est magnifique. Tu t’es reconstruite. Félicitation. Sois heureuse et tu auras gagné une fois de plus.
Je suis d’accord avec coucou.

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Libérée
Libérée
6 années plus tôt
Répondre à  Coucou

Je vous remercie pour votre commentaire. Je veux partager à travers mon témoignage que ce n’est pas uniquement l’issu de la loi qui vaincra ce crime. Il ne faut plus avoir peur d’aller jusqu’au bout, car la liberté commence à partir du moment même où le silence sera brisé, et le reste des démarches suivront.
En espérant avoir apporté une once d’espoir aux autres victimes, hommes et femmes, qui ne méritent pas de rester dans le silence.

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Libérée
Libérée
6 années plus tôt
Répondre à  luce39

Je vous remercie Luce. Je souhaite également aux autres victimes encore dans le silence, de trouver le courage et tout le soutien nécessaire, de se dire qu’elles méritent enfin cette paix.

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Libérée
Libérée
6 années plus tôt
Répondre à  la marte

Bonjour la marte,
Je te remercie pour ton soutien.
C’est une double victoire !

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UnHommeCurieux
UnHommeCurieux
6 années plus tôt

Beaucoup de sincérité, de conscience, et d’acceptation. Je trouve votre témoignage ainsi que votre réaction admirables.

Merci !

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Edith
6 années plus tôt

C’est un commentaire très encourageant. Merci.
Ma fille de 18 ans a pris conscience des faits comme vous en 4 ème avec les cours d’éducation sexuels. Ce n’est que cette année, qu’elle et sont frère nous ont révélé avoir été victime d’un pervers qui les a violé a plusieurs reprises pendant des années. Certainement leur père , leur grand père ou les deux car c’était dans la maison des grand parents paternels. Ils sont amnésiques quant à l’identité de l’agresseur mais les souvenirs resurgissent peu à peu. J’ai toujours du mal à comprendre le fonctionnement de la mémoire et de l’oubli plus ou moins partiel. C’est terrible parce qu’en 4 ème, ma fille avait changé de comportement et que j’ai mis ça sur le compte de l’adolescence pendant des années. C’est au moment du bac qu’elle m’a dit avoir été violée par un inconnu sur l’ile de Ré … pour finalement à Noël m’annoncer que c’était dans le Nord chez ses grand parents. Quant à son frère, il a eu a eu des flashs back et des souvenirs tout l’automne dernier, sans savoir ni qui ni où. “Quoi, deux agressions sexuelles par des étrangers au sein d’une même fraterie ? Quand même y a un truc les enfants!”. Et c’est là ce moment qu’elle a craqué et nous l’a dit. Leurs mémoires et leur psychisme lâchent peu à peu les images et les événements. Actuellement c’est très dur pour eux. Ils prennent un antidépresseur car c’est une période très critique. Ils voient un psy.
Quant à l’action en justice, ils n’y pensent pas encore. En auront ils la force un jour ? Est-ce vraiment réparateur ? En tout cas, je vais imprimer et garder votre témoignage car si la question se pose, cela pourra les éclairer.
Merci encore,

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houlala
houlala
6 années plus tôt

Témoignage très important, bravo pour votre courage, et merci pour l’aide qu’il va apporter à celles qui ont vécu ou vivent encore les mêmes choses que vous, cela va les aider; Votre chance a été le soutien sans faille de votre famille, une vraie famille…puisqu’elle vous aime;

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Caro
Caro
5 années plus tôt

Bravo pour votre courage, j’ai moi-même porté plainte deux fois contre deux agresseurs différents, un oncle et le père d’une famille d’accueil dans laquelle je séjournais, évidemment toutes deux classées sans suite, évidemment je me suis mis toute leurs familles à dos, c’est pas facile tous les jours de se souvenir de la violente haine et des menaces que j’ai subi de leur part, mais quelle joie d’avoir été jusqu’au bout !

Cela envoie un message fort à l’agresseur, même si la loi ne l’a pas puni et que la famille ne croit pas, lui et vous, vous savez la vérité, et il sait au fond de lui que vous avez gagné la bataille psychologique. Maintenant c’est son fardeau de continuer à mentir à sa famille dans les yeux en disant “je n’ai rien fais”, et rien que de savoir ça c’est jouissif. Je respecte les survivants qui arrivent à pardonner et passer à autre chose sans porter plainte, mais je pense que c’est reprendre le pouvoir que de porter plainte. Encore BRAVO!!!

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